USA/Libre-échange: les Etats-Unis échouent à faire naître le TPP avant 2014

NWOLe Partenariat trans-Pacifique (TPP), vaste zone de libre-échange à douze pays qui compte regrouper 40% de la richesse mondiale, ne sera pas signé avant la fin de l’année, contrairement aux ambitions des Etats-Unis qui soutiennent le projet à bout de bras.

« Nous avons décidé de poursuivre notre travail dans les semaines à venir… Après un travail supplémentaire mené par des négociateurs, nous avons l’intention de nous retrouver le mois prochain », ont indiqué dans un communiqué commun les douze ministres du Commerce des pays impliqués.

Les responsables étaient réunis à Singapour depuis samedi, dans l’espoir, caressé par les Américains, qu’un accord soit signé d’ici à la fin de l’année. Les Etats-Unis, grands défenseurs du projet, avaient déployé d’importants efforts pour accélérer les débats.

Le TPP implique 12 nations dont le Japon et les États-Unis, mais sans la Chine. Cet ensemble, qui représente 40% du Produit intérieur brut mondial, est souvent perçu comme le symbole de la multiplication des accords régionaux, prenant le pas sur le multilatéralisme défendu au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui regroupe 159 Etats-membres.

La réunion du TPP à Singapour a débuté samedi, le jour même où s’est conclue sur l’île indonésienne de Bali une conférence ministérielle de l’OMC où un accord a minima a été signé pour relancer le programme de libéralisation des échanges lancé à Doha en 2001 mais qui était jusqu’à présent resté lettre morte.

PÉKIN POURRAIT Y ADHÉRER

Le TPP regroupe l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam. D’autres pays pourraient se joindre lors d’une étape ultérieure.

Pékin n’exclut pas totalement de rejoindre un jour le TPP mais lui préfère un projet concurrent exclusivement asiatique, réunissant 16 pays, sans les Etats-Unis. Cette initiative est défendue par l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).

Le président américain Barack Obama a vanté le TPP comme faisant partie de sa stratégie de faire de l’Asie le « pivot » de sa politique étrangère. Mais les discussions achoppent sur la complexité de l’ouverture de certains marchés, en particulier du Japon.

Des milliers d’agriculteurs nippons étaient ainsi descendus dans les rues de Tokyo la semaine dernière pour s’opposer à la volonté du gouvernement japonais de prendre part au TPP.

Au Japon, le secteur agricole, protégé par d’importantes barrières douanières, est persuadé qu’il a plus à perdre qu’à gagner, craignant une déferlante de marchandise étrangère à bas prix impossible à concurrencer avec des petites exploitations dispersées et entretenues par des cultivateurs de plus en plus âgés.

Malgré l’échec des négociations, le représentant (ministre) américain au Commerce, Michael Froman, a qualifié la réunion de Singapour de « très productive », lors d’une conférence de presse conjointe.

Son homologue australien Andrew Rob s’est déclaré « encouragé » par les discussions, tout en admettant cependant : « nous avons encore beaucoup à faire ».

« Il y a encore du travail à faire avant un accord mais nous avons trié les points, les problèmes et les défis, et en ce sens, nous avons réalisé de très importants progrès », a expliqué le Japonais Yasutoshi Nishimura.

« Comme c’est toujours le cas dans la vie, les décisions politiques les plus difficiles sont gardées pour la fin », a ajouté le Néo-Zélandais Tim Groser.

Les détracteurs du TPP y voient la main-mise des Etats-Unis, estimant que Washington tente d’imposer ses vues à l’ensemble de l’Asie-Pacifique, en particulier en matière de propriété intellectuelle.

Soutenu par les grands groupes pharmaceutiques, il permettrait d’instaurer des brevets à plus long terme, protégeant ainsi plus durablement les médicaments. Des ONG comme Médecins sans frontières estiment que cela restreindrait l’accès pour des millions de pauvres à un traitement générique bon marché.

Washington estime que ces brevets, plus durables, font partie des « règles d’or » indispensables pour l’économie du 21e siècle. A la différence de la plupart des autres traités de libre-échange, le TPP couvre des domaines comme l’environnement et les normes du travail

Le TPP, un processus fin 2011, avait déjà manqué une première échéance visant à signer un accord avant la fin 2012.

Source: Agence de presse via Romandie

2 Comments

  1. « Quand je lis ce que je lis,que j’entends ce que j’entends,
    je suis content de penser ce que je pense
    Fernand Raynaud
    et en prime un petit dernier de l’échelle de Jacob
    pour ne pas être pris au dépourvu et avoir le temps de préparer une riposte
    10 décembre 2013
    Grèce : la Commission européenne exige la saisie des logements des particuliers
    Au parlement d’Athènes, par 153 voix sur 300, les députés conservateurs et ceux du parti socialiste grec ont voté ce week-end la loi de finances qui prévoit notamment une hausse de 2,1 milliards d’impôts et une baisse de 3,1 milliards des dépenses publiques, par des coupes dans les budgets de la santé, de la sécurité sociale et de l’éducation.

    La troïka (UE, FMI et Banque Centrale Européenne) ne se satisfait pas de ces coupes et, faute d’avoir obtenu la mise en œuvre des réformes demandées, elle annonce le report de sa mission à Athènes au mois de janvier et le gel du prêt d’un milliard d’euros en discussion depuis septembre.

    « Il faut faire plus sur le plan budgétaire ainsi qu’en ce qui concerne les réformes de la fiscalité et de l’administration publique, les privatisations », a expliqué le 4 décembre M. Barroso, président de la Commission européenne. La troïka exige en particulier la fin d’un moratoire sur les saisies immobilières en vigueur depuis plusieurs années et qui protège les familles. Selon le journal I Kathimerini, la levée du moratoire pourrait entraîner la mise au enchère immédiate de 110.000 habitations. La troïka demande de plus la privatisation de trois entreprises publiques et de plus amples coupes dans le budget de l’Etat dont la diminution des salaires des fonctionnaires.

    «Voter pour le budget signifie que le désastre va continuer», a déclaré Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza devant les députés

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