SARKOZY PARTI, TANT MIEUX… ARRIVÉE D’HOLLANDE : À LA GRÂCE DE DIEU !!!

Merci à Batailhou pour ce texte .

Est-ce la peine de faire le bilan de la politique menée par Nicolas Sarkozy ?
Il y’a toujours autant de chômeurs, autant de gens dans la rue et même ceux qui travaillent dur ont toujours un niveau de vie indécent. Certains ont surement profité de sa présidence : ils habitent le 16ème arrondissement de Paris ou font parti des grands lobbies financiers (l’immobilier en tête) qui ont eu les portes grandes ouvertes à toutes les dérives : les « maisons merlins, cages à lapins » (Coluche), ont poussé comme des champignons (même mieux, les champignons devenant rares comme tout ce qui touche de près ou de loin à la nature). Tradibudget (Tradibuget, la maison de mon budget, tra-di-bud-get, la, la, la, la…en hommage au fameux film avec Pierre Richard intitulé « le coup du parapluie » : souvenez-vous, « ragout toutou, le ragout de mon toutou, ra-gou-tou-tou, la, la, la, la ». C’est de la même veine !), Batibal et les Maisons de Stéphanie – se portent-feuille (humour) – se portent à merveille (c’est Stéphanie au pays des merveilles : re-humour), les promoteurs de parcs éoliens et photovoltaïques ont le vent en poupe (éolien, vent en poupe : re-re-humour. Non, ça ne vous fait pas rire ? Bon, tant pis), évoquant tous le fameux concept de développement durable dont ils n’ont rien à faire car seules comptent les affaires.

Tenez, prenons un exemple d’insipidité : l’ « urbanisme durable ». L’ « urbanisme durable », ça n’existe pas : c’est antinomique, c’est comme si nous parlions d’ « eau sèche », ça n’existe pas. Pourquoi me diriez-vous ? Et bien parce que nous connaissons la principale cause de disparition de la biodiversité et d’altération des fonctions hydrologiques et biogéochimiques qui s’effectuent dans la nature (exemples : cycle de l’eau, cycle de l’azote, cycle de l’oxygène, cycle du carbone, cycle du phosphore, autoépuration des eaux, fonction de soutien du débit d’étiage, prévention des inondations, maintien des microclimats, rétention des eaux de surface, dissipation des forces érosives, recharge en eau des nappes phréatiques et des cours d’eau, etc., etc. À lire, pour plus d’informations, « Le guide illustré de l’écologie » de Bernard Fischesser et Marie-France Dupuis-Tate, accessible à tous et très bien présenté, ainsi que l’ouvrage « Fonctions et valeurs des Zones Humides » d’Éliane Fustec, Jean-Claude Lefeuvre et coll.) : il s’agit tout simplement de la destruction des milieux naturels (écosystèmes). Viennent ensuite les prélèvements massifs sur des ressources (exemple : la ressource halieutique), les espèces exogènes invasives et les réchauffements climatiques. Hors, bien que certaines constructions soient plus « écologiques » que d’autres, toute construction nouvelle s’accompagne d’une emprise au sol supplémentaire…élémentaire, non ? Cette emprise au sol survient sur des espaces naturels, semi-naturels et agricoles : chaque m² pris sur l’espace naturel amplifie les impacts négatifs sur la biodiversité et amoindri les fonctions hydrologiques et biogéochimiques dont je vous ai cité quelques exemples. Ainsi, quelqu’un qui fera construire une maison fabriquée à partir de matériaux écologiques aura opté, non pas pour la meilleure solution (acheter une maison construite avant la dernière décennie, par exemple), mais pour la moins pire (la pire étant d’acheter une « maison merlin, cage à lapins », Coluche), car il aura engendré une emprise au sol supplémentaire. Chacun pense, isolément, que cela ne représente pas grande chose mais, mis bout à bout, l’ampleur des dégâts demeure considérable. Je ne m’appesantirai pas sur la folie des routes, déviations et autoroutes que l’on construit à tour de bras depuis des décennies…et pourtant, il n’y en a jamais assez quand même, ce qui confirme que ce n’est pas une solution.
Peut-être un jour faudra t-il se poser la question de la capacité d’accueil dont dispose la Terre à contenir une population humaine dont le nombre d’individus ne cesse de croître, simultanément aux exigences et besoins énergétiques de chacun : je regarde encore par curiosité cette émission de M6 intitulée « Recherche appartement ou maison» où la situation est toujours la même. Le client n’a pas le budget nécessaire mais voudrait sa maison de 100 m² minimum, avec trois grandes chambres minimum, un grand séjour, une cuisine super bien équipée ainsi que la salle de bains (bains à remous de préférence), un grand dressing, un grand garage (pour ses 2 grandes bagnoles minimum), un grand jardin avec une grande piscine, pas trop loin de la ville pour aller travailler tous les jours, mais pas trop près non plus pour profiter des joies de la campagne (sans le chant du coq le matin parce que quand même, ça nous emmerde), située sur la belle colline dont aura choisi le cadre environnant, au combien sympa, mais que l’on aura contribué à rendre artificiel vu que c’est là qu’on veut acheter ou construire : le tout pour la modique somme de 180 000 euros, frais d’agence compris bien entendu, oui mais, comme le dit le présentateur ou la présentatrice à chaque émission, « avez-vous conscience que votre budget n’est pas suffisant pour ce que vous recherchez ? ». Oui, ils en ont conscience, et c’est bien pour cela qu’ils viennent vous voir. Quelque fois même, on peut lire le désespoir, voire l’exaspération, de certains présentateurs dans leurs regards mais comme ils sont payés pour trouver l’introuvable, ils éviteront la crise diplomatique.

Donc, voici nos dernières contrées sauvages mises en pâture aux promoteurs en tous genres…ou à des particuliers aux goûts superflus. C’est le coup de grâce pour les écosystèmes et agrosystèmes encore existants. Nous sommes passés de l’âge de pierre à l’âge de béton…à vrai dire, je préférai encore l’âge de pierre, plus rustique certes, mais plus authentique…et moins superficiel du coup. On n’est pas obligé de revenir en arrière, mais notre Histoire est une expérience qui nous permet de tirer profit des bonnes choses et tirer des leçons de nos erreurs, ce que nous ne faisons pas actuellement.
Et c’est sans parler non plus de notre type de développement économique et ses soi-disant « bassins d’emplois » dont on nous targue tellement leurs bienfaisances (comme c’est cool de travailler chez MacDo : y’a qu’à voir la pub, ils sont tous souriants…mais avons-nous réellement envie de travailler là? Où préfèrerions-nous autre chose si on se penchait sur une politique d’emplois plus humanistes ? Oui je sais, il n’y a qu’eux qui offrent du boulot…et pour cause, on favorise qui on veut dans ce pays comme ailleurs). Et pourtant, ce développement économique a-t-il été efficient ? Si non, pourquoi s’entêter à poursuivre toujours dans la même direction. Et si malgré tout vous êtes en accord avec ça, observez bien qui s’implante toujours et partout en périphérie des villes et villages, grignotant encore un peu plus le paysage alentour et tuant le cœur des bourgs. Ne nous faisons pas d’illusions, ceux qui prônent ce type de développement d’emplois n’y enverront pas leurs rejetons. Ce qui compte, c’est que les effets soient immédiats, qu’ils aient des répercussions positives sur les symptômes des nos sociétés actuelles (sans pour autant qu’ils permettent de résoudre les problèmes de fond), qu’ils agissent durant le mandat des élus (pour une réélection éventuelle) et qu’ils permettent de prévoir le bout de notre temps, pas celui de nos enfants.

Alors voilà qu’arrive François Hollande et beaucoup d’entre nous pensent la situation sauvée.
En fait, je ne vois aucune différence entre la droite et la gauche, à l’exception d’une : la gauche fait plus dans le social que la droite, ensuite pour tout ce qui concerne la stratégie économique et écologique, c’est « kif kif bourricot ». En fait, être de gauche, après que la droite eu été au pouvoir, c’est facile : vous reprenez exactement les mêmes lignes de conduite et vous en rajoutez un peu plus dans le budget alloué au aides sociales, et le tour est joué.
J’ai déjà su que François Hollande n’était pas différent des autres, voire pire, lors de son passage à l’émission de Michel Drucker « Vivement dimanche » du 24 janvier 2010. Lors de son intervention télévisée, il avait prononcé cette phrase qui m’est restée « il faut produire, produire, produire » (trois fois au cas où on n’aurait pas compris). Cet homme qui prône le changement a 60 ans de retard : il reprend le vieux slogan des 30 glorieuses qui le sont moins si l’on regarde les conséquences à postériori, qu’elles soient écologiques, économiques et sociales. Il est certain que ceux et celles qui ont vécu pendant cette période en ont profité, mais quelque chose ne peut être glorieux que si elle est durable, ce qui n’est pas le cas. Ainsi, François Hollande va nous pousser à la croissance économique, idéologie qui persiste depuis plus d’un demi-siècle et qui n’a jamais fait ses preuves, bien au contraire. Je repense alors à Laurent Gerra dans sa façon de décrire notre nouveau président de la république, je cite « il n’a pas inventé le bidon de 2 litres » : effectivement !

Il doit y avoir quelque chose qui fait pression sur nos hommes politiques pour que l’on s’entête à poursuivre toujours dans la même voie. L’urgence environnementale est là et tout le monde y tourne le dos. Et croyez-vous que la croissance prônée par François Hollande et son « nouveau copain » Barack Obama va résoudre les problèmes sociaux et écologiques de l’Europe : arrêtons d’être naïfs, ceux qui en profiteront encore sont les grands lobbies, Monsanto en tête certainement. Je prends Monsanto pour illustrer mon propos car il est l’exemple ultime. Regardez-les nos hommes politiques en train de faire leur show : « Et t’aurais pas dû mettre ta cravate », « Et les frites françaises iront bien avec les hamburgers américains », et « je te dis tu, et on s’appelle et on se fait une bouffe » : c’est du haut niveau, le monde s’écroule et ils discutent patates frites au nom du rapprochement diplomatique. Ils sont d’ailleurs tellement préoccupés par leur image de gens sympathiques qui se font des risettes qu’ils en oublient de faire de la politique. J’essai de m’imaginer haut fonctionnaire avec le président américain qui me rétorquerai, je le cite « J’espère donc que les cheeseburgers de Chicago seront à la hauteur… » : je serai tenté d’y répondre « j’espère surtout qu’ils seront bientôt accessibles aux crève-la-faim…ça, plus autre chose ». Apparemment, ce qui les embarrasse en premier lieu, c’est leur taux de cholestérol avant l’urgence sociale, dont nous-mêmes n’avons que faire puisque « les envies prennent vie du côté de chez nous ».
Si le Plan Marshall a pu s’imposer après la seconde guerre mondiale (La France n’a pas pu dire non, on a une dette envers les américain qui nous ont libéré… « Si les ricains n’étaient pas là, nous serions tous en Germanie » – Michel Sardou -, mais puisque les ricains sont là, nous voilà tous en « Américanie » : c’est carrément moins pire que le nazisme, c’est sûr et certain, mais je ne sais pas si cela doit nous faire oublier la controverse concernant leur véritable motivation…économique bien entendu). Barack Obama n’aura pas de difficulté à négocier une nouvelle emprise de l’Amérique sur l’économie française et européenne, son homologue français étant déjà convaincu du bienfait d’une politique essentiellement basée sur le capitalisme (« produire, produire, produire»). Quand François Hollande parle de « reconquête de notre souveraineté industrielle et agricole », attendons-nous à voir encore plus de mécanisation dans nos procédés de production, réduisant la main d’œuvre et augmentant notre dépendance à une énergie fossile (le pétrole), bientôt en pénurie…et les grands lobbies de s’en mettre encore plein les poches, Monsanto en tête, le roi de la semence OGM et de ses produits phytosanitaires associés.
Voici un petit tour d’horizon de quelques lignes de conduite de notre nouveau président :
– « Notre agriculture sera soutenue lors de la révision de la PAC ». Elle l’est déjà, soutenue (avec nos impôts !!!) ! Et les paysans, les vrais, ceux pour qui j’ai un profond respect, qui respectent la terre, qui aiment leur métier et qui voudraient simplement pouvoir en vivre sans être dépendants des primes de l’état, ceux-là sont la dernière roue du carrosse : ceux qui sont les plus aidés sont les plus gros, ceux qui ont remembré leurs parcelles et qui produisent en sur-quantité des céréales et du colza, parfois du tournesol et du maïs pourvu qu’il reste encore de l’eau. C’est à ces derniers que les soutiens iront, à ceux qui privilégient la quantité à la qualité, les rendant encore plus forts et éliminant les dernières exploitations à dimension humaine. L’agriculture la plus conventionnelle est intensive et elle le restera : même topo pour l’agroforesterie. Concernant ce dernier point, inutile de montrer les indonésiens (par exemple) du doigt lorsqu’ils démâtent leurs forêts et leurs orangs-outangs, puisqu’en France nous faisons la même chose, mais ça passe plus inaperçu : il y’a d’abord eu la politique du « tout résineux » et de la populiculture à outrance auxquelles se mêle la production industrielle du bois à un point que nous ne laissons pas vieillir nos forêts et que les arbres de plus de cent ans se compteront bientôt sur les doigts d’une main. Avec eux disparaît une biodiversité spécifique et l’humus n’enrichit plus les sols forestiers qui sont rentabilisés jusqu’à la couenne, comme les champs de céréales d’ailleurs. Du coup, s’ensuivent disparition des haies, disparition des arbres sénescents, pollution des nappes phréatiques, érosions et appauvrissements des sols et ruissellements de surface provoquant inondations et autres coulées de boues.
– « Je ferai construire 2,5 millions de logements ». Et allé, remettons-en un coup tiens ! Y’en à ras le bol ! L’immobilier va encore exploser, et c’est encore un coup de plus porté aux derniers écosystèmes qui laisseront la place à des baraques fissurées au bout d’un an d’existence parce que, là aussi, il va falloir y aller, il va falloir « produire, produire, produire » (« Propriétaire à tout prix. Pour devenir propriétaires, de plus en plus de Français sont en quête d’alternatives à moindre coût. 200 000 familles optent ainsi pour des maisons « low cost », dont le prix n’excède pas 120 000 Euros. Mais ce marché lucratif a attiré des constructeurs peu scrupuleux… », Emission « Envoyé spécial » sur france 2 du jeudi 17 mai 2012). On va encore et toujours avaler des espaces naturels et agricoles au profit de nouvelles constructions. Je vous dis, rien n’a changé, les objectifs et les méthodes sont toujours les mêmes jusqu’au jour où on va se ramasser.
– « les rémunérations indécentes taxées à 75 % » : ils vont tous se barrer à l’étranger pour ouvrir leurs comptes ailleurs et échapper à la fiscalité française. Du même coup, les banques se verront amputées de l’argent des plus riches et n’auront pas d’autre choix que de faire supporter la différence aux clients restants: c’est-à-dire aux revenus « moyens » et aux plus pauvres.
– « Je permettrai à tous d’accéder à la santé ». Il fait bien d’anticiper parce que son optique de « produire, produire, produire » va toujours nous conduire à l’ultra-performance où se succèderont Burn out sur Burn out et dépressions nerveuses (La France étant déjà aux premiers rangs des consommateurs d’antidépresseurs et anxiolytiques). Je pense que le déficit de la sécurité sociale n’est pas prêt de se réduire.
– Monsieur François Hollande veut « bloquer le prix de l’essence ». J’imagine aussi, parce que c’est prévisible, que le secteur de l’automobile fera partie des fleurons de bataille de l’économie française (sa déesse la voiture quand tu nous tiens) afin de surpasser la concurrence étrangère. Bien que la voiture électrique ait fait son apparition, beaucoup d’entre nous continueront à conduire des véhicules à essence. De plus, avec le succès des loisirs « verts » (quel cynisme !), la motoculture et tout se qui fait « broum broum » ont de beaux jours devant eux. On attendra la pénurie complète au lieu de commencer à trouver des solutions pour s’affranchir, progressivement, sans brutalité, d’une ressource qui s’épuise à grande vitesse. Je ne vois pas comment il sera alors possible de bloquer les prix de celle-ci, sachant que la France n’est pas propriétaire des grandes réserves pétrolifères et que cette ressource, comme toutes les autres, obéit à une loi du marché vieille comme le monde : plus elle se fera rare et plus elle deviendra chère à l’importation. Où alors, peut-être, nous aussi, rentrerons-nous dans la bataille pour les ressources pétrolifères en arctique (cf. la ruée vers l’arctique), quitte éventuellement à nous faire la guerre (« on n’aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire », Nino Ferrer). Et si « Mad max 2 » était un film d’anticipation, comme « Soleil vert » d’ailleurs ?
Avec François Hollande au pouvoir, c’est l’effondrement garantie…et si vous n’êtes pas d’accord avec moi, je vous propose d’en reparler dans cinq ans…et certainement bien avant !

Yann BATAILHOU
Ecologue Militant Indépendant

11 Commentaires

  1. L’eau sèche:
    http://www.lepetitjournal.com/mexico/a-la-une-mexico/93859-mexique-eau-solide-secheresse-sergio-rico.html
    Il ne faut jamais dirent, jamais…
    Comme disait Ghandi, il faut être les changement que l’on veux voir incarner dans le monde.
    Parce que si tu sais d’ou tu viens (un monde sans administration) et ou tu vas. (un monde qui survivras à l’administration) celle-ci n’a aucun sens.
    Comme le chinois qui hier me soutenais que le problème venaient de l’immigration.

    • Oui, le chimiste a solidifié de l’eau (eau qui existe déjà à l’état solide lorsqu’elle est sous forme de glace): moi, je n’ai pas parlé de solidification. En même temps, si c’est tout ce que vous avez retenu du commentaire, c’est un peu dommage!

  2. Hello,
    J’ai trouvé ce texte trouvé sur le blog de Paul Jorion, vous en pensez quoi?

    Lettre de la jeunesse révoltée à aux vieux sages qui nous ont abandonnés

    Nous sommes jeunes, nous vivons parmi vous en 2012, vous ne nous voyez pas, vous ne nous entendez pas, nous ne vous intéressons pas.

    Percevez-vous le monde dans lequel nous grandissons ? No future. La génération qui passe le bac cette année a vécu les attentats du 11 septembre alors qu’ils étaient en CE1, suivis de toutes ses mesures liberticides, de la peur, et de tout ce cancer social qui en a suivi. Elle sortait de la 5ème lorsque nous sommes entrés en « crise économique ». Pour vous, ce n’est peut-être qu’un passage du monde, de votre vie ; pour cette génération, c’est toute leur vie, toute leur ouverture au monde qui a été marquée par cette crise, qui n’est plus ponctuelle, mais un état stable de notre société. En d’autres mots nous entrons dans le monde adulte face à une crise de civilisation. Et vous nous avez proposés, pour apaiser ces peurs, l’éducation par Loft Story depuis que nous avons 7 ans. Nous n’avons rien demandé, rien choisi, c’est le monde que vous nous avez infligés. Nous voulons nous élever, vous ne nous laissez aucune porte de sortie digne pour notre vie adulte ; le combat des uns contre les autres pour unique salue.

    Les dernières élections présidentielles ont mis à jour le poids du lobby du monde d’avant. Le lobby des retraités, qui profite d’une vie qui les a portés en haut de la pyramide des favorisés et des égoïstes. Le poids électoral de cette catégorie de population est cajolé, puisqu’ils votent massivement, et défendent leurs intérêts de classe. Vous avez profité d’une vie active sur un marché de l’emploi stable, des entreprises encore humaines, des investissements immobiliers et boursiers juteux, d’un état protecteur, et à présent d’une retraite dorée. Vous avez épuisé les ressources naturelles, et inondé l’environnement de détritus et de gaz à effet de serre. Vous nous léguez ainsi une dette multiple : économique, environnementale, et morale. Nous devons nous endetter sur une vie pour racheter vos logements d’une superficie toujours plus réduite, nous devons rembourser la dette de l’état dont vous avez profité, nous devons protéger l’environnement que vous avez détruit et réparer autant que possible les dégâts engendrés. Et vous nous culpabilisez afin de pouvoir rester assis sur votre trône. Par-dessus tout, vous nous demandez de penser à construire un autre système (sans impacter votre situation bien entendu), et de réfléchir à des structures qui soit durables pour tous. Honte à vous.

    C’est vous qui devez utiliser votre savoir pour changer les structures, qui devez donner de votre temps pour construire un autre possible. Dans 10 à 20 ans, tout ce que nous connaissons sera caduque, et nous allons assister à un effondrement de ce monde. Les dirigeants le savent, nous le savons. Mais personne ne bouge. Ceux qui en pâtiront ne sont pas les clients qui contribuent le plus au vote lors des élections. Pour faire perdurer tout cela, nous assistons à une montée de l’extrême droite, qui n’est rien d’autre qu’une solution encore plus conservatrice, cherchant des bouc émissaires parmi les plus défavorisés, les plus vulnérables, pour ne pas changer votre mode de fonctionnement, et accélérer notre combat des uns contre les autres dans une atmosphère irrespirable.

    La réalité est que nous utilisons plus de ressources que la terre ne peut le supporter. Le PIB est un indicateur extrêmement dangereux, qui prend source dans une époque ancienne où nous ne percevions pas l’impact de nos agissements. Il ne reflète ni l’épanouissement humain, ni l’élévation de l’homme. Il n’est que l’indicateur de la vitesse à laquelle nous courrons à notre perte. Celle de notre génération. Nous la vivrons au cours de notre vie, assurément, au contraire de ceux qui l’ont causée. Encore une fois, les dirigeants actuels ont parfaitement conscience de cette situation.

    La concentration des richesses est également un immense fléau, elle empêche tout mouvement, elle a appauvri les classes moyennes depuis 30 ans, et elles doivent compenser par de l’endettement pour stabiliser leur niveau de vie. Paradis fiscaux, cadeaux fiscaux des états occidentaux, dogme du libéralisme économique comme arme d’une classe sociale ont égorgés nos pays. Cette concentration des richesses a corrompu le pouvoir comme jamais, plaçant ses sbires, anciens de Goldman Sachs pour ne citer qu’elle, aux plus hauts postes des états et des banques centrales aux USA et en Europe. Le pouvoir politique est un canard sans tête que nous n’osons regarder, tellement nous sommes effrayés de le voir végéter sans direction, et trahir les idéaux de nos aïeux.

    L’élite mondiale est tétanisée, pris en étau entre ses intérêts personnels, et le futur qui se dessine. Incapable de sacrifices, tels des enfants qui ont fait une bêtise mais refusent de l’assumer et tentent de la nier jusqu’au ridicule, elle est en train de nous tuer. 10-20 ans, c’est demain. Ces gens nous inoculent un poison qui fera effet demain.

    La jeune génération est incroyablement calme. Des mouvements ont éclos à travers le monde. Ces jeunes étaient « indignés ». Face à la situation que nous connaissons, avouez que nous sommes on ne peut plus modérés. Nous avions totalement confiance en vous, vous nous abandonnez à notre sort, et nous continuons de vous regarder avec confiance. Réveillez-vous et soyez en dignes.

    Ce que nous demandons aux générations précédentes c’est de nous aider. Nous ne sommes animés par aucune haine, simplement par un sentiment d’abandon. Nous sommes perdus, et vous oubliez votre rôle de sage en défendant votre situation. Vous êtes le 3ème âge le plus irresponsable de l’histoire de l’humanité.

    Nous avons acquis au cours des derniers siècles un trésor. Ce trésor, c’est le savoir, c’est la technologie, c’est la capacité d’échanges entre tous les terriens. Internet en est bien évidemment l’aboutissement. Nous vivons dans une société de l’image, mais paradoxalement, jamais une génération n’est entrée dans le monde avec une vision aussi complète de l’être humain, avec ses défauts et ses grandeurs, son histoire, son savoir. L’image est importante dans notre société, mais l’image que nous avons est complète, bien que brouillée ; notre courte vie nous empêche de traiter parfaitement toutes ces informations.

    Ces technologies peuvent nous amener à basculer de civilisation. Un retour en arrière est possible, en jouant aux apprentis sorciers avec le nucléaire. Un bond en avant, et nous en venons à l’essentiel, si vous, retraités, qui avez du temps à consacrer à l’humanité, donnez de votre temps et de votre argent pour bâtir notre futur. Il s’agit de permettre de fournir de la nourriture avec gratuité, grâce à l’hydroponie par exemple. Il s’agit de développer les énergies renouvelables, et de construire des réseaux de transports automatisés. Il s’agit d’automatiser, en somme, tout ce qui peut l’être, pour subvenir aux besoins élémentaires. Le progrès technique a siphonné l’emploi peu qualifié, et a contribué a une augmentation de la part du capital dans la valeur ajoutée. Il faut : soit partager, soit utiliser le progrès technique pour subvenir à tous.
    Osons basculer dans une civilisation monde, dont le combat des uns contre les autres ne serait plus considéré comme une vertu, mais comme un cancer. Acceptons qu’il est aujourd’hui possible d’offrir la survie à tous, en captant le meilleur de ces derniers siècles, et en fixant le pire comme une direction à ne pas suivre.

    Nous en appelons aux dirigeants de ce monde à mettre en place immédiatement, en coopération ou dans chaque pays, au sein de chaque gouvernement, un ministère ou toute autre structure qui s’attèlerait à faire converger les forces intellectuelles pour entrer au cours de 20 prochaines années dans une nouvelle civilisation, et non pas uniquement tomber de l’ancien monde.

    Nous, jeune génération, nous n’avons pas d’ambition, pas de haine. Nous avons compris que la vie est courte, et c’est pourquoi nous voulons simplement avoir l’essentiel pour subvenir à nos besoins élémentaires, pour nous permettre ensuite de nous construire intérieurement, nous choisir, nous grandir. Pas de nous adapter à un monde mourant.
    Nous avons confiance en vous. Vous êtes notre dernier espoir. Vous êtes notre seul espoir.

    Avec toute notre indignation et notre énergie,

    La jeunesse 2012

    • Courage Gaillard, je leur dit ça depuis 30 ans, et j’étais pas le premier. Juste, là on est un peu au bord du gouffre (depuis les années 90), et ça sent le soufre…
      Plein de choses que tu penses maintenant savoir sont fausses, à l’opposé de leur nom quasiment.
      Génocide mondial en + ou – douceur. Incroyable, bouleversant, révoltant, déprimant, et… Révélateur+++ (mais faut speeder un brin…) !

  3. La vieillesse sait, mais ne peut pas,
    la jeunesse peut, mais ne sait pas.
    Je sais ce qu’il faudrait, mais je vous laisse un monde que je n’ai pas souhaité.
    Il vous faut compter sur vous même, mettre en oeuvre votre stratégie, éteindre la télé et prendre le pouvoir dans le respect et la non violence.
    Misez sur la fraternité des citoyens du monde, dans l’amour et le don.
    Lancez vous avec enthousiasme dans la création de votre monde.
    Croyez en vous même,
    Nous avons échoué.

  4. BATAILHOU, peut-être est ce que cela a dépassé votre pensée, mais la voiture électrique ne résoud rien écologiquement parlant (même le vélo électrique fait guère mieux). Ceci étant dit, j’ai connu des élus notamment socialistes qui ont bataillé dur contre l’enfouissement des déchets nucléaires sur un site local et qui préconisaient la voiture électrique contre le réchauffement climatique (c’était au moment de l’exportation des déchets nucléaires en Russie, LOL.) C’est peu dire qu’ils sont largués; cependant certains sont conscients au fond d’eux-même de l’impasse actuelle mais n’osent pas le dire ouvertement à leurs administrés: c’est que le maintien au pouvoir supporte de NE PRENDRE AUCUN RISQUE « si j’ai été élu c’est parce que mon programme plait et s’il plait c’est qu’il contient le mot magique: « plus » plus de travail, de revenus, de confort, de liberté. Donc un élu socialiste assez conscient me disait: « vous vous rendez compte, moins de finances publiques, comment leur annoncer cela aux voeux ». « Dîtes leur la vérité tout simplement, dîtes leur que ce monde est intenable, qu’ils vont perdre en confort mais retrouver en art de vivre s’ils s’y prennent bien »(sans compter la vérité sur le financement public). « Heu c’est la Crise, les budgets sont serrés mais nous allons nous battre sur le front de l’emploi et du développement durable,et patati et patata ».
    « Ouf c’est pas tombé sur moi » se disent en choeur les collègues de la personne licenciée qui risque désormais à 45 ans une existence misérable; « et puis elle a commis une faute » sans s’apercevoir que c’est un licenciement déguisé. Voyez vous dans cette société du paraître, sans profondeur, déracinée et anesthésiée, le courage n’est plus de mise, la gangrène est trop avancée. D’ailleurs, ou Sarkozy appuyait là ou ça faisait mal, Hollande en urgentiste de pacotille, propose une aspirine; »et hop je vais pouvoir enchainer tranquillement Euro de foot, Tour de France et Jeux Olympiques ». Une confrèrie du dopage, en somme…

    • Bonjour,

      Finalement, on partage les mêmes convictions.
      Non, l’histoire de la voiture électrique n’a pas dépassé mes pensées: si ce n’était que moi, je préconiserai un monde où l’utilisation de la voiture seraît réduite à son strict minimum. D’ailleurs, je vois bien nos gosses se rendrent à l’école, non pas en empruntant le car scolaire mais en prenant la calèche tirée par de bons vieux percherons dont on aura au passage sauvée la race…et les prairies dans lesquelles ils iront brouter une fois leur labeur accomplit. Mais voyez-vous, rien qu’en écrivant cela, je vais passé pour un illuminé, non pas auprès de vous, qui apparemment êtes convaincu, mais auprès de la majorité de la population qui ne saurait comment vivre sans la sacro-sainte bagnole. Alors, pardonnez-moi si j’y vais progressivement concernant l’automobile, mais si déjà on peut passer du pétrole à l’électrique, ce sera mieux que rien: effectivement il faudra produire plus d’électricité, mais on aura quand même résolu une partie du problème (je dis bien une partie seulement)concernant la pollution au dioxyde de carbone émanant de la combustion des énergies fossiles ou des biocarburants (qui sont loin de l’être, bio), et qui engendre les changements climatiques que l’on sait.
      Au plaisir

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