PARIS – La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a joué la montre sur le projet sensible d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, où elle attendra l’issue des recours en justice, comme sur l’écotaxe, dimanche lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.
Pour son premier rendez-vous médiatique depuis sa nomination, Ségolène Royal a aussi adressé ses voeux de rétablissement à l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Borloo, qui a annoncé qu’il quittait la vie politique après un grave problème de santé.
A propos du projet de Notre-Dame-des-Landes, pomme de discorde avec les écologistes, Mme Royal a indiqué souhait(er) attendre, comme (l’ex-Premier ministre) Jean-Marc Ayrault l’avait dit, l’issue des recours en justice.
Interrogée sur ses déclarations passées, la ministre a reconnu avoir toujours pensé que le dialogue devait se renouer autour d’un projet élaboré avant même que le TGV Nantes-Paris existe et qu’il fallait peut-être remettre les choses à plat.
Françoise Verchère, présidente du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport (Cédpa), s’est dite soulagée de savoir qu’il n’y aura pas d’intervention sur la zone. Mais ce n’est pas suffisant, il faut revenir sur le fond du dossier, sur les mensonges, a-t-elle ajouté.
Pour Philippe Magnen, vice-président EELV du conseil regional des Pays de la Loire, ces déclarations ne sont pas une surprise sachant que Mme Royal avait déjà demandé un moratoire lors de la primaire socialiste en 2011.
Confié en 2010 au groupe Vinci pour remplacer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, le projet de nouvel aéroport de Notre-Dame des-Landes est de facto gelé en raison de procédures engagées par des opposants, qui doutent de sa pertinence et craignent un impact irréparable sur l’environnement.
– Candidate aux régionales –
Sur un autre sujet sensible, l’écotaxe poids lourds, dont elle avait prôné une remise à plat dès le lendemain de sa nomination, jeudi, Ségolène Royal n’a pas clairement dit si elle en souhaitait ou non sa suppression. La ministre s’en est remise au rapport qu’une mission d’information parlementaire doit remettre dans une quinzaine de jours.
Nous en débattrons alors collectivement au sein du gouvernement et nous prendrons une décision, a assuré la ministre, dont la nomination à l’Ecologie est approuvée par six Français sur dix selon un sondage du Journal du dimanche.
Pour autant, je ne voudrais pas que la première décision du gouvernement soit un impôt nouveau, a-t-elle ajouté, ne voulant pas que la cause de l’écologie se résume à des impôts supplémentaires.
Elle a par ailleurs indiqué avoir demandé un secrétaire d’Etat aux transports.
Concernant les questions d’énergie, priorité de la nouvelle ministre qui doit présenter pour juin la loi de transition énergétique, elle s’est inscrite dans la ligne gouvernementale en refusant les gaz de schiste en l’état actuel des techniques d’extraction mais sans fermer complètement la porte à des recherches.
On ne doit jamais fermer des perspectives de recherche, jamais, a-t-elle souligné, tout en rappelant que ces hydrocarbures ne correspondent pas au modèle de civilisation que nous voulons atteindre, qui est de diminuer la part des énergies fossiles. On en dit beaucoup plus que la réalité sur l’effet positif des gaz de schiste sur l’économie américaine, a-t-elle aussi estimé.
Elle a aussi confirmé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la doyenne française, en fin 2016 mais sans se prononcer sur l’arrêt d’autres sites. La priorité, a-t-elle martelé, reste le développement des énergies renouvelables comme la biomasse ou l’éolien.
Source Romandie-News avec ©AFP
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