«Sur les retombées des gaz de schiste, il ne faut pas rêver»

Ils veulent nous imposer le gaz de schiste comme étant l’avenir de l’humanité, du moins, c’est comme cela qu’ils nous le présentent! Pourtant, l’extraction en elle-même est extrêmement dangereuse tant au niveau environnemental qu’au niveau santé publique, peut provoquer des séismes, et n’est que très peu rentable au final. Mais le risque, c’est que le déni et la soif du profit ne l’emporte sur le reste, comme pour le reste en fait… Nucléaire, OGM, médical, etc…

gaz de schiste

Thomas Spencer, coauteur d’une étude sur les hydrocarbures, doute de leur potentiel économique, comme l’atteste l’arrêt par Total des recherches en Pologne.

L’aventure polonaise de Total ferait-elle pschitt ? Débarqué en 2011 pour y prospecter des gaz de schiste, le pétrolier n’y a plus de permis de forage ou de concessions après l’annonce de l’arrêt de ses explorations à Chelm, dans le sud-est du pays. Après les retraits d’autres géants du secteur, comme ExxonMobil ou l’italien Eni, la Pologne déçoit les pétroliers qui à ce jour n’y ont pas rencontré l’eldorado attendu (lire ci-contre).«Le champ de Chelm ne permet pas une exploitation industrielle, indiquait-on hier chez Total, mais cela ne veut pas dire que le bassin polonais, comme le britannique, n’a pas de potentiel. Notre activité s’arrête momentanément, mais c’est une question de timing, nous restons candidats à d’autres permis d’exploration.»

Au-delà du cas polonais, la question de l’effet d’entraînement des gaz et pétrole de schiste sur la croissance reste posée. Y compris aux Etats-Unis, redevenus l’an passé le premier producteur mondial d’hydrocarbures grâce à l’essor du schiste. Mais il serait très exagéré d’y voir l’origine d’un miracle économique. D’abord parce que sa rentabilité n’est pas au rendez-vous. Avec des investissements colossaux etde bas prix de vente divisés par trois, les rendements restent décevants. Ensuite, parce que le gaz de schiste arrive à un pic et que sa production risque de décliner. Enfin, parce que son impact sur l’économie reste très limité et localisé, en termes de secteurs et d’emplois. C’est la conclusion d’un document «agnostique» de 60 pages, publié le 13 février par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). L’un des coauteurs, Thomas Spencer, directeur du programme climat de cet institut de recherche lié à Sciences-Po, précise les résultats de l’étude.

Vous affirmez que les gaz de schiste ne sont même pas une panacée aux Etats-Unis, voilà qui va à contre-pied de ce qu’on a entendu jusqu’ici…

C’est un message que l’on n’entend pas très souvent, c’est vrai. Mais nous ne sommes pas seuls à le dire. Une étude de l’Université de Stanford, en Californie, datant de septembre démontre comme nous que l’impact de la «révolution» des gaz et pétrole de schiste sur la croissance sera marginale aux Etats-Unis. Notre estimation optimiste est que son effet à long terme sur le niveau du PIB du pays – et non son taux de croissance annuel – sera d’environ 0,84% entre 2012 et 2035. Soit moins de 0,04% de croissance supplémentaire par an, selon un calcul simple des Echos. Et cela malgré la chute spectaculaire du prix du gaz naturel aux Etats-Unis, qui n’est d’ailleurs pas viable à long terme : après avoir plongé jusqu’à 1,95 dollar par million de BTU (British Thermal Unit) début 2012, il est remonté à près de 5 dollars [3,6 euros, ndlr] en janvier. En fait, d’autres facteurs jouent bien plus sur la croissance et la compétitivité des Etats-Unis que les hydrocarbures de schiste, notamment la baisse du dollar par rapport au yuan chinois et à l’euro.

Vous démontrez que seuls certains secteurs bénéficient de cette «révolution».

Oui, l’impact sur le secteur manufacturier a été minimal. En fait, la baisse du prix du gaz aux Etats-Unis a profité aux industries qui en utilisent beaucoup comme matière première ou source d’énergie. Comme la pétrochimie, les fabricants d’engrais, de matériaux plastiques, d’aluminium, d’acier ou les raffineries pétrolières. L’ensemble de ces industries ne représente qu’environ 1,2% du PIB des Etats-Unis.

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6 Commentaires

  1. La production d’énergie la plus couteuse, la moins rentable, la plus polluante et la plus dangereuse avant même les boues bitumeuses du Canada !
    Mais que ne feraient pas les Américains pour emmer….Poutine ?
    Jusqu’à détruire leur propre pays !

  2. homosapiens super destructor dans toute son oeuvre: du grand art

  3. Ils s’essouffleront bientôt.

  4. Le problème c’est qu’on entend beaucoup de chose. Ici aux USA ont commence a remettre en doute le réel potentiel de l’exploitation du gaz de Schiste, du fait que la production est calculable que sur du très court terme (d’ou la prolifération pour maintenir le niveau de prévision apporter dés le départ pour convaincre les autorités sur le bien fondé de cette ressource). De plus, il y a beaucoup d’idée préconçue sur la nocivité environnementale de la chose. Le fait est que les techniques sont fiables, à partir du moment ou l’on maîtrise à la fois les tenants et les aboutissants en matière de prospection, d’exploitation, de sécurité, et de respect de normes. Sauf que comme beaucoup d’exploitations, le nombres de compagnies ce multiplient et parfois avec des contrôles ou des garanties très sommaires. D’ou en effet des risques environnementaux, quand certaines compagnies passent outre le respect de normes, de règles de sécurité, pour produire plus, plus vite. En France le problème est le même. On connais des industries polluantes qui sont soumises a des règles mais lorsqu’un accident intervient, c’est la valse des responsabilités, l’imbroglio juridique et administratif, qui finalement laisse des victimes sur le carreau sous prétexte parce qu’il faut laisser faire la justice. Aux USA, c’est pareil. Il y a des incidents, des accidents, mais qui ne font pas la une des journaux, et trouvent parfois des accords à l’amiables. Tous ceci ramène au principal problème : l’homme. L’homme faillible, corruptible, avare, cupide, ambitieux, qui dans ses travers peu parfois (et voir même souvent) l’origine du mal. D’ou en France, cette « mesure de précaution » qui s’impose pour interdire purement et définitivement. A l’exception du fait que la France n’est désormais plus souveraine (ou de moins en moins) et que déjà des pièges ce sont refermés (des contrats de prospections que des collectivités locales ont signées mais que tant que le législateur interdit l’exploitation du Schiste, ces collectivités locales sont soumises a des pénalités à l’encontre des compagnies avec lesquelles elles ont signés ces accords) pour obliger à un moment ou à un autre, un gouvernement a céder et ouvrir le robinet. A tels point que la commission européenne, étant parfaitement consciente de la problématique, ne c’est même pas mouillée a imposer ne serait ce que des normes ou des lois, pour simplement dire « chacun fera ce qu’il veut, mais sous réserve de respecter les recommandations d’usages »…. en gros, on sait que vu la situation économique et les enjeux énergétique, les groupes pétroliers sont déjà connu pour à un moment ou à un autre faire des boulettes et que les commissaires européens ne veulent pas être mouillés dans ce qui pourrait être un sacré merdier.

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