Dénoncer c’est bien, mais les arguments sont également important et ce petit résumé des faits contribuera peut être à vous ouvrir les yeux sur le problème. Il faut savoir que le phénomène est avant tout commercial, de grosses entreprises comme Monsanto (pour ne citer d’elle) fourguent à tout va des produits toxiques alors que des alternatives existent, mais celles-ci ne sont pas commerciales, pas enrichissantes ni suffisamment dangereuses…
Voici donc les pesticides en chiffres, de quoi faire peur!
Personne n’est surpris des polémiques toujours plus nombreuses et accusatrices sur l’utilisation et la prolifération des pesticides.
Mais avez-vous vraiment pris le temps un jour de lire les chiffres et d’en peser les conséquences?
Aux âmes sensibles: abstenez-vous.
Une terre morte? (et l’homme aussi, par la même occasion…)
La France utilise 100 000 tonnes de pesticides par an pour 660 000 exploitations agricoles (c’est un des plus gros consommateurs du monde)
La France utilise 100 000 tonnes de pesticides par an.Mort biologique des sols des grandes contrées fertiles dont 30% sont fatigués ou exténués.
En France, 96% des cours d´eau et 61% des nappes phréatiques contiennent au moins un pesticide. 75% des eaux françaises sont ainsi contaminées et seront inaptes à satisfaire l´objectif fixé pour 2015 par la Directive européenne quant au bon état des eaux.
80% du Vivant étant concentré sur les trente premiers centimètres d´épaisseur du sol, la mort biologique de ce dernier est chose accomplie dans toutes les contrées où sévit une telle agriculture.
Le marché national des produits de protection des plantes est dominé par les fongicides: entre 50 et 60% du total, notamment employés dans l’arboriculture, la viticulture et la céréaliculture.
La seconde catégorie des substances phytosanitaires utilisées est constituée des herbicides, avec 28 à 37% du tonnage des produits actifs employés.
Viennent enfin les insecticides (et acaricides) qui ne représentent que quelque 5% de l´ensemble, avec les aléas annuels causés par les fluctuations des attaques.
Quant aux engrais, des 20 à 30 kilogrammes d´azote à l´hectare préconisés, ils ont atteint tranquillement 250 kilogrammes sur des parcelles de plus en plus vastes, sans relief et démunies de haies.Envie de manger ça?
Un français ingère chaque année 1,5 kg de pesticides
5% des fruits et légumes vendus en Europe présentent encore des valeurs résiduelles en biocides supérieures aux plafonds autorisés.
En Picardie, les poiriers reçoivent jusqu´à 27 traitements à l´année. Les cerisiers reçoivent chaque saison entre dix et quarante traitements de pesticides.
L’Association européenne de la protection des plantes (ECPA) regroupe 80% des producteurs de pesticides de l’Union européenne (Bayer, Monsanto, BASF, DuPont de Nemours…).Un cancer pour nos enfants?
Les enfants d´agriculteurs présentent deux fois plus de malformations génitales que les autres, mais on nous dit que le cause à effet n´est pas prouvé alors qu´un cocktail de quelque 100.000 molécules de synthèses sont baladeuses dans les sols, les eaux et les airs agricoles.
Un enfant sur 440 en France va développer un cancer avant l’âge de 15 ans.
96 % de nos cours d’eaux et 61 % de nos nappes phréatiques sont pollués par un cortège délétère de 230 pesticides, avec comme molécule prééminente l’atrazine, remarquable génératrice de cancers (du sein et des ovaires), de maladies cardiovasculaires, de dégénérescences musculaires, de lésions des poumons et des reins.
1 personne âgée ayant été exposée aux biocides a 5,6 fois plus de risques de développer la maladie de Parkinson et 2,3 fois plus la maladie d´Alzheimer
Un enfant sur 440 en France va développer un cancer avant l’âge de 15 ans (selon lepoint.fr déc. 2010).
Entre 2000 et 2004, 8.473 nouveaux cas de cancers (leucémies, tumeurs du système nerveux central, lymphomes…) ont été enregistrés chez les quelque 11 millions d’enfants de moins de 15 ans (selon lepoint.fr déc. 2010).
Les cancers des moins de 15 ans sont la deuxième cause de mortalité chez les enfants après les accidents. 50 % de ces cancers sont intervenus avant l’âge de 5 ans (entre 2000 et 2004, selon lepoint.fr déc. 2010).
25.000 suicides de cultivateurs en Inde surendettés envers leurs fournisseurs de pesticides.Bien entendu, nous avons toujours tendance à rejeter la faute sur les autres: c’est l’Etat qui est responsable, ce sont les multinationales, ce sont les agriculteurs. Non. Les vrais coupables, ce sont ceux qui acceptent sans broncher, c’est nous, consommateurs.
Mangeons moins mais mangeons mieux: nous serons en meilleure santé, la terre s’en portera mieux et nous dépenserons moins.
Source: intelligenceverte.org
Et puisque j’aime bien faire dans l’info connexe et que je vous aime bien aussi (mais oui! je vous aime bien! ;-] ) je vous propose un petit article sur la manière dont les pesticides nous ont été imposés:
«Les pesticides ont été imposés par la désinformation»
Par Eliane PATRIARCA
Il se lit d’une traite. Pourtant c’est un pavé touffu qui parle de pesticides. Mais le récit est si instructif, avec des personnages hauts en couleur et de nombreuses révélations, qu’on ne le lâche pas. L’enquête des auteurs de Pesticides, révélations sur un scandale français le journaliste Fabrice Nicolino, collaborateur du magazine Terre Sauvage et l’enseignant François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures, association antipesticides permet de comprendre comment la France a basculé, depuis la Libération, dans une agriculture dopée aux pesticides. Les pièces du puzzle s’assemblent peu à peu, pour révéler le réseau qui s’est tissé entre industriels, services de l’Etat, organismes de recherche, syndicats agricoles. Entretien avec Fabrice Nicolino, autour de ce livre sans concessions, qui sort aujourd’hui (1), deux jours avant l’ouverture à Paris du Salon de l’agriculture.
Les pesticides, ça débute comme un conte de fées ?
La chimie de synthèse a d’abord été un miracle. Face à la dévastation des cultures par des champignons, parasites, insectes, ou oiseaux, on parlait de «peste agricole». Les soldats américains débarquent en France lors de la Première Guerre mondiale, et avec eux le doryphore, un coléoptère, parasite de la pomme de terre. Une catastrophe car elle est alors la base de l’alimentation. On est démuni: on ramasse les doryphores à mains nues. Des agronomes se lancent dans le combat mais n’arrivent à rien… A la fin de la guerre, se produit un miracle : l’invention du premier pesticide de synthèse, le DDT, qui a un effet foudroyant sur les ravageurs agricoles. Une promesse de triomphe complet de l’homme sur la nature ! On entre dans une phase d’utilisation massive des molécules de synthèse avec une bonne foi unanime et totale.
Dès lors se met en place ce système qui perdure ?
C’est à partir de 1945 que se bâtit une machine paratotalitaire au service de l’industrie agrochimique. Le pionnier en est Fernand Willaume, ingénieur agronome qui crée des comités où il regroupe tout ce qui compte dans le domaine : sociétés savantes, responsables des services du ministère de l’Agriculture, l’Inra et les industriels de l’agrochimie. En dix ans, de 1945 à 1955, grâce à ces structures incestueuses, l’industrie s’empare de tous les postes de décision et de contrôle.
La fin des années 60 signe la fin de l’innocence…
Il y a d’abord le coup de tonnerre provoqué par le livre de la zoologiste américaine, Rachel Carson ( le Printemps silencieux , 1963) qui révèle les effets destructeurs du DDT sur la faune aquatique et établit un lien entre mort des écosystèmes et utilisation massive des pesticides. Le lobby accuse Carson d’être folle, communiste, agent du KGB… 1963 marque l’entrée dans la complicité consciente.
Le lobby pesticides croise alors celui de l’amiante…
En 1969, une conférence scientifique à Stockholm dénonce les ravages du DDT. Les industriels veulent allumer des contre-feux mais ne savent pas comment faire. En 1970, ils s’adressent au cabinet de relations publiques de Marcel Valtat, l’homme qui créera le Comité pro-amiante, fer de lance du lobby industriel de la fibre cancérogène. Valtat monte une prodigieuse opération de désinformation, un congrès sur les pesticides truqués, financé par l’industrie qui en assure aussi le secrétariat scientifique ! On bascule dans la mauvaise foi généralisée.
Où en est-on aujourd’hui?
Le système perdure et l’industrie se livre à une bagarre défensive. A l’exemple du Forum pour une agriculture raisonnée et respectueuse de l’environnement, créé en 1993. En fait, une farce énorme, une vaste opération de propagande, dont nous révélons qu’elle a été lancée par l’Union des industries de la protection des plantes. L’agriculture raisonnée consiste en un accord avec des paysans qui acceptent de respecter la loi sur l’utilisation des pesticides, donc de ne pas en balancer partout. Quant à la commission d’évaluation de la toxicité des pesticides, pilier du système d’homologation, dont nous révélons que nombre de ses experts avaient partie liée, de façon discrète voire secrète avec les intérêts industriels, elle est en cours de réforme depuis l’an dernier.
C’est l’impasse agricole, écologique, sanitaire : vous ne désespérez pas ?
Je n’ai d’espoir que dans la révolte collective. Sans intervention de la société, le système perdurera.
(1) Ed. Fayard.
Source: madinin-art.net
Où le slogan « mangez cinq fruits et légumes par jour » pourrait être interprété comme une incitation au suicide, à moins que ce ne soit un génocide programmé……..car les conséquences sont connues, et malgré tout, on insiste sur l’utilisation de ces poisons.