Caroline Fourest, les fours crématoires et la Syrie

La grosse machine à propagande marche à plein régime ces derniers temps, et pas que pour les présidentielles, mais aussi pour la Syrie et l’ouverture d’une voie vers un conflit en Iran, car dès que la Syrie sera tombée, l’Iran ne va pas être à la fête… Nous avons donc de nombreuses images délivrées par la télévision mais aucune des combats, des ruines, des victimes, des explosions, mais aucun combattant de montré, pas même le bout d’un fusil ou d’une roquette… Passons! Reste que tout est bon pour rendre la situation encore plus tragique, et la dernière info en date nous viens de Caroline Fourest qui a expliqué dans le journal “Le monde” que l’Iran avait fournit à la Syrie un four crématoire, quel meilleur moyen pour faire réagir les gens que de faire allusion à un génocide qui a traumatisé l’Europe?

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Le 25 février, dans sa chronique hebdomadaire du Monde, « Les yeux ouverts sur la Syrie », Caroline Fourest écrit : « D’après Al-Arabiya, des opposants au régime iranien affirment que leur gouvernement a fourni un four crématoire à son allié syrien. Installé dans la zone industrielle d’Alep, il tournerait à plein régime… Pour brûler les cadavres des opposants ? »

On ne présente plus Caroline Fourest, porte-parole de l’islamophobie « de gauche », toujours soucieuse d’équilibre et de raison, surtout quand il s’agissait de justifier les dictatures égyptienne ou tunisienne. Depuis, elle est partie en guerre contre le président Moncef Marzouki et le gouvernement tunisien avec une hargne qu’elle n’a jamais eue contre la dictature de Ben Ali.

Mais revenons à son « information » sur la Syrie. Un four crématoire ? Si, comme cela est évident, l’information est fausse (à supposer qu’il veuille en construire un, le gouvernement syrien a-t-il vraiment besoin de l’aide de Téhéran pour ce faire ?), elle pourra répliquer : mais j’ai pris mes précautions, j’ai cité une source. Le problème, c’est qu’un journaliste doit recouper ses sources et se demander pourquoi Al-Arabiya, chaîne inféodée à l’Arabie saoudite publie une telle « information ». Et qui est le groupe d’opposants iraniens ? Elle ne le dit pas. Est-ce que ce sont les Moudjahidin du peuple ? Constituent-ils une source crédible ?

Un four crématoire fait évidemment penser au génocide nazi. En reprenant ces termes, Fourest sait qu’elle facilite l’équation : régime iranien = régime nazi, ce qui est le discours de tous ceux qui préparent une intervention militaire contre « le nouvel Hitler ».

Ironiquement, dans la page d’à côté du quotidien est publié un billet de Michaël Szadkowski, « Syrie : la guerre des commentaires », repris, sous une autre forme, par le blog Rezonances, celui des médiateurs du Monde.fr

Il dénonce, à juste titre, la propagande du régime syrien, dont l’outrance est patente. « Au Monde.fr, nous ne sommes pas dupes non plus, devant ce nouveau cas de remise en cause du travail traditionnel des journalistes. Les stratégies de communication du régime de Bachar Al-Assad sont élaborées au plus haut niveau et visent à discréditer l’opposition syrienne en faisant passer le plus largement possible le message : il s’agit de “bandes armées” terroristes ». Mais si cette propagande est outrancière, cela justifie-t-il toute action de l’opposition ? L’occultation de l’usage de la violence, y compris confessionnelle, par certaines de ses composantes ? La propagande de certaines forces d’opposition ?

Et que pense le médiateur du Monde de cette « information » sur le four crématoire ? Et-ce une information « dégagée de toute idéologie » comme l’est, paraît-il, celle du monde.fr ?

Source: Nouvelles d’Orient

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Benji

402 Commentaires

  1. Ou mieux à l’éradication de la malnutrition…

  2. @voltigeur : Je crois que tu as raison car là ça devient compliqué tellement il y’a de coms!!!!  :rotfl:

  3. Arabi-Presse
    al-Tawzii al-Ijbari, Quartier al-Inchaat
    L’envoyée d’Arabi-Presse à Homs
    L’envoyée d’Arabi-Presse a pu rencontrer l’un des habitants de Bab Amr, Ismael al-Chaar, un père de famille d’une cinquantaine d’année qui est resté sur place seul après le départ de sa famille chez sa fille à Nabk (sud de Damas), il y a quelques semaines.Chaar dit qu’il a quitté son domicile entre au milieu des tires et une fois que l’armée syrienne est entrée à Bab Amr et en face de Santr al-Qabji à quelques centaines de mètres, en marchant dans la forêt et entre les maisons proches de rails du train. Il se trouve actuellement dans une maison construite d’une manière illégale.
    Le témoin dit :
    L’armée a encerclé Bab Amr depuis 20 jours sans le fermer entièrement. Toutes les rues et les chemins étaient ouverts pour laisser sortir les civiles, mais les les personnes armées tiraient sur les positions des militaires, sur l’université de Baath, la faculté de médecine pour empêcher les gens de sortir et l’armée a donc fermé Bab Amr complètement il y a trois jours.
    Il ajoute :
    Beaucoup d’habitants de Bab Amr se sympathisaient avec eux et voulaient l’intervention de l’OTAN car ils pensaient que les manifestations contre le gouvernement étaient par tout, surtout à Damas et Alep (?) pour leur soutenir. De même, ils pensaient que les opérations armées avaient gagné la Syrie entière (?). Les habitants de Bab Amr attendaient les avions de la Ligue arabe, de la Turquie et de l’OTAN d’un moment à un autre. Ils ne croyaient pas réellement que l’armée syrienne allait entrer à Bab Amr car la presse internationale s’y trouvait (installée par l’opposition), la Ligue arabe, l’ONU et la Turquie n’y permettront jamais. Toutes ces rumeurs passaient chez eux pour une vérité.
    Donc, ce que se passe maintenant leur laisse perplexes, notamment après des nouvelles circulant parmi les groupes armés (ils étaient positionnés jusqu’à ce soir à l’entrée de Jourat al-Raïs ce qui confirme qu’ils ont entendu par leur moyens de télécommunication le retrait de la brigade al-Farouq de Bab Amr. Je les entendais depuis chez moi crier:  » Ils nous ont trahi ! Ils se sont moqués de nous ! Ils ont pris la fuite nous abandonnant une fois l’armée est arrivée ».
    Arabi-Presse n’a pas pu continuer l’entretien car Ismael al-Chaar est épuisé et sous le choc. Notre correspondante se trouve actuellement chez lui car il lui a invitée à rester. C’est juste en face de Bab Amr, dans le quartier al-Inchaat, al-Tawzii al-Ijbari à côté de l’école Hamida al-Taher
    Article d’Arabi-Presse du 29 février, traduit de l’arabe par Cécilia http://www.arabi-press.com/?page=article&id=25210

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