Une alternative au nucléaire : la filière du thorium

Voilà une bonne nouvelle, un peu tardive surtout pour les imbéciles qui nous gouvernent, mais l’alternative existe et c’est déjà un espoir malgré tout…

Une alternative au nucléaire : la filière du thorium

La technologie des réacteurs au thorium a été écartée dans les années 70 car cette filière ne permet pas de fabriquer d’armes nucléaires. Elle présente toutefois moult avantages sur la filière classique de l’uranium, notamment un gain de sécurité élevé. La Suisse ne peut pas ignorer cette option à l’heure des discussions sur la sortie du nucléaire, estime le physicien Jean Christophe de Mestral

PLUS DE THORIUM EN SUIVANT :

La catastrophe nucléaire de Fukushima a provoqué de fortes réactions émotionnelles, visant en particulier à un rejet sans nuance de l’énergie nucléaire. Or, autant la peur que la précipitation sont mauvaises conseillères et il serait irresponsable, pour des motifs psychologiques ou politiques, d’écarter du débat de notre avenir énergétique l’étude de l’ensemble des technologies du nucléaire, et en particulier la filière du thorium.

La technologie des réacteurs au thorium, qui présente un grand nombre d’avantages par rapport aux centrales actuelles à l’uranium, a été largement étudiée et développée dans les années 50 à 70. Le thorium a cependant cédé la place à l’uranium pour une raison militaire: la filière thorium ne permet pas, ou très difficilement, de fabriquer des armes nucléaires. Elle ne produit en particulier pas de plutonium. Cette approche a donc été temporairement mise au rancart mais redevient d’actualité, notamment en Inde et en Chine.

Car, en plus d’être un frein efficace à la prolifération nucléaire, la filière thorium présente un grand nombre d’autres avantages.

Tout d’abord le thorium est trois fois plus abondant que l’uranium et est relativement bien réparti sur la surface du globe. Les gisements principaux se trouvent en Australie, aux Etats-Unis, en Turquie, en Inde, en Amérique du Sud, en Norvège et en Egypte et contribuent ainsi à un équilibre géostratégique.

Ce métal n’a pas besoin d’être enrichi et est utilisable quasiment à 100% dans un réacteur, contrairement à l’uranium naturel dans lequel l’isotope U235 ne représente que 0,7% de ce qui est extrait du sol. Au taux de consommation actuel, notre réserve planétaire d’uranium est de 80 ans, celle de thorium de 1000 ans.

Le thorium, au départ très peu radioactif, produit considérablement moins de déchets, dû à la combustion complète du métal dans le processus de génération de chaleur.

En ce qui concerne la sécurité, la caractéristique la plus marquante de ces réacteurs est l’absence d’un risque de fusion du cœur. En effet, l’amorçage et le maintien d’une réaction de fission alimentée par le thorium, au départ non fissile, nécessite un apport de neutrons. Cette source, un petit accélérateur de particules, doit être continue; le cycle thorium ne peut pas continuer seul. Lorsque la source de neutrons s’arrête, que l’on tire la prise, les réactions de fission s’arrêtent également. Ce type de réacteur, appelé «sous-critique», a été imaginé par Carlo Rubbia, ancien directeur général du CERN. L’énergie ainsi récoltée est 60 fois supérieure à celle nécessaire à sa génération.

Un autre élément de sécurité inclut des soupapes sensibles à la chaleur qui permettent au combustible (sous forme liquide) d’être transféré par gravitation dans un conteneur dans lequel la réaction s’arrête faute de neutrons.

Par ailleurs, ces réacteurs fonctionnent à pression atmosphérique et n’occasionnent pas les explosions d’hydrogène vues à Fukushima.

Les déchets produits par ce type de réacteur occupent un volume moindre et ont une durée de demi-vie beaucoup plus courte que dans les réacteurs conventionnels. Le plutonium, en particulier, est complètement absent des déchets. Après 100 ans, le niveau de radioactivité est divisé par 10 et après 500 ans, les déchets peuvent être traités comme les cendres issues de la combustion du charbon. C’est à comparer aux 100 000 ans nécessaires à la neutralisation des déchets nucléaires d’aujourd’hui. Du point de vue de la technique de stockage, c’est un avantage considérable.

Enfin, pour préciser les caractéristiques de non-prolifération de cette technique, les sous-produits de la désintégration du thorium sont très difficiles à traiter et leur intégration dans des armes nucléaires pose des problèmes techniques insolubles. En effet, un des sous-produits à durée de demi-vie très courte a la capacité de détruire l’électronique embarquée, peut compromettre l’intégrité des explosifs chimiques et signale sa présence aux détecteurs gamma.

Cerise sur le gâteau, cette technique permet aussi de brûler les stocks de plutonium et d’uranium militaire excédentaires. Ces éléments sont effectivement consommés dans la réaction en étant intégrés dans le cycle du thorium.

Cette technique n’est pas un rêve ; elle existe déjà. C’est donc une renaissance.

L’Inde en a fait une priorité de son programme énergétique, tout comme la Chine, qui a annoncé au début 2011 qu’elle se lançait dans la construction de réacteurs au thorium dans le but de disposer d’énergie plus sûre, plus propre et aussi moins chère. Cette démarche servira aussi à réduire sur le plan mondial les tensions et les conflits provoqués par la diminution des ressources énergétiques.

En Suisse, il est nécessaire d’intégrer cette technique dans notre réflexion à long terme sur notre avenir énergétique. C’est une approche qui est compatible avec notre responsabilité envers l’environnement et les générations futures. Elle pourrait même prétendre ranger des écologistes dans son camp, à juste titre, et être disponible à temps pour remplacer nos centrales vieillissantes.

Un article de Jean-Christophe de Mestral (physicien), publié par le Blog à Lupus

Source: Sauve la terre

12 Commentaires

  1. Salut..
    Oui pourquoi si cette énergie relativement « propre » et bon marché au vu des stocks, n’est pas maintenant mis en place dans des phases de construction dans nôtre pays?
    Quel perte de temps c’est pour cela que j’aime votre site il propose des articles et des thèmes pertinents, qui nous fait réagir par la non cohérence de l’être humain. Avec parfois des choix qui se font uniquement par des intérêts financier ou politique. Raz le bol, vive Internet et les moutonsenrages. A+

  2. Merci Ciao 🙂 je crois que ce doit être mentionné dans l’article…..avec le Thorium pas de perspectives de nucléaire guerrier……… donc acte! 😉

  3. je ne suis pas sure que ce soit une alternative. c’est encore un élément radioactif. sa demi vie est trés longue , et sa désintegration passe par des éléments radioactifs responsable de pas mal de cancers. et puis on vient de démontrer avec brio que nous ne contrôlons pas cette énergie. le thorion moins dangereux que l’uranium je n’y crois pas une seconde.

  4. Je ne sais pas ce qu’il te faut….

    -pas de pression (donc pas d’explosion)
    -le réacteur ne peut pas entré en fusion si il survient une catastrophe (pas d’electricité, pas de fusion…)
    -durée de vie 500 ans… 200 fois moins que l’uranium ! ! ! ! sans compter qu’alors, les déchets se traite comme du charbon…
    -permet de brûler l’excédant de plutonium et d’uranium dans le processus de fusion…
    -plus de stock mieux répartie de thorium… « tout le monde » peut en avoir,sans taper sur le voisin.
    -pas d’arme possible avec le sous-produit de la combustion…

    Et tu n’es pas sûr que ce soit une alternative?
    Allez, au pire: permettra de sortir « en douceur » du nucléaire archi dégueu, produit à seul fin d’arme nucléaire.
    Mais dans un monde où des « barbus » mettent la zone, à quoi bon les armes nucléaires?
    Les chinois étant moins engagés sur la scène international, ils ont un grand intérêt à trouver autre choses comme énergie, et réduire leur dépendance au pétrole et au charbon. Ils ont un peu moins c** que les US dans leurs démarches.

    Et de toute façon, notre civilisation ne peux pas se passer d’électricité. Alors il faut choisir: ou tu vis dans ta cabane des bois, ou tu as un pc, que tu connecte à Internet, et dans ce cas il ne te reste plus qu’à militer pour une production moins polluante.
    Le zéro déchets en électricité, c’est pas possible.

    Pas tant qu’on n’utilisera pas « l’énergie du vide ». mais du jus gratuit… mhouhahahah gratuit ! dans un monde capitaliste… et puis quoi encore?

  5. t’agaces pas shalk, je dis ça parce que ,a leur construction les centrales que l’on a aujourd’hui étaient soit disant sans danger
    je crois que la durée de la demi-vie du thorium est plus de 500 ans tu as du oublier quelques zero…
    je crois me souvenir que son extraction passe par des traitements chimiques d’un grand impacte écologique et que de toute maniére, quelques uns se débrouilleront pour en tirer du frics …
    je crois aussi que ‘ses enfants » sont des isotopes qui donnent des cancers et que il faut absolument une réaction quelconque pour avoir de l’ énergie : du thorium tout seul dans une boite, ça va pas t’allumais une ampoule.
    des l’instant où l’on déclenche un processus de l’ordre de l’atome il faut être sur de le maitriser. a l’heure où j’écris ça n’est pas le cas et il m’est difficile de croire que ça puisse être une alternative.
    mes connaissances en radioactivité sont un peu vieillissantes mais je sais et je suis sure que ce radio élément est aussi dangereux que les autres et peut s’avère aussi incontrôlable.
    maintenant, tu es peut être de ceux qui ne crois pas aux autres énergies comme les énergies solaires ou hydraulique ou autres… et qui pense que sans le nucléaire (car le thorium est un élément radioactif) on a plus qu’a retourner a la bougie.
    cela dit si on continu nos conneries avec une énergie qu’on ne maitrise pas, on risque fort d’être obliger d’y retourner et ce malgrés nous ….

  6. Mme. MERKEL a un Doctorat en Physique Nucléaire : elle y comprend quelque chose – son époux est Physicien aussi ; en plus, elle est une des seules Dirigeantes de Pays qui parle RUSSE (a vécu en D.D.R.). Elle avait signalé : « la LIBYE, c’est DANGEREUX » !
    (La FRANCE est moteur : ils n’ont peur de rien) !

    ALLEMAGNE : le Gouvernement annonce l’abandon du Nucléaire en 2022.
    BERLIN – L’Allemagne, première grande puissance industrielle à renoncer à l’énergie nucléaire, a décidé lundi de fermer ses derniers réacteurs en 2022, en réaction à la catastrophe Nucléaire de Fukushima.
    Au terme de plusieurs heures de négociations, les membres de la coalition gouvernementale se sont mis d’Accord pour que la plus grande partie des 17 réacteurs Allemands soient mis Hors Service d’ici fin 2021.
    Les trois plus récents continueront de fonctionner jusqu’à fin 2022, a détaillé le Ministre de l’Environnement, Norbert Röttgen, qui a qualifié cette Décision, d’irréversible.
    Les sept plus anciens réacteurs du Parc Allemand avaient déjà été déconnectés du réseau de production d’électricité, dans l’attente du Résultat d’un audit commandé par la Chancelière Angela MERKELl mi-mars, à la suite de la catastrophe à la Centrale Nucléaire de Fukushima.
    Ces sept sites, ainsi qu’un huitième, sujet à des pannes à répétitions, ne seront plus réactivés, a ajouté le Ministre.
    L’ALLEMAGNE devra trouver d’ici fin 2022 comment produire 22 % de ses besoins en Electricité, actuellement couverts par ses Centrales Atomiques.
    Le Gouvernement devra formaliser sa Décision le 6 juin.
    Mme. MERKEL a déjà pris l’initiative inhabituelle de recevoir dans la nuit, les Chefs de l’opposition pour s’assurer de leur soutien.
    En décrétant la fin du Nucléaire Civil pour 2022, Mme. MERKEL revient sur l’une des Mesures les plus fortes de son début de deuxième Mandat, qui était aussi l’une de ses principales promesses de sa Campagne pour les législatives de l’automne 2009.
    Fin 2010, elle avait fait voter, contre sa propre opinion publique, un prolongement de 12 ans en moyenne de la durée légale d’exploitation des réacteurs du Pays, qu’un Gouvernement précédent Sociaux-Démocrates et Verts avait décidé d’arrêter en 2002.
    Mme. MERKEL avait ainsi provoqué une flambée du sentiment anti-Nucléaire en ALLEMAGNE, qui s’est traduit par des vagues de Manifestations massives, dont la dernière en date, Samedi, a rassemblé 160.000 personnes dans 20 villes du Pays.
    Mais le tournant a été la catastrophe à la Centrale Nucléaire de FUKUSHIMA en MARS.
    Mme. MERKEL avait immédiatement arrêté les Centrales les plus vieilles et lancé une réflexion sur l’abandon du Nucléaire Civil.
    Le 23 mars, la Chancelière avait même déclaré :
    – « Plus tôt on sortira de l’énergie atomique, mieux ce sera ».
    Cette volte-face avait été largement interprétée comme une manoeuvre opportuniste et n’avait pas suffit à empêcher une cuisante défaite le 27 mars lors d’un scrutin régional dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest), fief électoral des Conservateurs de la Chancelière, qu’ils dirigeaient depuis près de 50 ans.
    Ils y avaient été chassés du Pouvoir par les Verts, un Parti né du Mouvement antinucléaire, qui ont pris pour la première fois les rênes d’une région.
    Le Gouvernement de Mme. MERKEL va cependant devoir composer avec la grogne prévisible du puissant lobby Nucléaire Allemand, qui n’hésite pas à agiter le spectre de gigantesques pannes d’électricité, notamment l’hiver.
    Tout sera fait pour que la Sécurité de l’approvisionnement soit assurée à chaque heure et pour tous les utilisateurs, a tenté de rassurer le Ministre de l’Environnement, lors de sa Déclaration lundi.
    La révolte, menée par les géants EON et RWE, risque d’être d’autant plus forte que le Gouvernement Allemand n’a finalement pas renoncé à la taxe sur le combustible Nucléaire, créée en échange d’un allongement de la durée d’exploitation des réacteurs.
    Romandie News.ch – AFP – 30 mai 2011 – 04h47

  7. très intéressant !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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