DSK serait-il derrière le piratage des ordinateurs du gouvernement? Une vaste machination pour avoir la capacité de s’attaquer à Sarkozy et son gouvernement de branquignoles? C’est ce qu’on pourrait penser si on se fie à cet article publié sur le site Marianne:
Près de 150 ordinateurs de Bercy ont été piratés. Pour la blogueuse Lait d’Beu, aucun doute sur l’identité du hacker : il s’agirait de Dominique Strauss-Kahn qui aurait le mobile et les contacts nécessaires. Une façon pour elle de moquer «les Gribouilles qui nous gouvernent »
Point ne m’a été besoin de chercher bien loin, quand bien même Baroin eût-il prétendu avoir « des pistes » (L’Express du 7 mars 2011) qui le mèneraient jusqu’en Chine, ce qui au demeurant ne serait guère surprenant, le « Pire du Milieu » étant fort coutumier du fait, comme en témoignent les attaques contre Google menées l’an dernier. Mais j’ai trouvé encore mieux : c’est bien évidemment Dominique Strauss-Kahn! Qui, en effet, peut mieux que lui être intéressé par les documents élaborés par Bercy en vue de la préparation du G20 alors qu’il est présidé par Nicolas Sarkozy, son grand rival putatif – non ce n’est pas une injure ! mais cela restera vrai tant que DSK ne se sera pas déclaré – pour l’élection présidentielle de 2012 ?Or donc, Bercy a lâché ses limiers pour découvrir les auteurs de cette attaque sans précédent contre le système informatique du Ministère de l’Economie et des Finances et plus spécialement la direction du Trésor. 150 ordinateurs auraient été « visités » et de nombreux documents piratés par des hackers qui n’avaient rien d’amateurs juniors bidouillant dans leur chambre : «Ceux qui ont agi sont des professionnels déterminés et organisés. C’est la première attaque contre l’Etat français de cette ampleur et à cette échelle».
Ce serait risible si ce n’était si grave : les pouvoirs publics et principalement Bercy ne lésinant jamais en rodomontades contre les entreprises qui ne prendraient pas assez de précaution pour protéger leurs données informatiques. Nous voyons donc au sommet de l’État «l’IN-intelligence économique» dans toute sa splendeur. Dans les deux acceptions du terme, l’intelligence économique n’étant – dans la novlang dont on nous abreuve – rien moins que de l’espionnage. Économique : la guerre sous une autre forme, tout aussi meurtrière.
Selon François Baroin, interrogé le 7 mars 2011 sur Europe 1 et qui ne pouvait que confirmer le piratage à Bercy, info du JDD publiée le même jour : gigantesque affaire d’espionnage à Bercy – à lire pour rendre conscience de l’ampleur des attaques tous azimuts contre les sites des ministères… entre décembre et ce week-end – « Il y a certainement des informations qui ont été obtenues (mais) ce qui est important c’est qu’on connaisse l’origine, qu’on définisse les modalités de cette attaque, venue de l’extérieur probablement (…) Il y a des pistes, mais à ce stade, il est impossible de les confirmer (…) On a constaté qu’un certain nombre d’informations étaient redirigées vers des sites chinois (…) » « Mais cela ne veut pas dire grand-chose », confie un haut fonctionnaire, sous couvert d’anonymat.
Ben, voyons ! Comme si les Chinois n’étaient pas au premier chef concernés par le G20, la conférence qui s’est tenue dernièrement à Paris, les « hypothèses de travail » élaborées par Bercy et d’éventuelles régulations que ceux qui ambitionnent de devenir rien moins que les «maîtres du monde» refusent avec la dernière énergie…
Demandez-vous si Hitler – disposant de bien moins de moyens technologiques – n’aurait pas fait espionner de la même façon les documents de travail émanant de la France ou de l’Angleterre avant leur capitulation en rase campagne en 1938 à Munich.Sans nul doute mais pas seulement. Et c’est bien là que je peux vous dévoiler mon scoop : c’est Dominique Strauss-Kahn en personne – mais utilisant bien évidemment tous les contacts qu’il peut avoir, y compris en Chine – qui est derrière tout cette manipulation : sonder les intentions de son rival pour la présidentielle de 2012, c’est prendre un sacré avantage sur Sarkozy.
Il restera à espérer que les « grosses chaussures à clous » du contre-espionnage français seront plus à la hauteur que l’armée de branquignols mise en œuvre par Carlos Ghosn pour dévoiler les cadres ou hauts-dirigeants de Renault en matière d’espionnage industriel présumé en faveur de la Chine. Leur impéritie éclate aujourd’hui dans toute sa splendeur mais il suffisait de lire Marianne (N° 719 du 29 janv. au 7 fév. 2011) « Renault nid d’espions ? Un scénario flou, flou, flou » d’Eric Ploquin et d’y ajouter pour faire bonne mesure deux articles du Canard Enchaîné (2 fév. 2011) non moins bien documentés : « L’incroyable histoire du privé qui a “enquêté” sur Renault » et « Carlos Ghosn : Tous les espions sont permis ».
La coupe étant d’autant plus pleine qu’au même moment le Landernau politico-barbouzesque bruissait des pali-nodies et autres mensonges concernant (consternant !) les hauts faits de gloire des forces françaises avec la malencontreuse tentative d’appréhender les auteurs d’une prise d’otage au Niger par l’armée française : « Les secrets d’une libération ratée » (Marianne, même numéro) et le Canard Enchaîné (idem) « Otages au Niger : les experts se renvoient les balles »…
Encore une fois les Gribouilles qui nous gouvernent n’ont pas retenu la leçon de l’exécution – ou mort naturelle ? – de l’humanitaire français Germanos : mieux vaut payer qu’avoir un otage mort. Les Espagnols, moins ringards l’avaient parfaitement compris et tout dernièrement, la libération – contre rançon – d’une des otages (malade) d’AQMI vient le confirmer.
Il ne reste donc plus qu’à espérer qu’avec de tels branquignols pour conseil à l’Élysée, Nicolas Sarkozy ne reçoive en pleine tronche les scuds « amis » dirigés contre DSK.
Source: marianne2.fr