Nous ne sommes pas en 1938 en Allemagne mais en 2010 en Angleterre et étrangement, il y a des similitudes dérangeantes comme le fait que chacun peut dénoncer autrui et même gagner de l’argent avec cette pratique…
Dans la précédente « revue de presque » j’ai parlé des magasins walmart aux USA, le problème s’étend tout simplement aux autres pays…A quand la France?
Le Royaume-Uni franchi une nouvelle étape dans la vidéosurveillance. Une entreprise propose aux internautes de contrôler les images vidéo des petits magasins. Celui ou celle qui dénonce le plus grand nombre de cambrioleurs gagne 1000 livres par mois!
« C’est plus intéressant que certains programmes à la télévision. Et cela permet de réduire criminalité. » Lucy Fraser est une utilisatrice convaincue d’Internet Eyes. Elle consacre en moyenne une heure et demie, chaque jour, à la surveillance de magasins. Elle paie même pour le faire. Environ deux francs par mois.
« Vous payez certes, mais si vous êtes le meilleur utilisateur, celui qui dénonce le plus grand nombre de délits, vous gagnez de l’argent (ndlr la prime est de 1600 francs par mois), poursuit Lucy. Je n’ai personnellement aucune chance car certains y consacrent douze heures par jour. Je participe simplement pour empêcher le vol à l’étalage. »Le système est simple. L’internaute reçoit, sur son ordinateur, des images de surveillance de magasins dont il ne connaît pas la localisation. S’il juge l’attitude d’un client suspecte, il clique sur un bouton d’alerte et cela averti directement le gérant du magasin, via son téléphone mobile.
« Il y a énormément de caméras de surveillance au Royaume-Uni mais personne ne regarde réellement les images, explique Tony Morgan, le fondateur d’Internet Eyes. Alors je me suis dit : pourquoi les internautes ne pourraient-ils pas surveiller ces caméras, à distance ? Et c’est un succès. En un mois, nous comptons déjà plus de 2000 utilisateurs. » En phase de test, le programme est pour l’heure gratuit pour les magasins. Dès 2011, il leur en coutera 100 francs par mois. La plupart d’entre eux, se disent prêts à payer.
Un succès qui irrite dans les milieux qui militent pour une utilisation parcimonieuse et raisonnable de la vidéosurveillance.« La seule raison pour laquelle les gens s’inscrivent sur ce site, ce n’est pas pour accomplir un quelconque devoir citoyen mais simplement par voyeurisme, pour espionner les gens et certainement aussi arrondir les fins de mois, dénonce Daniel Hamilton, chef de campagne chez Big Brother Watch. Lorsqu’on en arrive à un point où les gens trouvent acceptable de s’asseoir chez eux à l’abri des regards, et d’espionner leurs concitoyens qui font leurs courses, il y a quelque chose qui cloche. »
Source+vidéos: nuovo.ch