Le Vatican n’accepte plus les cartes de crédit

cwpixDepuis le 1er  janvier, la Banque d’Italie a demandé la désactivation des terminaux de paiement du Vatican.

Depuis le 1er  janvier, l’information apparaît en page d’accueil du site officiel des Musées du Vatican : « Nous avons le regret d’informer nos visiteurs que, pour des raisons indépendantes de la direction des Musées, il n’est plus possible d’effectuer des paiements aux Musées du Vatican par des moyens électroniques ». L’information a été confirmée le même jour par une note des services économiques du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican. En 2011, les cinq millions de visiteurs de ces musées y ont dépensé 91,3 millions d’euros, un chiffre en hausse de 10 % par rapport à 2010.

Cette désactivation des terminaux électroniques, demandée par la Banque d’Italie, touche également l’ensemble des magasins exerçant leurs activités sur le territoire du plus petit État du monde. Très prisés des quelques milliers de privilégiés qui y ont accès (5 500 employés et retraités de la Cité et leurs familles, membres du corps diplomatique accrédités auprès du Saint-Siège, et 813 citoyens du Vatican), les stations d’essence, pharmacie, supermarché, boutiques philatéliques et numismatiques, sans oublier la boutique de prestige installée depuis quelques années dans l’ancienne gare, proposent tous des produits hors taxes.

Ces derniers mois, alors que le litre de super sans plomb dépassait en Italie les deux euros, les possesseurs de la carte du Vatican bénéficiaient ainsi d’une réduction de cinquante centimes par litre. De même, la pharmacie propose des médicaments difficilement accessibles en Italie. Pour autant, cette mesure de limitation des paiements électroniques ne devrait pas affecter outre mesure le niveau d’échanges, les Italiens étant, de longue date, habitués aux paiements en liquide.

 

« Un problème en voie de résolution »

Les systèmes électroniques de paiement installés dans l’enceinte du Vatican sont gérés par la Deutsche Bank Italia, sujet de droit italien. Celle-ci, ayant omis de demander l’autorisation nécessaire à la Banque d’Italie, a demandé la désactivation de l’ensemble du système. La Banque d’Italie considère le territoire du Vatican comme extracommunautaire, devant faire l’objet de normes de vigilance particulières concernant la lutte contre le recyclage. En conséquence, seules les cartes bancaires émises par l’IOR (Institut pour les œuvres de religion), la « banque du Vatican », peuvent être utilisées dans l’enceinte de la Cité. Les cartes émises par les banques italiennes ne sont plus admises. L’existence d’une sorte de « zone franche » au sein du Vatican serait ainsi considérée avec suspicion par la banque d’Italie.

Le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a confirmé cette information, en expliquant qu’il s’agit « d’un problème en voie de résolution ». « Des contacts avec divers prestataires étant en cours, a-t-il précisé, cette interruption devrait être de courte durée. »

Derrière cette question technique apparaît le dossier relatif à la mise en conformité des finances du Vatican, État souverain, avec les règlements internationaux en matière de recyclage et de lutte contre le blanchiment d’argent. Peu avant Noël, répondant à une question d’un parlementaire, le sous-secrétaire au Trésor du gouvernement Monti, Vieri Ceriani, avait confirmé la « nature extracommunautaire de l’IOR », « qui n’est pas autorisé à exercer ses activités sur le territoire italien ».

De fait, l’État italien prend ainsi ses distances avec le fonctionnement financier du Vatican. Mais celui-ci, depuis plusieurs mois, a pris soin de faire évoluer sa législation financière pour se mettre en conformité avec les normes en vigueur au sein du Conseil de l’Europe. Celui-ci a précisé, en juillet 2012, à la suite de la mission d’inspection du comité Moneyval que « le Saint-Siège avait parcouru un chemin significatif en peu de temps ». Un expert international de haut niveau, René Bruelhart, a été recruté par le Vatican dans cet objectif.

Source: La croix

5 Comments

  1. Franchement qu’ils se le foutent dans le cul

  2. C’est probablement juste un moyen de pression dans le cadre de tractations plus larges … Comme l’éjection de l’Iran du système SWIFT.

Comments are closed