Un atoll voisin de Mururoa sous la menace d'un tsunami

Toute action entraine une réaction, un atoll Français risque de payer le prix fort, des essais nucléaires que la France a effectué de 1966 à 1995! la population est inquiète (à juste titre) car rien n’est prévu pour eux, à part une sirène.

L'atoll de Tureia en Polynésie française. (crédits photo : Nasa)

Les essais nucléaires français ont fragilisé le sous-sol polynésien. Un glissement souterrain de roches, très probable à moyen terme, provoquerait un raz-de-marée dévastateur pour l’île de Tureia.

L’atoll polynésien de Tureia pourrait bien être anéanti. Situé à une centaine de kilomètres de Mururoa, ce petit bout de terre est sous la menace directe d’un tsunami de grande ampleur. A Mururoa, le sous-sol fragilisé par les 138 essais nucléaires français, menés entre 1966 et 1995, menace en effet de céder à tout moment, notamment au nord-est de l’atoll.Or une importante rupture provoquerait un long train de vagues en direction de Tureia, selon les dernières simulations du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) rendues publiques en janvier. Ces dernières montrent que les lames de fond espacées d’un kilomètre chacune se dirigeraient à une vitesse de 600 kilomètres par heure vers le nord-est. Elles feraient entre 2 et 3 mètres au moment de déferler sur les 227 habitants de Tureia où elles détruiraient presque tout sur leur passage. Seul le nord de l’atoll serait en partie préservé, abrité par les terre du sud-ouest.

Ce scénario correspond à l’hypothèse la plus pessimiste retenue par la rédactrice du rapport, Mireille Flouzat, celle d’un glissement souterrain de 670 millions de mètres cube de roches carbonatées. Une hypothèse loin d’être improbable. Le rapport Fairhurst* aboutissait déjà en 1998 à cette même conclusion. Il évoquait un affaissement souterrain « prévisible » à court terme géologique (soit un à deux siècles) d’un volume de 600 millions de mètres cube de roche. Depuis cette époque, toutes les données de terrain semblent confirmer la grande fragilité des côtes. Le nombre de fractures et d’effondrements mineurs a par exemple doublé entre 1997 et 2007, d’après les données du système de surveillance Telsite mis en place et géré par le CEA sur le nord-est de l’atoll.

D’immenses risques radioactifs

Venu présenter fin janvier les dernières prévisions du CEA, le délégué à la sûreté nucléaire Nicolas Jurien de la Gravière a d’ailleurs pu constater l’inquiétude grandissante des Polynésiens qui ont rédigé une pétition. Ces derniers s’alarment notamment de l’absence de procédures d’évacuation adaptées ou de dispositifs anti-tsunami (murs, plateformes surélevées, etc). « L’État a fixé des sirènes sur la mairie [de Tureia] (…), c’est pour nous prévenir que nous allons tous crever », s’énerve Maoake Brander qui dénonce ce manque de préparation. Pour le moment, les données de Telsite sont envoyées directement en métropole. Paradoxalement, les rapports d’activité n’arrivent à Mururoa qu’avec plusieurs mois de retard. Le système Telsite ne pouvant prévoir l’imminence d’un effondrement qu’avec quelques jours d’avance, les plans de prévention et procédures d’alerte associés doivent impérativement êtres modifiés.

Les habitants du Mururoa s’inquiètent par ailleurs des conséquences radioactives qu’auraient de tels mouvements géologiques. Au nord-est de l’atoll, 28 ogives ont été tirées dans le sous-sol, pour une puissance totale équivalente à 15 fois celle de la bombe d’Hiroshima. Cette radioactivité reste globalement confinée dans le sous-sol. Mais une importante rupture géologique pourrait déchirer « la peau imperméable extérieure protectrice », prévenait le rapport Fairhurst* en 1998. Et aucune simulation n’a été effectuée pour évaluer les impacts sur les populations et sur le milieu biologique d’un tel événement.

*commandité par le gouvernement français et réalisé par la Commission géomécanique internationale sous l’égide du Pr Fairhurst.

article source Tristan Vey pour le figaro.fr

3 Commentaires

  1. Les îles et surtout les atolls ont tout de même bien servi, tu vois mieux coldroom ce que je voulais dire(inutile de vouloir se sauver, il est trop tard) t’as au moins une sirène pour te prévenir qu’il y a un astéroïde qui va te tombé dessus dans l’heure qui suit.
    Merci à voltigeur pour ce post

  2. De source sure, mais officieuse, l’arrêt des essais sur l’atoll de Mururoa, n’est pas lié à une quelconque volonté de mettre un terme au programme. Mais bien sous l’insistance d’éminents géophysiciens et autres experts en sismologie, de même qu’un volcanologue de renommée, qu’était Haroun Tazieff décédé 2 ans plus tard à 84 ans. Ce dernier s’était fait attaché scientifique auprès du Président de la République de l’époque Jacques Chirac succédant à Mitterrand initiateur de la procédure de fin des essais.
    En fait lors de l’avant-dernier tir, une brèche s’était formée dans la paroi de l’atoll, mais durant les préparatif du suivant, cette brèche s’est accentuée et effectivement (ci-dessus) il fut dit que s’était dû à un affaissement de terrain. Hélas, au cours des mois qui suivirent cette accentuation n’a eu de cesse de s’accroître, mais le tir suivant devenait impératif, puisqu’il fut postposé deux fois. Ce n’est que deux semaines après ce tir, lors d’analyses sous-marines qu’un incident se produit, alors que le robot prélevait des échantillons, il fut soudainement comme aspiré par le fond marin de l’atoll. Les cables le reliant, pourtant très épais, n’ont même pas su le retenir, et pour cause, ils étaient littéralement fondus. 60 millions de francs français de matos volatilisé, la note était douloureuse.
    Chose qui fut négligée jusqu’alors, c’est qu’un atoll n’est pas qu’un récif corallien, c’était un volcan à l’origine et celui-ci, sa chambre magmatique n’est pas très profonde, comme dans tout le Pacific.
    Depuis le dernier tir nucléaire, la paroi de l’atoll, est truffé de sondes et de deux caméras sous-marine de surveillance, car de cette fissure, il s’en écoule une boue incandescente avec de temps à autre un peu de lave. La plus grande frayeur c’est qu’elle plonge de plus en plus vers la base du dôme mais aussi s’écarte, laissant apparaître de plus en plus fréquemment des épisodes éruptifs de magma. En d’autre terme ce n’est pas d’un raz de marée qu’il faut craindre mais d’une explosion de tout le dôme. (magma vs eau) sans parler des conséquences qui s’en suivraient.

    Petite précision. Bien à vous.

  3. C’est bien ce que je pensais! en regardant l’histoire du Krakatoa dont l’explosion à donné naissance à un « fils » Anak, qui a fait faire bien du souci dans les années 2000 . Je veux dire que les iles et atolls sont issues de volcans sous marin, et je pensais bien que le magma n’était pas loin, je me suis posée la question à propos des forages ultra profonds sous-marin, types ceux du golfe du Mexique et ce qu’ils pourraient engendrer. Les suites du désastre, ont laissées entendre qu’une fissure de plusieurs centaines de mètre c’est créée, à moins que personne n’est vu cette fissure avant, et plus de nouvelles depuis! Décidément le jour où on va payer la note, elle risque d’être salée.
    J’aime beaucoup tes précisions Eagleeyes et je t’en remercie 😀

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