Votre découvert est le gagne pain de votre banquier

Ce n’est vraiment pas étonnant du tout! Les banquiers sont des requins, et Pierre Jovanovic en parlait il y a peu, les banques sont dans une telle situation que ce sont les frais bancaires qui leur permettent de survivre, sans eux, ils fermeraient à la seconde! Bref, si vous etes à découvert, dites vous que c’est pour mieux payer le salaire de votre conseiller financier!

Sur la base du chiffre d’affaires des neuf principaux réseaux, les comptes dans le rouge auraient rapporté aux banques environ six milliards d’euros en 2009. Le taux d’intérêt va d’environ 11% à 19% !

 Bien qu'en nette diminution depuis la crise financière, les taux  pratiqués restent élevés. Aucune des banques interrogées n'explique  comment ils sont fixés. (PHOTO AFP)

Bien qu’en nette diminution depuis la crise financière, les taux pratiqués restent élevés. Aucune des banques interrogées n’explique comment ils sont fixés. (PHOTO AFP)

L’ensemble des frais liés aux découverts assure aux banques plusieurs milliards d’euros de revenus par an, une ressource précieuse qui devrait pourtant se réduire sous la pression des consommateurs et du gouvernement, poussant le secteur à trouver des solutions de substitution.

Le Canard enchaîné estimait mercredi à deux milliards d’euros annuels les revenus liés au découvert, en l’absence de chiffre officiel.

Le montant avancé comprenait les agios liés aux découverts autorisés, mais aussi les commissions dites d’intervention, prélevées à chaque fois qu’un client dépasse le montant autorisé ou se met à découvert sans y avoir été autorisé préalablement.


Le taux d’intérêt va d’environ 11% à 15% selon les réseaux pour le découvert autorisé, oscillant plutôt entre 15% et 19% pour les dépassements non autorisés.

La commission d’intervention, qui s’ajoute aux agios payés sur le découvert, coûte entre 5 et 10 euros.

« Pour un paiement représentatif, toutes les banques pratiquent donc un taux usuraire (supérieur au plafond fixé par la loi, ndlr), et donc illégal, de découvert non autorisé », avait fait valoir l’association UFC-Que Choisir dans une étude publiée en juin.

En additionnant tous les frais liés au découvert, selon Eric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil Weave, l’ensemble pèse entre 8% et 14% des revenus des établissements français sur l’activité banque de détail.

Sur la base du chiffre d’affaires des neuf principaux réseaux, les comptes dans le rouge auraient rapporté aux banques environ six milliards d’euros en 2009.

« On ne va pas vous dire que ce n’est pas une source de PNB » (produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires), reconnaît un banquier, sous couvert d’anonymat.

Bien qu’en nette diminution depuis la crise financière, les taux pratiqués restent élevés. Aucune des banques interrogées n’explique comment ils sont fixés.

« Les banques tarifient tout ce qu’elles font, à des niveaux qu’elles sont incapables de justifier », regrette Reine-Claude Mader, présidente de l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV).

Pour M. Delannoy, la loi sur le crédit à la consommation, initiée par la ministre de l’Economie Christine Lagarde devrait faire fondre ces revenus en modifiant la fixation du taux d’usure, le taux maximum applicable aux crédits.

A compter de mai 2011, ce taux ne sera plus déterminé selon la nature du crédit mais selon son montant, ce qui doit contribuer à le faire baisser.

Conséquence directe, « les banques anticipent une baisse des revenus liés au découvert comprise entre 30% et 50% », selon M. Delannoy.

Par ailleurs, dans la foulée d’un rapport commandé par Bercy et publié en juillet, les banques se sont engagées à diviser par deux leurs commissions d’intervention pour les clients les plus fragiles. Le nombre de commissions sera aussi plafonné par jour ou par mois « pour éviter des effets cumulatifs excessifs », selon la Fédération bancaire française (FBF).

Face à la perspective d’une contraction de leurs revenus traditionnels, « les banques cherchent à réinventer leur relation avec les clients » et à trouver d’autres sources de chiffre d’affaires, relève Eric Delannoy.

Outre la baisse des frais et commissions, les associations, ainsi que le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) qui réunit toutes les parties, militent pour une transparence accrue.

« Les gens ne savent pas réellement ce qu’ils payent », affirme Mme Mader, qui réclame la suppression du terme « commission d’intervention », que « les clients ne comprennent pas ».

Article publié sur sudouest.fr

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