EDF Centrale Nucléaire du Tricastin, Explosion et Incendie d’un transformateur, Enquête et Question : Pollution en Dioxine de la vallée du Rhône ?

Ce n’était pas qu’un incendie, il y a eu explosion d’où les questions posées.

Centrale Nucléaire EDF du Tricastin, Explosion et Incendie d'un transformateur, Enquête et Question : Pollution en Dioxine de la vallée du Rhône ?

CARTORADIATIONS 03 07 2011

Une forte explosion et un incendie à proximité d’un réacteur nucléaire ne sont jamais anodins.
Samedi 2 juillet vers 15 heures une très forte explosion a ébranlé la zone de la centrale nucléaire du Tricastin [HD]. Cette explosion d’un transformateur immédiatement suivie d’un incendie a dégagé un très impressionnant panache de fumée noire en direction du sud à cause d’un vent assez fort venant du nord (mistral).

Ce panache était visible de très loin et notamment de l’autoroute A7 située en vue à moins de 300 m juste de l’autre côté du canal du Rhône de Donzère Mondragon. Le même jour EDF a diffusé un communiqué de presse qui relate l’accident sans toute fois aborder l’essentiel. Tout d’abord dans la première phrase du communiqué qui curieusement ne comporte pas de verbe il n’est pas mentionné d’explosion, mais seulement un incendie, cette première omission ressemble à « une mise en bouche de mauvais goût prémonitoire ».

La deuxième phrase du communiqué laisse le lecteur sur « sa faim », sic : « Cet événement s’est déroulé dans la partie non nucléaire des installations et n’a aucune conséquence radiologique sur l’environnement et la population ». La suite, sic : « Les sapeurs-pompiers (SDIS 26) ont été immédiatement appelés. L’incendie a été rapidement maitrisé, vers 15h30. Il n’y a pas de blessé. L’Unité de Production N°1 était en arrêt pour sa maintenance annuelle au moment de l’événement ».
État au 3 juillet 2011 de l’unité de production N° 1 de la centrale nucléaire EDF du Tricastin :

L e réacteur N°1 à eau pressurisée (REP) de 900 MW [HD] a été construit en 1974 avec mise en activité en 1980. Contrairement à l’annonce de certains médias annonçant sa prochaine fermeture, en catimini, le 4 novembre 2010 l’ASN après sa troisième visite décennale prolonge son exploitation pour 10 ans. EDF dans son communiqué précise que le réacteur [HD coupole et cheminée rejets] était à l’arrêt lors de l’explosion et de l’incendie du transformateur, néanmoins cet arrêt non confirmé par l’ASN qui publie les arrêts seulement au redémarrage des réacteurs survient paradoxalement à un arrêt très récent en date du 3 juillet au 12 août 2010 pour maintenance et rechargement du combustible. Le précédent arrêt datant du 16 juin au 20 juillet 2008. Transparence oblige, nous demandons à EDF ou à l’ASN de préciser les motifs de cet arrêt du réacteur n°1, car il est paradoxal qu’un transformateur principal non alimenté servant, sic : « à l’évacuation de la production d’électricité vers le réseau électrique national » puisse exploser!

L’enquête : La vérité vient-elle du côté d’ETDE ?

Tous les transformateurs antérieurs aux années 1985 installés sur le site nucléaire d’EDF ou d’AREVA du Tricastin sont chargés en fluide caloriporteur inflammable PolyChloroBiphényle (PCB), encore appelé pyralène. A partir de 1985 le pyralène a été interdit lorsqu’il est apparu qu’il présentait un danger pour l’homme et l’environnement.

Le plan national de décontamination et d’élimination des appareils contenant des PCB a été approuvé par l’Arrêté du 26 février 2003 (document approuvé le 18 décembre 2002 par la commission PCB, Avis favorable du Conseil Supérieur des Installations classées en date du 23 janvier 2003). AREVA et COGEMA qui possèdent plusieurs centaines de transformateurs chargés au pyralène, dont une majorité sur le site de l’usine George Besse du Tricastin a prévu un plan d’élimination de manière contrôlé par des entreprises agréés de tous les transformateurs, en principe avec un achèvement prévu fin 2010.

Après une étude de planification pour l’assainissement des transformateurs au pyralène réalisée en 2007, EDF gestionnaire des 4 réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin a délégué cette opération à ETDE en 2008. ETDE qui est une filiale de Bouygues Construction spécialisée en électricité et maintenance a pour la première fois accédée par le biais de cette sous-traitance à un marché jusqu’à présent réservé aux majors de l’électricité.

Bien évidemment ETDE précise qu’en ce qui concerne les remplacements des transformateurs au pyralène par des transformateurs secs de la centrale nucléaire du Tricastin ils se réaliseront lors d’arrêts de tranche. Ce changement réalisé au niveau de l’alternateur nécessite huit à dix jours d’arrêts et comme le précise ETDE, cette intervention oblige, sic : « . . . de connaître parfaitement les contraintes techniques et les exigences d’EDF en matière de sécurité, sûreté, qualité et environnement ». Questions à EDF et à l’ASN (demandes transmises à l’ASN le 03 07 2011) : –

Quelle est l’origine exacte de l’arrêt du réacteur n°1 ? – Quelle est l’origine de l’explosion du transformateur non alimenté, puisque l’alternateur était à l’arrêt ? – Le transformateur qui a explosé, puis brulé était-il le nouveau chargé en huile minérale ou végétale ou bien celui d’origine chargé en pyralène ? –

L’explosion et l’incendie sont-elles dues suite aux travaux d’ETDE de démantèlement du transformateur ? Les réponses à ces questions sont essentielles car elles vont conditionner la suite des événements, à savoir : Dans le nuage de fumée et les suies d’un transformateur en feu chargé au pyralène il peut y avoir la présence de dioxine. En conséquence il est fondamental de savoir si nous sommes-nous en présence oui ou non d’une pollution environnementale à la dioxine (majeure ?) dans le couloir rhodanien.
EDF dans son communiqué de presse se garde bien d’aborder ces aspects qui sont essentiels sur cet accident. Témoignage : Les précédents ne manquent pas ou EDF a occulté ou minimisé cette possible contamination soit par dioxine ou fumées toxiques, notamment après l’explosion et l’incendie de deux transformateurs au pyralène des tranches 3 et 4 de la centrale nucléaire du Braud-et-Saint-Louis.

Depuis les agents qui sont intervenus pour combattre le feu pendant 47 minutes en attente des pompiers, ceci sans appareil respiratoire autonome (ils n’existent pas !) se plaignent de ne plus dormir. Leurs témoignages sont accablants, sic : « Ce que nous avons vécu n’est pas anodin. Or la direction a minimisé l’information en interne comme à l’externe. Il n’est pas question d’un départ de feu mais de deux explosions suivies d’un incendie.

De quelque chose de grande ampleur (56 pompiers, une vingtaine de véhicules, venus de huit centres de secours, sont intervenus sur le sinistre). Nous avons utilisé seize ou dix-sept extincteurs de 20 et 50 kgs que des collègues allaient nous chercher au fur et à mesure. Et on en a manqué. A un moment nous n’avions plus rien pour combattre le feu : on était seuls, on se sentait désemparés. On a aussi manqué de bouteilles d’oxygène. » De la dioxine dans les suies ?  »

On le sait aujourd’hui, les résultats d’analyse, désormais connus, confirment la présence de dioxine dans les suies. » « On a peur ». Tous le disent : « on a peur. Du feu, mais aussi des conséquences que pourraient avoir la présence de dioxine dans les suies suite à l’explosion des transformateurs à pyralène. Des conséquences pour nous, mais également pour tous ceux qui passent encore dans cette salle des machines dont certaines parties seulement ont été nettoyées.

Même si nous étions équipés d’appareils respiratoires, tous ceux qui sont passés par là ont respiré les fumées, emporté avec eux, sous leurs chaussures de sécurité, des suies. » Il reste encore de la suie, un peu partout dans cet immense bâtiment qui fait peut être quarante mètres de haut, sur 200 mètres de long. « Il faudrait absolument tout nettoyer. Vous savez, la fumée de l’incendie a été vue depuis le Médoc.

Les médecins en conférence de presse lors du point fait par la direction affirmaient qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Or, trois semaines après les faits, on nous fait des analyses de sang plus poussées. Et encore, à la demande des agents. Malgré l’obligation qu’a l’employeur de délivrer une fiche d’exposition aux produits chimiques, ce n’est pas encore fait à ce jour. Et ceux qui ont consulté des médecins à l’extérieur n’ont pas pu le faire dans le cadre d’un accident du travail. » –

Partie 2 en cours : – La poursuite de l’enquête in situ, l’attente des réponses d’EDF et de l’ASN, éventuellement prélèvements de sol pour mesure de dépôt de surface des retombées atmosphériques du nuage (particules) pour détecter une éventuelle contamination, …

Source NEXT-UP  pdf à télécharger

Vidéo à voir sur l’incident de Romans dans la Drôme en 1986

4 Commentaires

  1. un film a prendre au serieux

    http://pesn.com/2011/07/05/9501863_Hitler_Panics_Over_Rossi_E-Cat/

    j’esperes que ce jour va arriver prochainement

    cordialement

  2. 06 07 2011 – 01h 19 Dernières Informations – Latest News :
    Il reste actuellement beaucoup de zones d’ombres concernant l’accident du transformateur de sortie de puissance de l’alternateur du réacteur n°1.
    Celui-ci n’a pas explosé mais brûlé suite à une forte déflagration issue d’un arc électrique sur un pôle (phase 1 à gauche sur les photos) c’est ce qui a été entendue par les riverains.
    Ceci est d’autant plus étrange que d’après EDF (ASN ne confirme pas à ce jour) le réacteur n°1 était à … l’arrêt.
    Cet arrêt est lui aussi assez « mystérieux » puisque nous n’en connaissons pas actuellement ni sa date (arrêt programmé ou brutal ce samedi ?), ni son origine, etc …
    Affaire en cours ; il est possible que nous lancions une Alerte sur la CN du Tricastin si les informations deviennent plus précises, la transparence n’étant pas de mise, par expériences antérieures nous savons qu’avec la centrale nucléaire d’EDF du Tricastin tout est possible …
    Tricastin : Dioxine ou pas dioxine dans le nuage de suies suite à l’incendie du transformateur du réacteur nucléaire n°1 ?

    05 07 2011 – Réponse de Next-up Organisation [dossier PDF explicatif]
    Antécédents obligent : Nous prenons acte des déclarations de Laurent Delabroy directeur de la centrale nucléaire d’EDF du Tricastin, néanmoins vue la chronicité des fausses déclarations, notamment à destination des médias dans les précédents incidents et accidents sur le site nucléaire du Tricastin et dans la lamentable affaire de pollution environnementale radioactive par la SOCATRI (avec procédures judicaires), il a été réalisé en mesures conservatoires des prélèvements (6) de particules de suies, ceci avant les pluies.
    Ces prélèvements ont été effectués chez les riverains résidents au sud de la centrale nucléaire qui ont été impactés dans la trajectoire du nuage (panache) fortement chargé en suies et dont certains très proches ont témoigné qu’ils ont eu en moins d’une minute le ciel qui s’est totalement obscurci à quelques mètres de hauteur.
    Les prélèvements conservatoires pourront, en cas de doute et en première approche être analysés par le Laboratoire Départemental de la Drôme (RSDE), si besoin il pourra ultérieurement être aussi réalisé par le laboratoire d’autres prélèvements in situ dans le cadre de son accréditation COFRAC.

    4 Juillet 2011, Le Dauphiné :
    Laurent Delabroy directeur de la centrale nucléaire d’EDF du Tricastin a déclaré que les causes de l’incendie qui s’est produit samedi après-midi à la centrale EDF du Tricastin en dehors des installations nucléaires restent indéterminées.
    Le feu a endommagé une des bornes qui relie le transformateur de l’unité n°1 aux lignes à haute tension du réseau électrique national. Il a rajouté : « Il n’y a plus aucun transformateur au pyralène sur le site de la centrale », donc aucun risque de dégagement de dioxine, comme le craignait l’ONG Next-Up.

  3. Nous sommes habitué aux mensonges de la part d’EDF, mais le problème c’est que cela engage la sécurité de la population. Nous sommes dans une dictature du mensonge et des accords insidieux. EDF ne devrait plus avoir le monopole de l’électricité et nous avons droit à la vérité.

  4. 06 07 2011 : Pré-Alerte Tricastin
    Il faut savoir qu’une unité nucléaire à l’arrêt ne l’est jamais vraiment, en effet cela implique, même en cas de rechargement, que le refroidissement du combustible du réacteur se poursuive avec une alimentation externe en énergie électrique pour les pompes et la régulation.
    Tout incident ou accident même hors zone nucléaire de confinement, mais mitoyenne peut engendrer des détériorations d’organes périphériques des systèmes électriques qui peuvent être cruciaux pour la sûreté. Exemple les générateurs électriques de secours à Fukushima qui étaient hors zone nucléaire avaient été mis HS.
    Concrètement au Tricastin l’anomalie électrique sur la phase du pôle de puissance 1 du Transformateur Principal (TP) de sortie de l’alternateur (échangeur du circuit secondaire) du réacteur n°1 a généré un puissant arc électrique qui a engendré une déflagration entendue nettement par tous les riverains. Il s’en est suivi l’incendie que nous connaissons.
    Le déroulement des faits avérés [PDF] soulèvent légitimement un certain nombre de questions et pour beaucoup d’hypothèses qui demandent évidemment confirmations.
    Différents transformateurs, Transformateur de Soutire (TS) et Transformateur Auxiliaire (TA) sont présents dans la zone de l’alternateur (turbine, circuit secondaire) juste à côté du Transformateur Principal accidenté (HS), ils font partis de la sûreté nucléaire des installations. (visible nettement sur les photos HD du dossier).
    Nous sommes responsables et ne publions pas de rumeurs sans en avoir vérifié la réalité avec certitude, néanmoins actuellement il est légitime de se poser des questions sur l’état exact du réacteur n°1 d’EDF de la centrale nucléaire du Tricastin.
    Le silence actuel de l’ASN est assourdissant, … on ne va pas nous refaire le coup de la SOCATRI ou il a fallu « arracher » toutes les infos avec une présence permanente in situ, (même la nuit avec des rencontres inattendues des contrôleurs jusque dans les fossés !). La suite nous la connaissons puisqu’’il y a eu des manquements graves et des dissimulations qui ont obligé les autorités à déposer des plaintes judiciaires (Cour d’Appel de Nîmes ce jour).
    L’ASN ayant réagit tardivement sous pressions des révélations [SOCATRI et Sûreté Nucléaire reportage France 2].
    Le réacteur n°1 est actuellement placé sous simple surveillance visuelle, avec des appareils photos et caméra HDV, néanmoins la conjonction des élèments oblige à réaction et à une pré-alerte.
    Nous demandons à l’ASN et à EDF de communiquer, non pas pour « s’extérioriser en basique », mais dire avec précision l’état exact de la situation du réacteur n°1 (chronologie de tous les événements des derniers jours et ceux en cours).
    Rappel : EDF dans son communiqué précise que le réacteur n°1 était à l’arrêt lors de la détonation de l’arc électrique et de l’incendie du pôle 1 du Transformateur Principal (TP), néanmoins cet arrêt non confirmé par l’ASN qui publie les arrêts seulement au redémarrage des réacteurs survient paradoxalement à un arrêt très récent en date du 3 juillet au 12 août 2010 pour maintenance et rechargement du combustible. Le précédent arrêt datant ensuite du 16 juin au 20 juillet 2008.
    – ASN : Réacteur n°1 CN du Tricastin, poursuite de l’exploitation, l’ASN impose 32 nouvelles exigences à EDF.
    S’il n’y a pas de communication sur le réacteur n°1 (l’ASN n’ayant déjà pas repondu à la précédente demande), dans ce cas, face à cette carence de transparence il est du devoir des citoyens de prendre leurs responsabilités.
    Cela sera une première en France pour « y voir clair » et informer de la réalité, en sus des appareils de prises de vues, nous envisageons en fonction des moyens disponibles (aider) de passer à l’action citoyenne avec le déploiement in situ d’une unité mobile autonome de mesures comprenant groupe électrogène, collecteur de particules, compteurs Geiger pro, … et même pourquoi pas, coté sud de façon pérenne avec webcam et balise !

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