Travail d’artiste: Dézinguer les poupées « mini-pétasses » pour les rendre normales

Il n’y a pas que de l’actualité de premier ordre qui mérite d’être mise en avant, il y a également le travail de certains artistes qui ne s’expriment sans tomber dans certaines dérives vomitives comme c’est le cas avec ces deux pseudos-artistes allemands qui font dans la pédophilie et la zoophilie. L’artiste du jour se nomme Sonia Singh, une maman australienne qui s’est vite lassée de ces poupées pétasses au maquillage plus prononcé qu’une voiture volée, elle a choisi de modifier ces poupées pour leur donner une personnalité en phase avec le réel. Une bonne idée incontestablement au vu du résultat, et un travail d’artiste.

Car en regardant ces « poupées » très commerciales vendues aux petites filles, hormis une hyper-sexualisation et un attrait pour l’apparence qui serait du coup une valeur primordiale comparé à ce qu’il y a dans le coeur et dans la tête, que voit-on exactement? Par grand chose, ce qui ne serait pas un problème si ce n’était que des jouets, mais ce genre de personnages existent maintenant en dessins animés, en films, en livres pour enfants et livres de coloriages, en porte-clé, c’est tout une culture et un marketing qui renvoie aux petites filles une image déformée de ce qu’est la femme, et de ce qu’elles peuvent être plus tard. Maquillage, habits provocants, un côté très « sex », pour quel impact exactement…

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C’est là que le travail de cette artiste déjà acclamée par beaucoup entre en compte, puisqu’elle modifie ces jouets pour en faire des créatures plus réalistes, incomparables par rapport à ce que c’était initialement…

Sonia explique que c’est son mari qui l’a incitée à prendre des photos de ses poupées et à les mettre en ligne. Dubitative et persuadée que personne ne porterait intérêt à ses créations, elle a d’abord partagé son travail avec ses amis proches sur Facebook, qui n’ont pas manqué de lui réclamer des poupées pour leurs propres enfants.

Prenant confiance, elle décide alors de créer un blog sur Tumblr et de partager ses poupées avec le reste du monde. L’engouement et la demande furent tels que Sonia dut rapidement envisager de relooker plus de poupées afin de pouvoir répondre aux nombreuses demandes. Elle qui n’en avait que 12 à l’origine en a fabriqué des dizaines d’autres depuis, toujours à son rythme à force de patience. Aujourd’hui, la demande ne désemplit pas et certaines personnes sont même sur liste d’attente afin de pouvoir combler leurs enfants, puisque son entreprise à taille humaine ne peut fabriquer plus de 20 poupées par mois.

Sonia Singh explique : « Ces poupées ont été récupérées dans des magasins solidaires et des boutiques d’occasions de Tasmanie puis réhabilitées. Ces petites poupées fashion ont opté pour le changement, échangeant leur style tape à l’oeil glamour hyper sophistiqué pour un style plus réaliste. Je repeins à la main les visages des poupées, je leur façonne de nouvelles chaussures, et ma maman leur coud et leur tricote des vêtements. Mes sœurs et moi avons grandi en jouant avec des poupées d’occasion et des jouets fabriqués à la maison dans l’environnement naturel de la belle Tasmanie. J’aime cette satisfaction ressentie à réparer et à réutiliser des objets jetés et à leur donner une nouvelle vie. »

Repérée sur le plan international, Sonia Singh vient de remporter la finale des Etsy Design Awards parmi 52 autres créateurs du monde entier. Elle espère ainsi que l’intérêt suscité par ses poupées amènera les industriels à repenser les jouets qu’ils fabriquent pour les enfants en concevant des personnages plus réalistes et humains. Elle invite également chacun à se joindre au mouvement en réhabilitant les vieux jouets des enfants. Une partie des ventes des poupées Tree Change Dolls est reversée chaque mois à divers organismes humanitaires comme l’International Women’s Development Agency qui défend les droits des femmes en Asie Pacifique ou encore le Bonorong Wildlife Sanctuary qui préserve la vie sauvage en Australie.

Article complet+vidéo+photos sur Mr Mondialisation

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Le gros souci de ce genre de produit marketing, c’est donc l’image que cela peut véhiculer de la femme chez les petites filles qui du coup ne voient aucun mal à adopter une telle apparence plus tard, cela rejoint le sujet de l’hypersexualisation des enfants qui reste un jeu innocent pour beaucoup, mais dont les implications sont nombreuses et pas vraiment joyeuses…

Un rapport sur l’hypersexualisation des enfants propose une série de recommandations pour lutter contre ce phénomène. Retour sur la médiatisation de ces lolitas.

Un rapport remis lundi propose une série de recommandations à l’encontre de l’hypersexualisation des jeunes filles. La mission avait été confiée à la sénatrice UMP Chantal Jouanno par le ministère des Solidarités, après la parution en décembre 2010, dans le magazine Vogue français, de photos mettant en scène une fillette dans des tenues et postures suggestives.

Le 21 février, Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale, s’était vu déjà remettre une charte sur la « Protection de l’enfant dans les médias », signée par des membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et du Syndicat de la presse magazine (SPM). Les signataires du texte, élaboré par Jacques Hintzy, le président d’Unicef France, s’engageaient à ne « pas diffuser, y compris dans les espaces publicitaires, d’images hypersexualisées d’enfants, filles comme garçons, notamment dans une mise en scène érotisée ou portant des vêtements, accessoires ou maquillage àforte connotation érotique ».

[ Donnez votre avis: Les petites filles sont-elles trop sexuées?]

Et les mères de ces lolitas? Elles ne souhaitent pas remettre en cause l’exposition médiatique de leur fille, devenue le possible objet de fantasmes. Ainsi, Véronika Loubry, mère d’une petite Thylane, mannequin âgée de 10 ans, celle qui a posé pour la fameuse série Vogue, réagit face à la polémique: « Le seul élément qui me choque sur cette photo, c’est le collier qu’elle porte, qui vaut 3 millions d’euros! », s’exclame la présentatrice de télévision sur le blog de Jean-Marc Morandini.

Article complet sur le Nouvel Obs

Nous pouvons même aller plus loin en faisant un rapprochement entre hypersexualisation des jouets et donc plus ou moins directement des petites filles, et la pédocriminalité comme l’explique Chantal Jouanno qui sous Sarkozy devait rédiger un rapport sur ce problème:

La sénatrice Chantal Jouanno s’est vue confier une mission sur l’« hypersexualisation des petites filles » face à la montée du phénomène en France. Son rapport sera remis à la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, le 5 mars prochain. Elle nous explique quels sont les risques liés à la précocité des fillettes et comment elle compte agir pour endiguer le phénomène.

ELLE.FR : En quoi consiste l’hypersexualisation ?Chantal Jouanno : L’hypersexualisation se traduit par des tenues ou des comportements à caractère sexuels que l’on juge trop précoces. Qu’une petite-fille se maquille pour faire comme maman, c’est naturel, si c’est de l’ordre du jeu et de l’imagination. En revanche, cela pose problème quand ce comportement entre dans la norme et le quotidien.

ELLE.FR : Quelle est l’ampleur  du phénomène en France ?Chantal Jouanno : On a très peu de données sur le sujet parce qu’il n’existe aujourd’hui aucun système d’observation  du phénomène. La petite lolita est sans doute moins présente en France qu’elle ne le fut dans les années 2 000 où le pornochic et le shockvertising (ndlr : publicité choquante) ont contribué à la naissance de l’hypersexualisation. Il est vrai que nous ne sommes pas face à un raz-de-marée.

ELLE.FR : Alors dans quelle mesure faut-il s’en inquiéter ?Chantal Jouanno : Le phénomène est moins important en France qu’aux Etats-Unis ou qu’en Grande-Bretagne parce que notre consensus social est fort. La société française a un regard plus critique sur la logique de consommation. Mais par définition, un consensus social évolue. Les pressions marketing peuvent l’affaiblir. D’ailleurs, on le constate déjà. Les stéréotypes garçons/filles, dès le plus jeune âge, réapparaissent dans la presse, dans la mode vestimentaire et dans les jeux. Il y a de multiples exemples pour montrer qu’on est vraiment revenu à une vision des petites filles en rose, futures petites mamans, et des petits garçons en bleu. Les fillettes ne rêvent plus d’être des aventurières et des avocates, elles veulent devenir une star, ou avoir une maison, avec un travail et un mari. L’image dévalorisée de la femme, basée uniquement sur l’apparence, refait surface. On explique aux jeunes filles qu’elles vont avoir de la valeur parce qu’elles sont belles. Cette simple définition d’identité par l’image pose vraiment des questions aujourd’hui.

ELLE.FR : L’hypersexualisation représenterait donc une menace pour l’égalité des sexes ?Chantal Jouanno : Bien sûr. Autours de la norme de l’apparence, il y a tout le problème du risque de régression de la parité. Les femmes doivent être conscientes que le combat pour l’égalité des sexes n’est pas une marche qui va systématiquement de l’avant. Il y a des régressions possibles dans plusieurs domaines. Notamment sur la réapparition de la presse pour fillettes qui catégorise beaucoup les petites filles dans le rôle de petite maman. Mais aussi dans les clips vidéos. C’est assez affligeant de voir dans quelles positions de passivité et de soumission sont présentées les femmes. Y compris dans les jeux vidéos, où là, c’est encore plus marquant !

ELLE.FR : Que deviennent les lolitas à l’âge adulte ?Chantal Jouanno : On manque de connaissances sur l’avenir des lolitas. Des études supplémentaires ont été demandées. Toutefois, les psys s’accordent à dire que ces petites filles ne vont pas nécessairement avoir des conduites à risque d’hypersexualité. Au contraire, elles risquent d’avoir des problèmes d’estime de soi avec un manque de confiance en elles. Elles peuvent aussi tomber en concurrence avec la mère. Ce qui, dans 80% des cas, créé des problèmes psychologiques irréversibles. On constate par exemple que des comportements dits d’adolescentes apparaissent désormais chez les pré-adolescentes. Il n’est pas rare de voir naître des anorexies pré-pubères.

ELLE.FR : Pour vous, cette hypersexualisation peut-elle représenter un danger sur Internet ?Chantal Jouanno : L’office central de lutte contre la cybercriminalité m’a dit très clairement qu’il n’y a pas de lien entre l’hypersexualisation et la pédopornographie sur Internet. Ces réseaux sont très organisés. Ils se situent toujours au sein d’un cercle restreint, essentiellement familial. Par ailleurs, de moins en moins de jeunes s’exhibent de manière pornographique sur le net parce qu’ils ont pris conscience du problème. Sauf les très jeunes, âgés entre 8 et 12 ans. Ils s’inscrivent sur Facebook avec l’aide de leurs parents qui truandent leur âge. D’ailleurs, le problème est là : ces parents ne donnent aucune consigne d’usage. Un  vrai paradoxe quand on sait qu’ils n’envoient pas leur enfant dans la rue sans leur dire comment se comporter.

ELLE.FR : Quel est l’enjeu de votre mission ?Chantal Jouanno : On doit informer les parents. C’est un sujet qui les concerne tous et non pas uniquement ceux qui ont des problèmes avec leurs enfants. L’idée n’est pas de tomber dans le contrôle social mais de leur rappeler qu’il y a des barrières à respecter afin de conserver le temps de l’enfance (6-12 ans) qui fait partie de la construction psychologique de l’enfant. On veut leur faire comprendre qu’il existe une instrumentalisation des services marketing considérant les enfants comme un marché. On entend également engager le secteur économique : l’industrie du prêt-à-porter, du luxe… Et pourquoi pas prendre exemple sur la Grande-Bretagne où une charte d’engagement a été signée avec les entreprises. Ces dernières vont notamment  revoir les coupes des jeans parce qu’il n’y a pas lieu de les décliner en fonction du sexe. C’est un concept purement marketing. Quant au secteur médiatique, nous sommes en train de rédiger une charte sur l’image de l’enfant. La télé-réalité est un vrai sujet de préoccupation. Les producteurs n’estiment pas être dans la vulgarité et dans l’hypersexualisation.

Article complet et opinion du CNRS sur le sujet sur Elle.fr

Alors, qu’en est-il réellement? Ces jouets représentent-ils un danger pour les petites filles ou cela n’est-il qu’un fantasme? Et surtout, le travail de cette artiste mérite-t-il d’être plus médiatisé pour changer les mentalités?

 

7 Commentaires

  1. Heureusement que certain parent on encors la tête sur les épaules !! Ces poupée une fois refaite retrouve l’innocence d’un visage d’enfant et pis c’est quand même plus mignon qu’une poupée maquillée comme une p…..https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif

  2. En plus, les poupées « normalisées » sont carrément plus jolies.

    J’ai du mal à comprendre que des parents puissent acheter des poupées aussi vulgaires à leurs enfants. Faut vraiment faire partie de la classe des gueux de base sans éducation pour faire ce genre de choses.

  3. trop mignon.

    ma dernière ne supporte pas les poupées, ni les barbies. Sont frère a eu la bonne idée de décapiter une des barbie de sa grande soeur pour faire peur à la petite…mouahaha

  4. J’ai vu un reportage il y a quelques semaines !
    Cela se passait aux USA !
    On proposait ces 2 styles de poupées à des enfants et le résultat était sans appel :
    les enfants préfèrent les poupées « naturelles », qui leur ressemblent !

  5. Superbe Travail ! BRAVO à cette Artiste de Talent.

    Il faut arrêter avec ces poupées ultra sophistiquées avec des bouches à la Nafissatou Diallo !

    Il n’y a pas que les poupées qu’il faut « revoir » et corriger. Beaucoup d’artistes Françaises se prêtent à un ravalement de façade, côte bouche, et l’effet est des plus désastreux !

    Un exemple ? Emmanuelle Béart !

    Pour les psy ces poupées « mini-pétasses » sont un fantasme d’adulte mais pas de petite fille.

  6. Voilà exactement le type d’action dont nous devons nous inspirer dans tous les domaines. Redoutablement efficace pour lutter contre la noirceur maladive et destructrice ambiante avec un côté ludoéducatif par dessus le marché.

    • De plus un peu de solvant (à base de plante bien sûr) pour la partie « Chaos », de la jolie peinture naturelle pour remettre un peu d' »Ordo » et la monstruosité de départ subit un « Solve et Coagula » Salvateur la transformant en poupée merveilleuse pour petite fille modèle. De quoi faire pâlir les dégénérés dans les loges qui n’ont surement pas ce type de transformation dans leur programme de façonnement de notre futur.

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