L’école pensée à partir des lois naturelles d’apprentissage, celle que l’Education Nationale a condamné….

Céline Alvarez avait une méthode d’apprentissage différente, efficace, les résultats étaient incroyables, mais il semble que les résultats étaient trop bons, l’éducation nationale lui a retiré le droit de continuer, les enfants ne doivent pas être une priorité semble-t-il…

Dans un livre-manifeste, ecole-soldont « l’Obs » publie les bonnes feuilles, Céline Alvarez raconte l’expérience pédagogique qu’elle a menée dans une maternelle de Gennevilliers, qui a fait d’enfants en difficulté des petits cracks épanouis. Interview.

Révoltée par l’échec scolaire et les inégalités sociales, Céline Alvarez devient professeur des écoles en 2011. Après avoir obtenu carte blanche d’un conseiller de Luc Chatel, alors ministre de l’Education, son objectif est d' »infiltrer » l’Education nationale et de tester des méthodes d’enseignement révolutionnaires fondées sur un principe : l’autonomie.

Les enfants sont aidés à choisir des activités constructives pour eux!

Durant trois ans, dans sa classe, 25 élèves de ZEP, de 3 à 5 ans, issus des milieux les moins favorisés de Gennevilliers et dont beaucoup accusaient déjà un retard, ont pu poursuivre une même activité aussi longtemps qu’il leur plaisait, origami, table de calcul, cubes ou laçage d’un ruban, etc. Ou passer de l’une à l’autre, à leur gré. Dans un climat de coopération, sans jugement ni pression de l’adulte, sans compétition.

Résultat ? En moins d’un an, ces enfants, dont cette pédagogue avait fait évaluer le niveau par le CNRS de Grenoble, ont rattrapé leurs lacunes. Y compris les non-francophones. Mieux, en fin de cycle de maternelle, au bout de trois ans, une grande majorité d’entre eux dépassait, haut la main, les attentes du sacro-saint programme.

L’Education nationale a cependant coupé court à l’expérimentation. La jeune femme a alors flanqué sa démission et décidé de faire cavalier seul. Grâce à un blog, où l’on peut notamment regarder les vidéos qu’elle a prises de ses élèves en train de travailler ; à des conférences qui rencontrent un grand succès auprès des enseignants. Et grâce à un livre, « les Lois naturelles de l’enfant » (1), à paraître ce mercredi 31 août, et dont « l’Obs » publie les bonnes feuilles. Interview.

Source+entretien très intéressant sur Tempsreel.nouvelobs.com

Mais le mieux, c’est de vous présenter son projet via son blog:

Aujourd’hui, les sciences du développement humain nous donnent les grandes lois universelles fondamentales qui régissent l’apprentissage et l’épanouissement harmonieux de l’être humain. Ces lois exigent que l’enfant apprenne par son activité autonome, au sein d’un environnement riche et sécurisant, avec des enfants d’âges différents, et guidé par un étayage individuel et bienveillant. Dans le but de tester l’efficacité d’une démarche pédagogique scientifique, c’est à dire une démarche pédagogique pensée à partir de ces lois d’apprentissage, nous avons mené une expérimentation dans une classe maternelle publique, à Gennevilliers, en Zone d’Education Prioritaire et Plan Violence, de 2011 à 2014. Dans le cadre de cette expérience, nous avons repris les travaux du Dr Maria Montessori, qui avait déjà ouvert la voie d’une telle démarche scientifique dès 1907.

Néanmoins, nous tenons immédiatement à préciser que notre expérience diffère de la pédagogie dite Montessori. Nous ne faisons ni la promotion de cette méthode, ni nous ne nous en revendiquons. Les travaux du Dr Montessori nous semblaient être une excellente base pour démarrer cette réflexion pédagogique scientifique. Néanmoins, à Gennevilliers, nous avons développé cette base à l’aide des neurosciences cognitives, sociales et affectives. Nous avons principalement axé notre étayage autour du développement des compétences exécutives dont le développement est très fort à cet âge (en incluant également fortement les parents dans ce travail), nous avons retravaillé les activités de langage en les adaptant aux particularités de la langue française, nous avons donné une grande importance aux moments de regroupements pour l’acquisition des fondamentaux ; et surtout, nous avons retiré un grand nombre d’activités pour recentrer notre attention sur le lien social : les présentations d’activités étaient des moments de rencontres, vivants et chaleureux, plutôt que des présentations rigides et didactiques ; et nous avons tout fait pour que les enfants puissent réellement être connectés, rire, échanger, s’exprimer, s’entraider, travailler et vivre ensemble. Cette reliance sociale fut un véritable catalyseur d’épanouissement et d’apprentissage. Nous n’en resterons pas là. Dans les années à venir, nous allons poursuivre cette recherche pédagogique scientifique afin de permettre à l’être humain de développer ses pleins potentiels en accord avec ses lois de développement.

Dès les premiers mois, les résultats – massivement positifs – ont validé l’efficacité d’une telle démarche pédagogique.

Développement des compétences cognitives

Dès la première année, les résultats ont dépassé nos attentes ! Les tests, réalisés par le CNRS de Grenoble, indiquent que tous les enfants progressent plus vite que la norme. Ils l’ont par ailleurs largement dépassée en conscience phonologique, compréhension du nombre, précision visuo-motrice, et ont augmenté de façon spectaculaire leur mémoire de court terme. Les enfants de Moyenne Section avaient tous, dès la fin de la première année scolaire, au moins un an (voire deux) d’avance en lecture. Lire, écrire ou comprendre les concepts clés des mathématiques ont été des conquêtes rapides et heureuses.

Épanouissement individuel, émotionnel et social

Le développement de la personnalité et des potentialités de chaque enfant est permis par un suivi totalement individualisé, qui permet par ailleurs, d’éviter les situations d’échec. Dans un tel environnement, l’émulation, encouragée par la mixité des âges (3, 4 et 5 ans) prend le pas sur la compétition et la comparaison. La collaboration, le tutorat et l’entraide spontanés fleurissent et catalysent le bien-être et les apprentissages. Un cercle vertueux s’enclenche. Les familles ont noté chez leur enfant une capacité nouvelle à se concentrer, une autonomie importante, des relations sociales apaisées, de l’autodiscipline, ainsi qu’une envie irrépressible de se rendre à l’école, même malades !  Voir leurs témoignages en vidéos.

Poursuite hors Éducation nationale

En juillet 2014, le ministère de l’Education nationale demande le retrait du matériel pédagogique et la fermeture de la classe. Céline Alvarez démissionne, et, avant de poursuivre davantage la recherche pédagogique hors Education nationale, elle se consacre avec l’aide d’Anna Bisch, au partage de la totalité des outils pour que l’expérience profite au plus grand nombre. Une trentaine de vidéos pédagogiques sont déjà en ligne. En août 2015, plus de 200 enseignants ont participé à une conférence de deux journées, organisée pour transmettre les fondamentaux théoriques de la transition pédagogique. L’intégralité de la conférence est disponible sous forme de 18 vidéos.

Source+vidéos sur Lamaternelledesenfants.wordpress.com

 

7 Commentaires

  1. Benji voyons !

    « L’école pensée à partir des lois naturelles d’apprentissage, celleS que l’Education Nationale a condamnéES…. »
    Vas-tu mieux ? je le souhaite fort !

  2. Tout est dit OFFICIELLEMENT pour qui sait lire:

    -« C’est une sorte de corporation laïque bénéficiant d’une large autonomie par rapport aux autres services de l’État. A sa tête, le Grand-maître… »

    -« En 1932, le gouvernement(de gauche) d’Édouard Herriot décide de rebaptiser l’instruction publique en « éducation nationale ».  »

    Extrait de : http://www.education.gouv.fr/pid289/le-ministere-de-l-education-nationale-de-1789-a-nos-jours.html

    En somme :
    – Des camps(idéologiques) nommés école!
    …Où ils n’instruivent pas, mais éduquent.
    Voir ré-éduquent, si la page enfantine a le malheur de n’être plus blanche.

    Comme Mao, …en plus perfide.

    • Et ça marche malheureusement, j’en connais un paquet bien formatés aux ‘valeurs’ ripoublicaines, qui croient vraiment que ‘liberté, égalité, fraternité’ font partie de notre monde quotidien… D’ailleurs ils croient tout court, comme des bons petits ayatollahs (qu’ils dénoncent évidemment) à leur laïcité et qui vont jusqu’à se croire investis du monopole de la tolérance, leur donnant le droit d’interdire tout ce qui sort de leur moule idéologique. Mais eux sont meilleurs que les autres, donc ils ont le droit, évidemment…

      Et oui, la laïcité est une religion, ce n’est pas moi qui le dit mais un ancien ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon :
      https://www.youtube.com/watch?v=DIqHIcVWxn0

      N’oublions pas :
      La guerre, c’est la paix.
      La liberté, c’est l’esclavage.
      L’ignorance, c’est la force.

      Bon boulot les francs macaques, même si vous me donnez envie de gerber. Comme jadis votre écoled’ailleurs…

  3. En plus DOUBLER son Année est INTERDIT.
    Il n’y a pas de Numerus clausus pour éduqués,hahah.
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  4. Etre PROF c’est encore pire qu’etre journaliste,bien que??
    Apprendre dans les clous de jusqu’à 18 Ans c’est pour faire baisser le chaumage.
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  5. Voici la présentation du documentaire récent intitulé : Révolution école : 1919 – 1939
    Dans une Europe traumatisée par la Première Guerre mondiale, des pédagogues désignent le coupable : l’école, qui a fabriqué de « braves soldats ». Il convient désormais de construire la paix et d’élaborer une éducation nouvelle pour une génération d’enfants qui, espère-t-on, ne fera plus jamais la guerre. Comment les éduquer sans surveiller et punir ? Comment les aider à s’émanciper ? Rendre l’enfant heureux, c’est faire de lui un adulte meilleur, estiment ceux qui se lancent dans l’aventure. Ils se nomment Rudolf Steiner, Maria Montessori, Célestin Freinet, Alexander S. Neill, Ovide Decroly, Paul Geheeb ou Janusz Korczak, chacun d’eux inventant des méthodes d’éducation. Un pédagogue suisse, Adolphe Ferrière, les réunit au sein de la Ligue internationale de l’éducation nouvelle.

    Essor et déclin

    En Europe, les écoles nouvelles mettent au coeur de leurs préoccupations l’autonomie, l’éducation mixte, l’apprentissage par les sens, le contact avec la nature et le sport, qui se pratique souvent nu, notamment en Allemagne où le naturisme est en vogue. Mais les conceptions s’affrontent. Faut-il une éducation pour l’élite ou pour le plus grand nombre ? Faut-il laisser toute liberté à l’enfant ou introduire la discipline ? L’élève échappe-t-il à tout programme, fut-il émancipatoire ? Le rêve de l’école nouvelle s’effondre avec la montée des idéologies totalitaires dans les années 1930. À partir d’archives rares, le film raconte l’histoire d’un combat pour le progrès humain, qui s’est construit puis brisé sur les idéologies du XX e siècle, mais dont l’héritage perdure.

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