Contrairement à ce qu’on veut vous faire croire, la Grèce continue de sombrer

Il y a quelques jours, les responsables politiques et la presstitute européenne se sont félicités dans un bel unanimisme du retour sur les marchés de la Grèce, signe évident d’une « sortie de crise », certains n’hésitant pas à parler de « retour triomphal » (et sur ce coup là, la presse économique a véritablement touché le fond…) C’est non seulement stupide, mais complètement faux, car le taux d’endettement de la Grèce continue d’exploser. On est ainsi passé de 157% du pib en 2012 à 175% en 2013 !

En réalité les marchés sont drogués aux « junk bonds », c’est à dire aux rendements à risque, et s’arrachent donc toutes les obligations des pays en crise. C’est un mécanisme purement spéculatif et certainement pas le signe d’une quelconque amélioration de la situation économique ou des capacités de financement. Ce serait plutôt l’inverse : les pays en bonne santé financière ont plus de mal à attirer les « investisseurs » car les rendements des obligations sont plus faibles et les marchés sont drogués au risque, il faut aller chercher le rendement… Actuellement plus un pays est en difficulté, plus ces obligations souveraines vont s’arracher car les bons du trésor Allemands, par exemple, ne rapportent tout simplement plus rien.

Donc, pendant que les obligations grecques s’arrachent sur les marchés, un article de La Voix de la Russie nous apprend qu’une distribution d’aide alimentaire a dégénéré en émeute et que 44 % des Grecs vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. On est prêt à tuer pour la nourriture, mais sur les marchés financiers tout va pour le mieux… Dormez brave gens, et surtout n’oubliez pas d’aller voter le 25 mai, puisqu’on vous dit que l’UE gère les choses pour le mieux…

On veut nous faire croire, ces derniers jours, que la Grèce va mieux, que le pays est sur la voie du redressement, et deux preuves irréfutables sont apportées à cette démonstration : le pays dégage un excédent budgétaire primaire, et il a retrouvé un accès des marchés financiers. Voyons ce qu’il en est réellement.

Commençons par ce soi-disant excédent primaire. Celui-ci se définit comme des recettes supérieures aux dépenses, sans que l’on prenne en compte les intérêts à payer pour la dette. Un tel excédent est l’indice d’une situation relativement saine puisqu’il signifie que le train de vie de l’Etat s’autofinance et que seuls les intérêts de la dette font plonger le budget dans le rouge. La France n’y arrive pas, l’Italie tout juste, et maintenant la Grèce à hauteur de 0,8% du PIB. Mais pour obtenir ce résultat, la Troïka (le représentant de la Commission européenne à Athènes) a fait abstraction du plan d’aide « exceptionnel » accordé aux banques grecques ! Au total, le déficit du budget grec pour 2013 s’établit à 12,7% du PIB, mais à 3,2% sans ce plan d’aide, et finalement à +0,8% en enlevant les intérêts de la dette.

En fait la situation de la Grèce se dégrade : le déficit budgétaire passe de 8,9% du PIB en 2012 à 12,7% en 2013, on l’a vu, tandis que la dette publique passe de 157,2% du PIB en 2012 à 175,1% en 2013. Une progression rapide et un taux insoutenable qui rendront inévitable un nouveau plan de restructuration, la croissance quasi nulle ne permettant aucunement de faire face à ces échéances. Le secteur bancaire, lui, est en situation de faillite avec la première restructuration de la dette grecque qui lui a coûté très cher, avec l’effondrement de l’économie (et donc l’explosion du taux de défaut sur les crédits), avec l’épargne qui fuit le pays et, ne l’oublions pas, avec la faillite de Chypre où il était très engagé. Nul doute que le plan d’aide « exceptionnel » de 2013 devra être renouvelé. Mais cela il ne faut pas en parler avant les élections européennes du 25 mai…

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14 Commentaires

  1. Je ne retrouve plus la vidéo ou l’on voit des citoyens Grecs se qui se battent pour de la nourriture !
    C’est cà, leur Europe des peuples !
    Devoir perdre sa dignité pour survivre ! c’est honteux

  2. Ce genre de nouvelle « fracassante » juste avant une élection porte un nom : PROPAGANDE !

  3. n’ayez aucune crainte nous avons « hollandouille et val(ss) , sarkouille et toute sa clique, tous à la solde des rot et roc machin , avec pour soutien les franc(ss) ma cons: rajoutons à ceux là toutes les classes politiques extrémistes ou non, + l’état général des éléments vitaux, +la jalousie et la méchanceté des uns envers les autres….. et le koctail va devenir de plus en plus explosif……dans tous les sens du terme….disons nous tout simplement « bonne chance »

    • Merci, c’est magnifique, je ne connaissais pas Monsieur Olivier Delamarche.

      Il a un blog : http://leblogalupus.com/tag/olivier-delamarche/

    • ptain comment il lui coupe la parole c’est un enfoirer ce mec

    • J’aime beaucoup les analyses d’Olivier Delamarche.
      Il faut savoir que jusqu’en septembre 2013, il avait quelques minutes d’antenne où il livrait son analyse qui détonnait pas mal du reste de béni oui-oui de BFM Business.
      Un des présentateurs tentait bien souvent la contradiction politiquement correcte mais il se faisait manger à chaque fois en une ou deux répliques.
      Depuis septembre, Delamarche est toujours là mais maintenant il ne peut plus autant parler qu’avant puisqu’on lui a imposé ce concept bidon de « face à face », où en fait on laisse surtout s’exprimer celui d’en face.

      Bref, le temps de parole de Delamarche a subit ce qu’a subit notre pouvoir d’achat depuis quelques années: il est passé de 10-12 minutes pleines à 4-5 minutes entrecoupées de commentaires.

      En ce qui concerne ses contradicteurs, Marc Reyes est un des plus vindicatif, mais on a aussi un type assez jeune timide dans ses analyses et restant sur un plan purement technique, la pire étant une femme bloquée dans son jargon pseduo-technique qui tente de noyer la nullité de ses propos par ce vernis facile mais si artificiel.

      Cherchez sur youtube ses interventions de l’an dernier (elles y sont toutes), vous verrez comment il peut aller loin quand on le laisse parler.

      • Chaque semaine je me régale à l’écouter… L’an dernier c’était mieux comme tu dis car on lui laissait beaucoup plus de temps de parole…

  4. Et voilà pour la suite.
    Vu qu’ils ne savent plus faire cracher les pauvres au bassinet, ils vont commencer à s’attaquer aux riches.
    S’attaquer aux riches ?
    Ben oui, ils ne respectent plus rien, même plus les riches.
    http://www.challenges.fr/economie/20131213.CHA8402/en-cas-de-crise-les-banques-pourront-prelever-les-depots-des-epargnants.html

  5. Comme pour l’Espagne, le Portugal … jusqu’à l’abandon total de souveraineté.

  6. mais chuuut!

  7. La vérité sur la grece?
    Ne demandez ce qui se passe en réalité car Thanasis Laskaratos, représentant le Front Populaire Uni de Grèce (EPAM) vient nous le dire au congres de l’UPR.
    http://www.upr.fr/videos/av/intervention-thanasis-laskaratos-representant-front-populaire-uni-grece-epam-candidat-aux-elections-europeennes-en-grece-au-3e-congres-lupr

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