La Catalogne désobéit ouvertement à l’Espagne

L’Espagne refuse les référendums et toute idée d’indépendance de la Catalogne? Pas grave, la Catalogne va tenter autre chose, comme « l’unilatéralité » par exemple… Bref, que l’Espagne ruinée par la finance et à genou devant Bruxelles aille se faire voir, la Catalogne va désobéir et tenter l’indépendance quand-même!!!

L’Europe est vouée à l’éclatement, il y a quelques mois les médias ne parlaient que de cela, et une Europe post-Brexit régionalisée était annoncée… Dommage que cela n’ait pas beaucoup évolué de ce côté-là…

carte indépendantistes europeSource de la carte: Francetvinfo.fr

Le parlement catalan a accepté l’idée d’un recours à l’unilatéralité pour avancer vers l’indépendance. Un défi à Madrid, d’autant que l Tribunal constitutionnel espagnol avait interdit un tel vote.

Cette fois, les ponts semblent coupés entre Madrid et Barcelone. Ce mercredi 27 juillet, le parlement catalan a adopté les conclusions de la Commission sur le processus constituant à la majorité de ses membres, soit 72 voix sur 135. Dans une ambiance visiblement tendue et hémicycle en partie abandonnée par l’opposition, les deux groupes indépendantistes, Junts Pel Sí (62 sièges, qui regroupe le centre-droit du parti démocrate catalan (PDC) et le centre gauche de la Gauche Républicaine (ERC)) et la gauche radicale de la CUP (10 sièges), ont fait bloc pour voter ce texte qui est un défi ouvert au pouvoir central espagnol.

La reconnaissance de l’unilatéralité

Ce texte reconnaît en effet la nécessité d’un recours à des « mesures unilatérales » pour avancer vers l’indépendance. Ceci signifie l’abandon par les Indépendantistes de Junts Pel Sí d’un de leurs crédos : l’indépendance négociée avec l’Espagne. Jusqu’ici, l’idée défendue tant par ERC que par le PDC (ex-CDC) était de discuter de la sécession avec Madrid, notamment par l’organisation d’un référendum reconnu par l’Espagne qui s’engageait ainsi à en respecter l’issue. Mais cette position a toujours été refusée par le gouvernement espagnol et le maintien probable – dès à présent ou après de nouvelles élections qui pourraient encore le renforcer selon les derniers sondages – de Mariano Rajoy à la Moncloa, le Matignon espagnol, rend cette option improbable.

Les Indépendantistes modérés ont donc reconnu l’impasse de leur démarche et accepté la nécessité du recours à l’unilatéralité pour avancer vers l’indépendance. Or, cette unilatéralité suppose évidemment de sortir de la légalité espagnole pour fonder une nouvelle légalité purement catalane. Ce transfert a implicitement été adopté par Carles Puigdemont, le président du gouvernement catalan, lors de la séance du parlement. Il a indiqué que, selon lui, « nous ne sommes pas hors de la légalité. Ce parlement parfaitement légitime pour faire des lois ». Le président catalan estime donc déjà que la légalité est justifiée par la légitimité du seul parlement catalan, légitimité qu’il estime être fondateur de la nouvelle légalité catalane. Mais ceci signifie aussi qu’il ne reconnaît plus réellement la légalité espagnole qui, elle, interdit l’unilatéralité.

L’unilatéralité comme programme officiel du gouvernement catalan ?

Ce vote est le premier pas vers l’adoption de la notion d’unilatéralité dans la nouvelle feuille de route du gouvernement catalan qui devrait poser les fondements de l’alliance renouvelée des indépendantistes. Carles Puigdemont ne l’a pas caché en annonçant son vote en faveur du texte de la commission. Début juin, la coalition entre Junts Pel Sí et la CUP avait explosé sur la question du budget que la CUP avait refusé de voter. Carles Puigdemont avait alors décidé de poser une question de confiance au parlement, question qui sera posée – on l’a appris ce mercredi – le 28 septembre prochain. Les négociations entre les deux camps doivent à présent déboucher sur une nouvelle feuille de route dans laquelle se situera la possibilité d’un référendum unilatéral d’indépendance (RUI). Cette position est à mi-chemin entre le choix de la CUP de procéder à une déclaration unilatéral d’indépendance et celui de Junts Pel Sí de négocier avec Madrid. L’union des camps indépendantistes pourrait donc se reconstituer sur ce RUI. En cas d’impossibilité de toute discussion avec l’Espagne, la Generalitat, le gouvernement catalan, pourrait alors procéder à un référendum unilatéral dont il s’engagerait à respecter l’issue, ce qui le différenciera de celui du 9 novembre 2014 qui n’était que consultatif. Une déclaration d’indépendance pourrait donc suivre.

Défi lancé à Madrid

Le gouvernement catalan semble donc prêt à prendre seul le chemin de l’indépendance et à ignorer la légalité espagnole.

Source et suite sur Latribune.fr

 

4 Commentaires

  1. « Diviser pour régner »
    Les régionalistes n’ont pas compris qu’ils font le jeu de l’europe européiste la plus dictatoriale.
    Bien sûr que des tas de petites régions sans pouvoir économique ni politique fera le jeu de la nomenklatura de l’UE.
    Seule la puissance d’une nation en bon état de marche peut s’opposer aux délires des bureaucrates non élus qui prétendent tout diriger sans contrôle.

  2. Donc, pour résumer vite fait, les indépendantistes sont des traitres à la solde de l’UE.

    Pierre Hillard a fait un interview très intéressant sur Méta TV en 2013 où il montre toutes les cartes préparatoires de la « leur » Europe :

    http://www.youtube.com/watch?v=OSVV9Imeu6E

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