Trisomie 21: la « vie rachetée » d’Enrico

C’est une très belle histoire que voilà et qui montre bien que les handicaps ne sont plus des obstacles quand il y a la bonne méthode et de la volonté! Un beau message d’espoir et une belle leçon de vie…

ROME, jeudi 19 juillet 2012 (ZENIT.org) – « Je souffrais comme un chien », mais désormais, « je cours irrésistiblement à la rencontre de ma vie rachetée » : c’est en ces termes que s’exprime le jeune Enrico Cancelli, atteint du « syndrome de Down » – la trisomie 21 – , qui vient d’asséner un coup fatal à sa pathologie. A l’épreuve du baccalauréat italien, la « maturità », il a obtenu la note de 20 sur 20.

Un article de Christina Serra, publié dans Il Piccolo, retrace le parcours du jeune bachelier italien, originaire de Trieste. Zenit en publie ici la traduction.

Un diplôme professionnel

Un sourire à la fois perplexe et malicieux sur les lèvres, Enrico serre entre ses mains son ‘attestation de baccalauréat’. C’est le même sourire qu’il offre quelques minutes plus tard en posant pour les photos avec son enseignante et la commission. L’épreuve du baccalauréat est pour tous un défi et le premier véritable rendez-vous avec la vie. Mais pour Enrico Cancelli, les rendez-vous avec la vie ont commencé bien plus tôt.

La trisomie, accompagnés d’un sévère déficit de communication, ont transformé en une rude montée ce qui, pour les autres, est un parcours de vie normal. Mais l’endurance est une vertu qui ne fait pas défaut à  Enrico. Son succès scolaire, à l’institut professionnel Sandrinelli, Enrico a choisi l’option tourisme et a obtenu son diplôme avec la note maximale, n’était que la dernière d’une longue série d’épreuves.

Enrico a suivi un parcours « en alternance », réduit en quantité mais non en qualité, et il a travaillé dans une exploitation à Monrupino, suivi par un tuteur de l’entreprise qui l’a dirigé vers l’élevage des moutons. C’est justement sur le thème de l’élevage des moutons qu’il a été interrogé à l’examen, ce qui lui a valu la note maximale ; et c’est aussi le travail auquel il se consacrera à l’avenir.

La communication facilitée

Enrico était, pendant les premières années de sa scolarité, un enfant joyeux, porté vers le chant et aimant plaisanter. A l’adolescence, la prise de conscience de sa différence et les premières gifles sont arrivées. Se repliant sur lui-même, il a cessé de parler, de chanter et de communiquer.

« Le tournant dans son parcours d’apprentissage, et de vie, est arrivé en 2009, quand nous nous sommes intéressés à la technique de la Communication facilitée, enseignée à l’association ‘Droit de Parole’, à Gorizia, qui met au centre de l’attention la personne handicapée avec des troubles de langage », explique Bianca Mestroni, la maman d’Enrico.

La Communication facilitée est née en Australie dans les années soixante-dix : c’est une technique qui permet de combler l’écart entre les capacités cognitives et les capacités d’expression, en se servant d’un clavier ou de lettres de l’alphabet. « La présence d’un facilitateur est prévue : une personne formée qui, sans intervenir, soutient la main, le pouce, le poignet ou le bras du patient pour l’aider à taper sur un clavier d’ordinateur », explique Michela Manca, enseignante de soutien d’Enrico. L’objectif final est d’atteindre l’autonomie communicative qui faisait défaut.

« Je souffrais comme un chien »

Depuis 2009, Enrico a vécu une nouvelle naissance, au point que trois mois à peine après le début de cette expérience, il écrivait : « Jusqu’ici, je ne savais pas que je savais répondre, je pataugeais dans mon handicap, en souffrant comme un chien ». Deux personnes l’ont accompagné sur ce parcours : l’enseignante Manca, à ses côtés depuis 2009 jusqu’au baccalauréat, et Gianna Stabile Bonifacio, qui l’a suivi spirituellement et l’a aidé au catéchisme, le poussant aussi à se lancer comme rédacteur du journal paroissial.

Sans la Communication facilitée, Enrico aurait été considéré comme « atteint d’un retard mental grave ». Voici ce qu’il a écrit sur la première page de sa dissertation d’examen : « Monrupino, oasis heureuse où l’on retrouve la paix et les rêves dorés des aspirations poétiques ! J’emprunterai tous les moyens nécessaires pour continuer de travailler sur cette terre fertile, courant irrésistiblement à la rencontre de ma vie rachetée ! »

Source: Chretiente.info

10 Commentaires

  1. ça m’a fout les larmes aux yeux….
    en même temps, les enfants atteint de trisomie 21, sont des personnes à très fort potentiel. je ne suis donc pas surpris par sa réussite. après tout, beaucoup de génie sont atteints d’une forme d’autisme.

    je n’ai pas clairement compris la méthodologie utilisé,(ou je n’arrive pas à me la représenter plutôt)… mais tout se que je peux dire, c’est que si ça marche aussi bien, il faudrait penser à le généraliser.

  2. Pour ces surdoués la technique est tout simplement SAVOIR QUI ILS SONT car même les meilleures personnes les prennent pour des retardés qu’on essaie d’aider. Tordu tout cela.
    Je dis qu’il suffit de les reconnaitre alors ils s’exprimeront.
    C’est en fait comme cela pour nous tous.
    Au lieu de nous nier et de nous façonner selon la mode de l’époque et bien il faut écouter l’enfant c’est lui qui est encore ds le monde de l’intuition, du spontanné et qui nous apporte des nouvelles de l’univers….

  3. Quelle magnifique réussite!!!

    Mais je pense que tous les trisomiques n’ont pas le même potentiel…loin de là, certains ont vraiment de graves handicaps mentaux ce qui, visiblement, n’est pas le cas ici!

  4. Normal,Les débiles mentaux sont les moutons se prenant pour des gens normaux.

  5. La technique est simple, puisqu’il s’agit pour le « facilitant » de soutenir la main de la personne « facilitée » au-dessus du clavier et d’en suivre les impulsions vers les touches. Des textes sont ainsi écrits dans un style souvent un peu étrange, poétique, assez touchant. Cette technique pose question pour la science officielle car elle n’est pas du trop explicable sur une base rationnelle. Cependant on peut amener des critiques fondées : on ne sait pas trop qui écrit vraiment, on peut parler de communication d’esprit à esprit, mais on n’est pas du tout sûr que les propos écrits ne proviennent pas davantage de l’inconscient du facilitant que de l’autre. Mais en dehors de ces doutes, ce qui est sûr c’est que les personnes handicapées qui pratiquent la CF ou la psychophanie (une autre appellation) sont plus calmes et mieux dans leur peau, et la famille qui l’entoure supporte mieux le stress du handicap. Perso, cette technique ressemble pour moi à une sorte de spiritisme à deux.

  6. Il me semble que nous sommes tous concernés par la mauvaise éducation donnée dans le système « dominant » : http://www.youtube.com/watch?v=jSWkwEpeQzo

  7. Très belle et émouvante histoire d’amour, de confiance et de courage…

  8. angelblack, il semble que votre seul but soit de vous faire remarquer à tout prix, quitte à sortir un commentaire qui est, pour le coup, vraiment débile ! Et si c’était les gens qui se prennent pour des personnes « normales », dont vous devez sans doute faire partie, qui sont en réalité de gros débiles ?!

Les commentaires sont clos.