Vendredi, Chaudhry Zulfiqar a été assassiné à Islamabad. Il était le procureur du procès concernant le meurtre de Benazir Bhutto, survenu en 2007, et avait notamment fait arrêter l’ancien dictateur du Pakistan Pervez Musharraf.
C’est le dernier épisode en date d’une enquête laborieuse. Vendredi matin, le procureur de l’agence fédérale d’investigation (FIA), Chaudhry Zulfiqar, a été abattu en pleine rue à Islamabad. Le magistrat, qui était aussi chargé d’élucider les attentats de Bombay en 2008, se rendait à une audience dans le cadre de l’enquête sur la mort de l’ancienne premier ministre Benazir Bhutto. Alors qu’il conduit sa voiture, deux hommes à moto le rattrapent et tirent. Chaudhry Zulfiqar meurt après son arrivée à l’hôpital. Il avait fait parler de lui le 25 avril dernier, en obtenant d’un tribunal le placement détention provisoire de l’ancien dictateur Pervez Musharraf. Sûr de ses preuves, il tenait ce dernier pour responsable de la mort de Bhutto. Il le soupçonnait de ne pas avoir garanti sa protection en dépit des menaces qui pesaient sur elle.
Retour en arrière. Le 27 décembre 2007, Benazir Bhutto, la figure de proue de l’opposition à la dictature de Musharraf, mobilise ses partisans du Parti du peuple pakistanais (PPP) lors d’un meeting à Rawalpindi, près d’Islamabad. Une marée humaine l’acclame. Alors que l’égérie salue la foule depuis le toit ouvrant de son 4×4, un gamin de 15 ans s’approche à moins de deux mètres. Pistolet au poing, il tire trois balles. Puis déclenche sa ceinture d’explosifs. Benazir Bhutto est devenue martyre. Elle avait 54 ans.
Cinq ans plus tard, le mystère de son assassinat demeure aussi épais que celui de l’assassinat du président Kennedy. Un mystère renforcé par les bévues de la police et l’obstruction des services de renseignement. Peu après l’attentat, la police fait nettoyer la scène du crime au jet d’eau! Des centaines d’indices partent dans les égouts. Encore plus étrange, les autorités rejettent la responsabilité de l’assassinat sur al-Qaida et les talibans pakistanais avant même le début de l’enquête. Une théorie que le général Pervez Musharraf a toujours défendue. Vingt-quatre heures après les faits, le ministère de l’Intérieur présente ainsi à la presse une écoute téléphonique entre le chef des talibans pakistanais, Baitullah Mehsud, et l’un de ses acolytes qui lui communique le nom des trois auteurs de l’attentat. Plus tard, Baitullah Mehsud démentira toute responsabilité. Plusieurs journalistes d’investigation pakistanais soupçonneront les autorités d’avoir fabriqué l’enregistrement, sans en avancer la preuve.
«Si je suis assassinée, vous pourrez accuser Musharraf»
Benazir Bhutto, en 2007
Avec le temps, quelques certitudes émergent malgré tout. Début 2008, une équipe de Scotland Yard se rend au Pakistan pour épauler les enquêteurs. Sa mission se limite à préciser les circonstances de l’attentat, pas à identifier les commanditaires. Les limiers anglais doivent travailler avec peu d’éléments matériels. Enterré le lendemain du drame, le corps de Benazir Bhutto n’a pas été autopsié. En revanche, les radios de son crâne prises au Rawalpindi General Hospital leur permettent de préciser les causes du décès. L’ancienne premier ministre a été tuée par l’explosion de la bombe. Le souffle a projeté sa tête sur le bord de la trappe située sur le toit de son 4×4. Un choc suffisant pour provoquer la mort. Reste à déterminer qui a commandité l’attentat. Si Musharraf n’y est pour rien, lui ou ses services de renseignement ont-ils laissé les meurtriers agir?
Article complet+vidéos sur lefigaro.fr
L’affaire toucherait tellement de monde, jusqu’à la maison blanche, qu’on peut être certains qu’il ne restera plus personne de vivant pour mener cette enquête.
Piqure de rappel sur la cause de son assassinat.
http://www.youtube.com/embed/nFtMAa3SdvA?rel=0 »
Tout à fait, je dirais que cette affaire évolue normalement du reste….
RAPPEL :
Dans la foulée des attentats de Bombay 2008 , les tensions avaient augmenté de façon spectaculaire entre l’Inde et le Pakistan. Souvenez-vous.
Le 28 Novembre, un appel bidon prétendant être le ministre indien des Affaires étrangères Pranab Mukherjee avait menacé le président pakistanais Asif Ali Zardari à la guerre, mettant toute l’armée pakistanaise en état d’alerte maximale.
Des avions militaires, avec des munitions réelles, et patrouillant au-dessus d’Islamabad et de Rawalpindi. Dans le meme temps, le même interlocuteur a essayant de nouveau d’entrer en contact avec le réel Pranab Mukherjee et la secrétaire d’Etat américaine de l’époque, Condoleezza Rice, en affirmant qu’il était le président Zardari, mais sans réussir obtenir la secrétaire d’Etat.
Un an après les attentats de Bombay, le journal Pakistanais « Aube » a révélé que l’appelant canular avait été Omar Saeed Sheikh (ou Sheikh Omar, celui dont parlait Benazir Bhutto, cet ex-agent britannique arreté par les sérvices spéciaux. Ce type est responsable de la mort de Ben Laden, toujours selon Benazir Bhutto. Benazir va mourir, suite a cette déclaration, seulement quelques mois plus tard dans un autre attentat perpétré par un jeune gamin kamikaze de 15 ans) .
C’est avec l’utilisation d’un téléphone portable qui avait été introduit en contrebande dans sa cellule de prison (???), qu’Omar Sheikh a fait les appels à l’aide d’une carte SIM britannique. Après la prise en connaissance du lieu de la provenance de ces appels bidons, des agents du renseignement ont confisqué le téléphone illégal d’Omar Sheikh et ses cartes SIM.
On y croit… on y croit !
pourquoi c’est les meilleurs qui partent en premier,des gens se suicident tout seul alors que mourir est prévus par ceux qui ont le mode d’emploi…