Je suis même étonné qu’il ait une statue! Sait-on jamais, cela pourrait donner envie à certains de lire ou relire le livre 1984 et d’ainsi ouvrir un peu les yeux sur nos monde même si notre société a largement dépassé le cauchemar orwellien…
Une statue de l’écrivain va être érigée devant les bureaux de la BBC. Mais elle aurait pu ne jamais voir le jour : l’ancien directeur s’y opposait fermement.Une plaque en l’honneur d’Orwell sur le mur de la librairie où il a travaillé à Hampstead, dans le nord-ouest de Londres – Ceridwen/CCMark Thompson, l’ancien directeur-général de la BBC, s’est longtemps opposé à l’érection d’une statue de George Orwell devant le bâtiment de la chaîne parce qu’il considérait que l’écrivain était « trop à gauche. » C’est la baronne Blackwell -l’une des nombreuses figures du monde de l’art qui ont fait campagne pour la construction de la statue- qui a révélé les réticences de Thompson, avec l’accord de son successeur, Tony Hall.Orwell, de son vrai nom Eric Blair, a un lien direct avec la BBC. En effet, de 1941 à 1943, il a travaillé à l’Eastern Service, qui produisait des émissions destinées aux Indes. Et c’est à la fin de cette brève carrière radiophonique qu’il commence La ferme des animaux. Puis il publie 1984 en 1949. Il dépeint dans le roman la salle 101, une chambre de torture, qui porte précisément le numéro de la salle de la BBC où il avait subi d’interminables réunions.Parmi ceux qui ont promis de contribuer aux 110 000 livres que coûtera la statue de bronze, se trouvent Christopher Bland, ancien président de la BBC, John Le Carré, Tom Stoppard, David Hare et Michael Frayn. Pour le moment, la campagne a récolté 90 000 livres, dont un tiers viendra d’Eton, où Orwell a été élève. Chris Patten, le président du BBC Trust et ancien président du parti conservateur, a également donné son autorisation pour cette statue qui sera réalisée par Martin Jennings.
Un style inimitable
« C’était un grand personnage héroïque », déclare le sculpteur, dont les statues de John Betjeman et Philip Larkin se dressent respectivement dans les gares de St Pancras et Hull. « Et puis j’aime bien sa silhouette : ces pantalons de bibliothécaire des années 40 qui remontent jusqu’à la poitrine, ses cheveux en tête de chou et cette moustache lamentable. »
Quand l’idée d’ériger une statue à Orwell est apparue pour la première fois, la mairie de Westminster s’y est opposée car elle trouvait que le quartier était déjà « saturé » de statues. Mais l’œuvre devrait finalement être placée à la droite de la place qui se trouve devant le bâtiment de la BBC. « C’est une très belle idée de commémorer Orwell », déclare Davis Taylor, son biographe et président du Orwell Trust.
Thompson [l’ancien directeur de la BBC], qui s’est installé aux Etats-Unis pour prendre la direction du New York Times, a confirmé en février son opposition initiale mais a reconnu qu’il était important de commémorer Orwell. Quant à savoir ce que l’écrivain aurait pensé exactement de la perspective de passer une éternité dans l’ombre du ministère de la Vérité, c’était autre chose, a-t-il ajouté.
Source: Le courrier international
Bel hommage à ce talentueux écrivain-explorateur qui disait
« Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante. »
C’est bien sa le problème!!!
c’est le piège de la »Modernité » qui fabrique des prétentieux et à notre époque de manière industrieux et standardisée.
Excellente biographie de Bernard Crick « George Orwell ». A lire aussi « Hommage à la Catalogne » et » La ferme des animaux ».
Il pouvait pas avoir sa statue parce qu’il a levé un coin du voile. Mais maintenant que les jeunes générations sont en train de l’oublier pas de blem.
C’est vrai que ça a quelque chose de grinçant à ériger la statue d’Orwell à l’ombre du Ministère de la Vérité, mais espérons que ça fera un bon pense-bête pour les journalistes de la BBC …