La plus grande menace pour la démocratie au Japon

Il va être de plus en plus difficile d’être bien informés quand à l’évolution de la centrale de Fukushima et au retrait des barres de combustible d’un des réacteurs…

© epa.

La nouvelle loi sur la protection des secrets d’Etat au Japon, très controversée, a été condamnée samedi par un groupe d’universitaires, dont deux Prix Nobel, comme étant « la plus grande menace pour la démocratie » au Japon depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Le Parlement japonais a adopté vendredi cette loi instaurant des sanctions plus sévères pour ceux qui révèlent des « secrets d’Etat ». La classification des informations comme « secrets d’Etat » pourra désormais être effectuée par tous les ministères pour toute information jugée sensible relative à la défense, la diplomatie, le contre-espionnage et la lutte antiterroriste. Cependant, les critères restent imprécis et les modalités de contrôle extérieur encore indéfinies.

Samedi, un groupe de 31 universitaires, dont deux lauréats du Prix Nobel, Toshihide Maskawa (physique, 2008) et Hideki Shirakawa (chimie, 2000), a accusé le gouvernement japonais de menacer « les droits de l’homme fondamentaux et les principes pacifistes » établis par la Constitution du Japon.

Lors des discussions qui ont précédé l’adoption de la loi, une forte opposition s’était manifestée dans les médias mais aussi dans les milieux artistiques et scientifiques et même parmi les simples citoyens. La déclaration du groupe de 31 universitaires de haut rang, qui a obtenu par la suite l’appui de 3.150 autres universitaires, selon l’agence de presse Kyodo, condamne les instances gouvernantes du Japon pour leur comportement « qui rappelle celui du gouvernement d’avant-guerre, qui avait supprimé la liberté de penser et la liberté de la presse ».

Ceux qui critiquent l’attitude des autorités ont notamment mis en cause la manière dont Tokyo avait caché des informations sur la gravité de la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011, ajoutant qu’un Etat qui agit déjà largement à huis clos risque de devenir toujours plus secret.

La nouvelle loi instaure des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour ceux qui révéleront des secrets d’Etat, de même que pour ceux qui obtiendront ces secrets par des voies illégales. Toute personne accusée d’avoir encouragé la divulgation d’un secret d’Etat encourt jusqu’à cinq ans de prison, une disposition qui a déclenché un torrent de protestations chez les journalistes, les avocats et les académiciens.

Plus de 260 personnalités du cinéma (dont les réalisateurs d’animation Hayao Miyazaki et Isao Takahata), des chercheurs, des avocats et d’autres personnalités influentes ont déjà appelé à tout faire pour stopper la promulgation de cette loi qu’ils jugent « liberticide, antidémocratique et dangereuse ». Des manifestations ont eu lieu tous les jours à Tokyo contre la loi.

Source: 7sur7.be

3 Commentaires

  1. C’est qu’il y a beaucoup de secrets, au Japon. Notamment ceux qui concernent les pillages de la dernière guerre, son redressement « miraculeux » après la défaite de 1945 (Opération « Lys d’or »), ou les programmes militaires qu’on pourrait éventuellement découvrir à Fukushima si gratte un peu trop ?

  2. Le gouvernement des oligarques, par des oligarques, pour des oligarques…

    Pour la populace : consommez, endettez-vous, entretenez les individus qui vous mentent et vous spolient, et surtout, fermez votre gueule et dîtes merci…

    C’est beau la pseudo-démocratie élective…

    « Virons les tous ! Le Diable reconnaîtra les siens… »

Les commentaires sont clos.