La France cible d’un complot

Pour Paul Krugman, la France est depuis plus d’un an ciblée par une propagande négative, menée pour des raisons idéologiques par les tenants de l’austérité à tout prix. Des attaques qui auraient presque des airs de complot, avance le Prix Nobel.
Paul Krugman, le 22 mai 2012, à San Francisco - Commonwealth Club/FlickR/CC Paul Krugman, le 22 mai 2012, à San Francisco – Commonwealth Club/FlickR/CC
Vendredi dernier, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la France. Une décision qui a fait les gros titres, bien des commentateurs laissant entendre que la France serait en crise. Le tout sous le regard indifférent des marchés : les coûts d’emprunt du pays, qui ont rarement été aussi bas, ont à peine frémi.Alors, que se passe-t-il en réalité ? En fait, il faut considérer l’intervention de S&P dans le contexte plus général de la politique d’austérité budgétaire. Et je dis bien politique, et non économie. Car le complot contre la France – j’ironise certes un peu, mais nombreux sont ceux qui cherchent à ternir sa réputation – montre clairement qu’en Europe comme en Amérique, les zélotes du budget ne se soucient guère des déficits. Au lieu de cela, ils jouent sur la peur liée à la dette pour poursuivre des objectifs idéologiques. Et la France, qui refuse de se prêter à ce jeu, est désormais la cible d’une propagande négative de tous les instants.

Permettez-moi de vous en donner une idée plus précise. Il y a un an, l’hebdomadaire The Economist déclarait que la France était « la bombe à retardement au cœur de l’Europe », dont les problèmes éclipseraient ceux que connaissaient la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. En janvier 2013, un rédacteur en chef invité de CNN Money assurait que le pays était en « chute libre », « sur la voie d’une prise de la Bastille économique ». Des sentiments que l’on retrouve dans toutes les lettres d’information économiques.

Plus productifs que les Allemands

Face à une telle rhétorique, il est légitime de s’attendre au pire quand on consulte les chiffres de la France. Or, ce que l’on découvre en fait, c’est un pays confronté à des difficultés économiques – qui ne l’est pas ? –, mais qui s’en tire dans l’ensemble aussi bien, sinon mieux que la plupart de ses voisins, à l’exception évidemment considérable de l’Allemagne. La croissance française, ces derniers temps, a été plutôt lente, mais est restée bien supérieure à celle, par exemple, des Pays-Bas, qui sont pourtant toujours notés AAA. Selon les critères conventionnels, il y a une dizaine d’années, les salariés français étaient en réalité un peu plus productifs que leurs homologues allemands. Et devinez quoi : ils le sont toujours.

Dans le même temps, les perspectives budgétaires du pays sont assurément tout sauf inquiétantes. Le déficit a été nettement jugulé depuis 2010, et le Fonds monétaire international estime que le rapport entre la dette et le PIB va en gros se stabiliser au cours des cinq prochaines années.

Qu’en est-il du fardeau représenté à long terme par une population vieillissante ? C’est un problème en France comme dans tous les pays riches. Mais la France affiche un taux de natalité supérieur à la plupart des Etats d’Europe – en partie grâce à des programmes du gouvernement qui encouragent les naissances et facilitent l’existence des mères actives –, si bien que ses projections démographiques sont beaucoup plus optimistes que celles de ses voisins, dont l’Allemagne. Par ailleurs, le remarquable système de santé français, de grande qualité pour un faible coût, représentera à l’avenir un réel avantage sur le plan budgétaire.

Par conséquent, si l’on se fie aux chiffres, on voit mal pourquoi la France mériterait une telle volée de bois vert. Une fois encore, que se passe-t-il donc ?

Les merveilles des « réformes structurelles »

Voici un élément de réponse : il y a deux mois, Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, et l’un des principaux partisans d’une politique de l’austérité sans merci, n’a pas caché son mépris pour la politique budgétaire apparemment exemplaire de la France. Pourquoi ? Parce qu’elle était fondée sur une augmentation des impôts plutôt que sur une réduction des dépenses. Et la hausse de la pression fiscale, a-t-il déclaré, risquait de « détruire la croissance et de handicaper la création d’emplois ».

En d’autres termes, oubliez ce que j’ai dit sur la discipline budgétaire, vous êtes censé démanteler votre système social.

Si S&P justifie sa baisse de la note française de façon moins limpide, son explication revient au même. La France a été dégradée parce qu’il « est peu probable que l’approche actuelle du gouvernement français des réformes budgétaires et structurelles, de la fiscalité, du marché des produits, des services et de la main-d’œuvre renforce substantiellement les perspectives de croissance à moyen terme de la France ». Là encore, peu importent les chiffres du budget, où sont les baisses d’impôts et la déréglementation ?

Source et article complet sur le Courrier international

22 Comments

  1. Mais quelle daube propagandiste!

    Pour le reste, on le sait. La France ne meurent pas du manque de productivité de ces travailleurs. Mais bien plus, de l’incompétence crasse et de la trahison de son « élite » prétentieuse*.

    *)Donneuse de leçons, distributrice de moraline et de culpabilisation « in eternam ».
    Vive l’ENA et les grandes écoles et son cohorte de corps de fonctionnaires constitués, tous les pays nous les envient…mais n’en veulent surtout pas!!!

    • La vraie raison,

      Faut surtout pas que la France fasse foiré prématurément le giga plan de transfert des richesses.

      ….II reste encore beaucoup de citoyens et de pays à tondre avant le  » grand renouveau »!

  2. Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …Moi président …

  3. Arretons de mettre la faute que sur ceux d’en haut.Nous les avons beaucoup aidé en achetant des produits bon marché et maintenant ils ce sont alligné a nos prix sauf que c’est toujours de la daube mais ils n’ont plus de concurence (hihi c’est le meilleur).
    Et maintenant nous n’avons plus d’argent pour acheter des produits français qui reste de meilleur qualité en regle general (a verifier)

    • Le peuple ne se trompe jamais, il est trompé.

      Sans complot contre nous, on n’en serait pas là, donc comme le peuple n’orchestre en rien ce compot, il n’ets nullement responsable.

      Va falloir stopper tout de suite cette idée, qui serait que l’on a aussi notre part de repsonsabilité, si le peuple n’avait pas été trahis et qu’il avait le pouvoir, le monde n’aurait donc rien avoir avec ce qu’il est aujourd’hui.

      • Une piqure de rappel.
        Il parait que l’on est pas au courant. Cela date de 2010
        http://www.upr.fr/videos/av/discours-de-francois-asselineau-du-13-fevrier-2010

        Faut que l’on mange du poisson de Fukushima. 🙂

      • Euh… le peuple ne se trompe jamais dis tu ????

        Tu rigole ou quoi ??? c’est qui qui va voter pour élire nos chers dirigeants ??? Qui est-ce qui choisit tel ou tel produit venant de l’autre bout du monde pour économiser 15 centimes et pouvoir gratter son billet de loto à la fin du mois ????

        Le peuple n’est pas forcément « LE » responsable de ce que nous traversons mais n’oublions pas que nous avons notre part de responsabilité !

        • il te faut aller plus loin dans la réflexion, si les gens votent, c’est bien parce qu’ils sont trompé dans le fait qu’on leur fait croire que c’est eux qui décident de leur avenir en allant voter.

          il te faut te regarder d’en haut, et tu verras que t’es un rat de laboratoire, dans ce système quoique tu fasses, on te l’a imposé, gentillement ou violemment.

          • Donc selon toi si un gosse croit au père noël c’est aussi et uniquement parce-qu’il est trompé par les adultes ???

            Ils ont en effet leur part de responsabilité mais je pense que celle du gamin est aussi impliquée car croire en une fable aussi mirobolante sans se poser la moindre question ça relève d’une bêtise abyssale ou alors cela prouve que l’humain (généralité) aime bien croire aux petites histoires rêveuses tant que cela l’arrange.

            Donc nous sommes manipulés bien sur mais nous nous laissons aussi manipulé car c’est bien plus simple de na pas réfléchir donc même si cela n’as pas l’air de te plaire la faute est bien partagée.
            Quand à toi si tu est aussi sur ce forum c’est que tu cherche certaines réponse à tes questions et j’ai donc de la peine à croire que tu sois aussi crédule pour pensé que la faute ne revienne uniquement à nos élites…

  4. « En d’autres termes, oubliez ce que j’ai dit sur la discipline budgétaire, vous êtes censé démanteler votre système social. »
    On est toujours dans le même enfumage. Ces baratineurs de tous poils mélangent a dessein deux concepts dans un tel propos.
    Notre déficit budgétaire est en partie du au déséquilibre du système social, mais une partie prépondérante est surtout la charge de la dette elle-même.
    Nettoyer les couches de parasites dans le mille-feuille administratif n’a absolument rien a voir avec le système social, sauf a considérer qu’empiler ces fonctionnaires inutiles dans les strates des services publics est un constituant du système social, ce qui serait assez gonflé. On peut parfaitement garder notre système social, en appliquant simplement une règle de base : cash out = cash in, et pour le reste, on dégage 50% des services inutiles partout dans les services parasitaires de la nation…
    L’effet sur le budget sera assez rapidement constaté, tant par la suppression de leurs émolument que par l’absence de ces gens qui n’auront plus leurs budgets a claquer…

  5. supermouton vous mettez totalement de cote dans votre reflexion le fait que l essentiel des rentrees de l etat provient de la valeur ajoutee, autrement dit des entreprises.
    Or, lorsqu il s agit des multinationales, la dereglementation de la finance et des societes(delocalisation entre autre) leur permet de degager des sommes colossales, sans (ou presque) payer d impots (paradis fiscaux, que l on nous presente comme inevitables, mondialisation oblige).
    Sommes colossales qui seront en partie absorbee par les meme a qui nous devons de l argent (dette nationale) via les investissements boursiers.

    Il n y a pas 50 facons de voir le probleme:
    1 nous devons recuperer la souverrainete au niveau financier et cela passe par la sortie de l euro et de l europe
    2 nous devons retablir les taxes au frontieres.
    3 les multinationales n ont absolument aucun privilege a reclamer sur notre sol, les impots doivent etre les memes que pour une pme et ce, deja parce que c est une des bases de notre constitution (aticle 1 de la DDHC), ensuite parce que les commerces et industries s effondrent entrainant par la hausse du chomage la hausse des depenses de l Etat.

    Enfin, cerise sur le gateau si nos joyeux consommateurs se retrouvent demain le ventre vide:

    Taxation en fonction des besoins de la population:
    la nourriture exempte de taxe (relance de l agriculture et des productions locales)
    Tout le superflu taxe progressive. Du peu utile au parfaitement inutile ou de l ordre du luxe.

    Nous y verront alors un peu plus clair.

    La liste n est pas exhaustive

    • Il est vrai que les banques et multinationales deviennent des formes de meta-Etats, qui s’affranchissent des règles du monde physique, et en laissent la charge aux moutons.

      Donc ca me va très bien aussi comme pistes 🙂

      Mais c’est un tout autre chantier, difficile a mener uniquement de l’intérieur… quoique 😉

  6. « En d’autres termes, oubliez ce que j’ai dit sur la discipline budgétaire, vous êtes censé démanteler votre système social. »

    Une fois que vous aurez écouté cette intervention radio sur RMC du 7 Octobre dernier, on reparlera du démantèlement de notre système social … Ou de sa protection ?

    http://www.youtube.com/watch?v=0MHrxX3TB9E

  7. Le peuple ne se trompe jamais, il est trompé.
    Il est peut être trompé ,mais dire qu’il ne se trompe pas …pas d’accord!
    Est trompé qui veut bien et puis sa arrange aussi!la solution de facilité.
    On lui a offert la facilité ,le confort ,la sécurité,il a crut que tout été gratuit qu’en contre parti ,il n’y a rien en échange…ERREUR, il n’y de fromage gratuit que dans les pièges à rats.
    Allez l’expliquer et vous vous faites agresser ,alors être compatissant envers le bon peuple…à d’autres.
    Le peuple ne veut plus le pouvoir depuis bien longtemps,qu’est ce qu’il en ferait? il n’arrive même pas à régler ses propres problèmes.Il est dans une situation d’assisté trop confortable aujourd’hui.Une petite crise de rébellion de temps en temps,histoire d’exorciser son mal-être.
    Il l’ouvre quand ça le dérange un peu,de préférence le vendredi, sa petite grève ou manif et le samedi il rentre à la maison retrouver bobonne et s’asseoir devant la Télé.

    La terre a une peau et cette peau a une maladie,cette maladie s’appelle l’homme.
    Friedrich Nietzsche

  8. Je ne ferai pas de commentaire pour rester poli mais si vous saviez le font de ma pensée !!!!

    Christiane Taubira : « Nous sommes à un tournant identitaire. Les Guyanais de souche sont devenus minoritaires sur leur propre terre »

    http://www.rfi.fr/Fichiers/MFI/PolitiqueDiplomatie/2068.asp

  9. c’est quoi la difference entre propagande positive et propagande negative? 😉

  10. c’est bien connu, on a les dirigeants qu’on merite!

    si ils sont cons, fallait pas voter pour !!

    vous vous rattrapez au prochain tour, vous voterez à droite la prochaine fois, puis à gauche, puis à droite, puis à gauche, puis à droite…

Comments are closed