François Hollande rassure les « maîtres du monde »

Le pire, c’est qu’il y en a encore pour applaudir un tel pourri!

Le président de la République rencontrait, lundi 29 octobre à Paris, les dirigeants des cinq grandes organisations économiques internationales (OCDE, FMI, OMC, OIT, Banque mondiale). François Hollande à l’Elysée le 26 octobre 2012. | AP/Bertrand Langlois
Commentaire : L’article est reproduit ici non pas pour son contenu mais pour son titre. Intéressant de voir un tel intitulé aussi explicite dans le journal de référence français mainstream.

C’était une opération de communication destinée à démontrer que François Hollande est de plain-pied avec les « maîtres du monde ». Elle a été plutôt réussie, lundi 29 octobre, au château de La Muette (16e arrrondissement de Paris), siège de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Le président de la République y avait convié le maître des céans, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim et le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Rider.

M. Hollande voulait imiter la chancelière allemande, Angela Merkel, qui procède à cet exercice chaque année. Il a donc mis au menu de leur réunion de la fin de la matinée l’état mitigé de l’économie mondiale et le passage à vide européen, réservant pour le déjeuner qui a suivi, une analyse de la politique économique de la France.

Le président de la République a rendu compte à la presse de ses conclusions sur ces échanges qui ont duré plus longtemps que prévu. Rien de franchement nouveau, mais des rappels égrenés comme autant de petits cailloux pour baliser le cheminement de la politique française.

INÉBRANLABLE OPTIMISME POUR LA ZONE EURO

Un coup de patte à la « finance grise qui n’a pas été éradiquée », un autre au protectionnisme dénoncé par le G20. Première conclusion du chef de l’Etat : la régulation est une nécessité.  » Si nous laissons les marchés seuls, a-t-il affirmé, il y a à craindre que la résolution de la crise dure encore longtemps. « 

Pour la zone euro, il a fait preuve d’un inébranlable optimisme. « Elle est sur le point de sortir de la crise, de l’incertitude et de l’instabilité » grâce aux décisions de juin et d’octobre sur le Mécanisme européen de stabilité, la politique de la Banque centrale européenne, le pacte de stabilité et l’Union bancaire.

En ce qui concerne la France, le président a dit à ses hôtes qu’elle avait à relever un triple défi : le défi de l’endettement « qui pourrait devenir insupportable », celui de la faible croissance et du chômage, celui de la compétitivité. Tous trois sont liés et tous trois sont dus « à des absences de politiques depuis dix ans ».

Le chef de l’Etat a rapidement rappelé l’objectif de ramener le déficit budgétaire à 3% du produit intérieur brut dès l’an prochain. Il a insisté sur le « pacte de compétitivité » qu’il prépare pour le début du mois de novembre et qui devra être efficace, c’est-à-dire aborder toutes les dimensions du problème (éducation, logement, recherche, innovation et coût du travail).

PAS D’EXPORTATIONS SANS IMPORTATIONS

Ce pacte reposera sur la réciprocité et sera négocié avec les partenaires sociaux puisqu’il impliquera aussi bien la reconversion des salariés que le financement de la protection sociale. Enfin, le pacte sera un gage de stabilité puisque « la donne qui va être offerte dans quelques jours sera celle du quinquennat ».

Seuls MM. Gurria et Lamy ont ensuite pris la parole pour préciser ce qu’ils avaient dit au président français. Le secrétaire général de l’OCDE a nié lui avoir donné des conseils, mais a souligné que les échanges avaient permis de « partager nos expériences ».

Le directeur général de l’OMC, lui, a enfoncé un clou qui lui est cher en rappelant que, dans les cinq ans, 90% des commandes adressées à l’Europe seraient le fait du monde en développement et que cela supposait de la part du Vieux Continent une attitude « offensive et non plus défensive », ouverte et non fermée : pas d’exportations sans importations.

« IL SAIT TRÈS PRÉCISÉMENT CE QU’IL VEUT FAIRE »

Un diplomate européen a résumé le sentiment des participants à la réunion de La Muette en termes positifs. « Nous croyions que M. Hollande n’avait pas de politique économique claire, a-t-il déclaré. C’est inexact : il sait très précisément ce qu’il veut faire. Son problème est de trouver la bonne dose de chacun des remèdes et le tempo idéal pour les appliquer. Toutefois, il lui faudra faire des progrès en matière de pédagogie. »

Plusieurs participants ont noté une grande similitude de comportement entre M. Hollande et Mme Merkel, la chancelière allemande qu’ils doivent rencontrer mardi 30 octobre, à Berlin, sur les mêmes thèmes. « Tous deux écoutent, prennent des notes et débattent vraiment avec nous des solutions possibles », note l’un d’eux.

M. Hollande a confirmé qu’il rencontrerait chaque année à Paris les cinq responsables de la régulation mondiale, à laquelle il tient tant.

Via sott.net

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