Et si, après une stressante campagne électorale, on respirait un peu ? Quelle société voulons-nous aujourd’hui construire ? « La croissance est un problème, pas une solution », affirme Pierre Rabhi, paysan-philosophe. Face à la disparition des questions écologiques dans le débat politique, et à la frénésie marchande qui nous a pris en otages, il invite à repenser la vie sur un mode à la fois « sobre et puissant ». Et à inventer, pour éviter des explosions sociales et un chaos généralisé, un autre modèle de civilisation. Entretien.
Vous défendez une société de la sobriété. Les crises actuelles et l’austérité qui menace vont-elles permettre de remettre en question le système économique dans lequel nous vivons ?
Je ne me réjouis pas de cette situation, mais je me dis finalement que l’être humain a besoin d’entrer dans des impasses pour mieux comprendre. Les impasses peuvent soit finir sur un chaos généralisé, soit permettre d’initier autre chose. Le chaos est tout à fait possible : une sorte de cocotte-minute d’incertitudes et d’inquiétudes est en train de miner les âmes et les consciences. Qu’une seule ville explose et toute la France explose. Le problème aujourd’hui n’est pas de se réjouir de cela, mais de voir ce qu’on peut tirer de cette évolution. Notre modèle de société montre son inadéquation, son incapacité à continuer. Si nous nous y accrochons, ce sera le dépôt de bilan planétaire. Tous les pays émergents veulent vivre à la moderne. Où va-t-on puiser les ressources ? C’est totalement irréaliste. Il y a aujourd’hui à repenser la vie sur un mode qui soit à la fois sobre et puissant. Je crois beaucoup à la puissance de la sobriété. Je ne crois pas à la puissance des comptes en banque. La vraie puissance est dans la capacité d’une communauté humaine à se contenter de peu mais à produire de la joie. Notre société déborde de tout, mais nous sommes un des pays les plus consommateurs d’anxiolytiques, pour réparer les dégâts que produit la « société de la matière » ! Nous sommes une espèce de planète psychiatrique. Combien de souffrances produisons-nous ?
Pendant la campagne électorale, l’écologie a quasiment disparu du débat politique. Qu’en pensez-vous ?
C’est parce que les citoyens ne sont pas véritablement conscients de l’enjeu de l’écologie que nous sommes obligés d’avoir une écologie politique pour lui donner une place au forceps. Dans la réalité, l’écologie concerne absolument tout le monde. Je suis évidemment reconnaissant envers ceux qui essayent de placer l’écologie dans le débat politique. Mais c’est une anomalie. Car l’écologie est une affaire de tous. C’est ce qui détermine l’existence de tout individu, du phénomène de la vie. Nous sommes donc tous concernés.
Selon vous, le progrès technologique nous asservirait ?
La civilisation moderne est la civilisation la plus fragile de toute l’histoire de l’humanité. Plus d’électricité, de pétrole, de télécommunications et la civilisation s’écroule. Elle ne tient sur rien du tout. Le progrès ne libère pas. Plusieurs avancées ont apporté un certain bien-être. Mais ce bien-être n’est pas forcément partagé. Il faut que l’humanité se pose la question : le progrès, pour quoi faire ? Et avant : qu’est-ce que vivre ? S’il s’agit juste de consommer, je n’appelle pas ça la vie, cela n’a aucun intérêt. Nous sommes devenus des brigades de pousseurs de Caddie. Cela me terrifie. Nous sommes revenus au néolithique : nous sommes des cueilleurs, nous passons dans les rayons et nous cueillons. Tout cela n’est pas bon. On a évoqué la décroissance, qui est considérée comme une infamie dans le monde d’aujourd’hui : remettre en cause la croissance ! Au Moyen Âge, j’aurai été brûlé vif.
Peut-on se passer de l’industrie et du progrès technologique sur une planète qui comptera bientôt 9 milliards d’êtres humains ?
Le progrès technologique ne rétablit pas de l’équité dans le monde, au contraire. Une minorité en bénéficie. Ce ne sont pas les pays en voie de développement qui consomment le plus de voitures ou de frigos. C’est un leurre de dire que la planète ne pourra pas suffire, parce que nous serons plus nombreux. C’est une injustice totale : sur 7 milliards d’humains aujourd’hui, la moitié n’a pas accès à la nourriture pendant que les autres se bâfrent et gaspillent à outrance. Un cinquième de l’humanité consomme les 4/5es des ressources produites. Ce serait très pernicieux d’invoquer la démographie pour dire qu’on ne va pas s’en sortir. Non ! Plusieurs milliards d’humains ne s’en sortent déjà pas. Ce ne sont pas les pauvres qui épuisent les ressources. La démographie n’est pas en cause. Je sens cet argument s’insinuer de façon très vicieuse.
Article complet+vidéo: Bastamag via les Brindherbes
Après Pierre Rahbi, il est toujours difficile de trouver les mots…
C’est personnellement devenu un vrai guide spirituel. Je recommande ses conférences/interview à tous.
Guide spirituel? Lui-même n’aimerait pas ce terme, plutôt un sage, et ils sont rares les sages.
Il me semble que le terme qu’il n’aime pas, c’est plutôt celui de Gourou.
Mais bon, j’ai hésité et j’ai trouvé que le terme de sage était un peu trop fort. Le guide spirituel, c’est un peu plus orienté sur l’ouverture de l’esprit. Il nous donne des pistes, à nous de choisir laquelle on veut prendre.
Après, on joue un peu sur les mots, même s’ils sont très important.
J’aime bien la phrase : » ce ne sont pas les pauvres qui épuisent les ressources : la démographie n’est pas en cause » .
Je pense que c’est très juste : avec un niveau de vie un peu plus modeste , style années 70 ( et ce n’était pas le Moyen-Age Lol !! ) avec les technologies performantes d’aujourd’ hui
+ un peu d ‘ écologie , style panneaux photovoltaÎques ou éoliennes sur tous les toits d’immeubles + voitures électriques avec panneaux de recharge idem ,
utilisation d’eau , y compris de mer , filtrée par osmoseurs à l ‘échelle adéquate , etc …etc…
( voyez vous-même : rêvons un peu , on peut ! ) ,
il y aurait du confort pour tout le monde .
Mais : si , perso. , je suis prête à accepter d’ avoir 1 Ordi » plus lent » , et 1 simple tél. mobile » pour téléphoner » ,
bien des personnes continueront à plébisciter , en toute inconscience , les immeubles ultra géants tout électriques , la 4G / les tablettes , les voitures puissantes à essence ( de schiste , bientôt ) , les hyper-centres-commerciaux-même-si-on-y-gaspille , se précipiter pour ces foires-d’empoigne que sont les jours de sortie du dernier truc à la mode , etc… etc…
( voyez vous-mêmes : on peut cauchemarder , nous y sommes déjà ! )
Car c’est , là , l’état le plus commun des » espérances » de la plupart des populations …
Question :
Qui va se charger d’écrire , en toute simplicité , en toute franchise comme on disait autrefois , aux Grâaands PDgs des Multinationnales — faites vous aider pour la trad. en anglais Lol ! — , en disant :
» Arrêtez , la Terre n’en peut plus de ce que vous proposez ,
vous nous tuerez , et tuerez aussi vos petits fils !!
Votre marché va finir dans tous les cas : après vous , laisserez-vous un désert ?
Et à qui cela profitera -t – il alors ?
Arrêtez , et faites autrement :
Les peuples suivront de toutes façons ce que vous leur vendrez !
Créez le mouvement : vous en avez la puissance ! Devenez conscients pour le restant du monde … et pour protéger vos propres intérêts !
Et , ainsi , sauvez-le , ce monde , sauvez vous , et gardez un monde à venir pour vos descendants »
Qui va avoir cette connerie là , cette bassesse ,
de flatter le puissant au lieu de le combattre … pour obtenir de lui … le Bien commun ?
Moi , j’ai déjà commencé …
Cela procède d’ une tactique » autre » , vous en conviendrez !
Commençons un peu : on peut !
Les adresses desdits Puissants , peuvent être trouvées sur Internet 😉
Pierre Rabhy est dans le vrai
Fukoaka était dans le vrai (l’armée japonaise a tout détruit ses semences)
Cousteau était dans le vrai…..
Les sonnettes d’alarmes sont dans le rouge vif sur tous les secteurs : le plus important « environnemental » humain, financier
Le NOM, les francs mac et les pantins à leurs bottes en ont rien à cirer….
Par contre une chose est sûre tout ce merdier va nous péter dans la figure….seule consolation que nous pouvons avoir c’est que les retombées ne seront pas bonnes pour cette bande d’assassins
On s’est tous comporté comme des gosses ! Youpiii, des nouveautés technologiques, on veut tout, vive les crédits ! On joue avec tout et on adore ça ! On jette pour avoir du nouveau, c’est trop génial notre époque !
Et puis un jour on se rend compte que rien n’est gratuit et qu’il faut prendre conscience que tout ce qu’on possède a le prix de l’abus, de la décadence, du chômage, de la destruction de la nature, … Finie la récré, finie l’adolescence permanente, l’heure de la maturité a sonné
Pierre Rabhi, éclaireur et poète sage. 🙂
http://www.youtube.com/watch?v=Dagrn_9V4jE
Une Terre joyeuse à saint André source de l’esprit du sahel !
Un jour une rencontre ? joli mois de Mai !
Bien à vous .