Attention, Vêtements et chaussures toxiques…

On ne peut ignorer le lait à la mélamine, les chaussures allergisantes, les canapés empoisonnés etc… Merci Mulder

mégaportail.com/2007

Pour faire des vêtements ou des chaussures, prenez du tissu ou du cuir, du fils et bien entendu… des produits toxiques en tout genre. Selon un reportage d’Arte repris par Hexaconso, l’Asie serait devenu le paradis de la mode qui tue, de plus en plus en d’usines utilisant des substances nocives pour concevoir leur habits. A l’évidence, vous ne regardez plus votre armoire de la même manière.

Arte a diffusé l’été dernier un reportage extrêmement intéressant sur les procédés de fabrication en vigueur dans les pays asiatiques, dans les secteurs du textile et du cuir. Intéressant, mais surtout édifiant et effrayant !

Textile et cuir venu d’Asie : chics, pas chers et toxiques

L’Asie serait devenu le paradis de la mode qui tue, de plus en plus en d’usines utilisant des substances nocives pour concevoir leur habits

Les produits toxiques utilisés dans l’agriculture étaient déjà pointés du doigt. Voici maintenant les produits toxiques dans nos vêtements et accessoires.

Tout commence en Europe, où l’industrie chimique fabrique des produits toxiques divers et variés, plus ou moins nocifs pour l’homme et l’environnement, qu’elle exporte ensuite dans les pays « low cost ». Ces produits y seront utilisés pour fabriquer les jeans, tee-shirts, sous-vêtements, chaussures, jouets… que nous retrouverons ensuite dans nos boutiques, puis dans nos maisons.

Au passage, les produits toxiques manipulés sans aucune protection dans des pays tels que l’Inde ou le Bangladesh auront empoisonné les ouvriers et leur famille. Les plus grandes marques de mode sont notamment concernées, et citées sans ménagement dans ce reportage : H&M, C&A, Esprit, Zara… (tiens, tiens, j’ai déjà vu ces noms quelque part …).

LE DMFU

Au rayon des poisons couramment employés, il y a tout d’abord le diméthylfumarate (DMFu), que l’on retrouve dans les petits sachets mis dans les boîtes de chaussures par exemple. Il se présente à température ambiante sous forme de cristaux blancs presque inodores, et présente des propriétés antifongiques (anti-moisissures), c’est-à-dire qu’il détruit et évite le développement de champignons. Il est principalement utilisé pour favoriser la conservation de semences, de textiles, d’articles en cuir et de mobilier, principalement lors des opérations de stockage et de transport.

En théorie, l’utilisation du DMFu à des fins antifongiques est interdite en Europe, dans le cadre de la directive 98/8/CE, appelée communément directive « biocides ». Mais le fait est que ce produit continue d’être utilisé dans la plupart des articles fabriqués en Asie tels que chaussures, canapés, sièges, articles de maroquinerie… Les contrôles effectués sur ces marchandises sont assez rares, et surtout ils ne servent quasiment à rien, puisqu’il n’y a ni obligation de retirer les produits incriminés, ni sanction pour l’entreprise qui les importe.

En France, ce sont ainsi plusieurs centaines de cas d’irritation, parfois très importante, suite à l’exposition au DMFu qui sont répertoriés chaque année.

LE TANNAGE DU CUIR

Depuis quelques temps, la Chine n’arrive plus à satisfaire la demande mondiale en cuir. C’est donc le Bangladesh qui est devenu l’un des plus importants exportateurs de cuir. On y trouve du cuir de vachette en abondance, et la main d’œuvre y est la moins chère du monde. Mais surtout, les réglementations en matière de protection environnementale et des ouvriers sont quasi inexistantes. Alors que les tanneries européennes, encadrées par des réglementations communautaires sévères en la matière, supportent des coûts élevés pour le traitement de leurs rejets et pour la protection de leurs ouvriers. Autant de bonnes raisons donc, pour les marques occidentales, d’aller se fournir en cuir bon marché dans un tel pays.

La liste des produits chimiques potentiellement dangereux pour l’homme et l’environnement utilisés pour le tannage du cuir est longue. On y trouve des sels de chrome, dont le chrome hexavalent (chrome VI) cancérigène par inhalation et allergène par contact, des substances organiques chlorées qui s’attaquent aux voies respiratoires, de l’oxyde d’éthylène qui s’en prend au patrimoine génétique, des métaux lourds divers et variés (aluminium, nickel, plomb, mercure…), des produits à base de cyanure…

Totalement ignorants quant à la toxicité de ces produits, les ouvriers bangladais les manipulent donc sans aucune protection, souvent pieds et mains nus, sans masque de protection. Et les eaux usées, chargées en produits toxiques, sont déversées dans les rues sans aucun traitement, polluant peu à peu les villes et également les terres agricoles alentours.

Enfermés dans des containers, les cuirs empoisonnés débarquent ensuite dans les ports européens. D’après la médecine du travail du Port de Hambourg, un container sur deux en provenance d’Asie est ainsi contaminé par des substances chlorées. Pour ne pas avoir à les ouvrir et à respirer les gaz qui s’en échapperaient, les contrôles sont effectués à l’aide d’une sonde introduite dans le container fermé ! Mais la Douane ne procède qu’à des contrôles aléatoires, et aucune disposition juridique ne permet de mettre hors circuit les containers contaminés, qui pourront ainsi traverser l’Europe librement. Ce sont donc les employés chargés d’ouvrir ces containers et de stocker les marchandises qui seront exposés à ces gaz toxiques.

L’INDUSTRIE TEXTILE

Outre le cuir, le textile est également un secteur fortement consommateur de produits chimiques potentiellement dangereux. Ainsi, dans l’entrepôt central de la marque H&M, sur le Port de Hambourg, 70% des employés se plaignent de douleurs pouvant résulter d’un empoisonnement lié aux produits qu’ils manipulent. Ou cette employée de la marque Esprit, dont le travail consistait à repasser les jeans tout juste sortis des containers, qui souffre aujourd’hui de graves problèmes respiratoires, vraisemblablement liés au dichlorométhane (l’un des solvants les plus irritants qui soit), présent dans ces jeans fabriqués en Asie.

Quand la mode tue ! C’est effectivement parce que les jeans délavés, usés, voire troués sont à la mode que des centaines d’ouvriers turcs sont morts. La technique utilisée pour rendre ces pantalons « tendance » était en effet le sablage (projection de particules de sable sur les jeans pour les user), effectué bien entendu sans les protections adaptées pour les ouvriers.

Aujourd’hui interdite en Turquie, cette technique ne l’est pas au Bangladesh où certains ouvriers travaillent avec pour toute protection des bouts de tissus sur le nez. Ce qui ne peut empêcher les minuscules particules de quartz de s’incruster dans leurs poumons, et de finir par les asphyxier totalement.

Autre activité à forte teneur en produits toxiques, la teinture. Pour les modèles en coton, c’est en Inde que cela se passe. Tirupur, dans le sud du pays, est en effet le nouvel « eldorado textile », avec près de 10 000 usines qui fabriquent en continu des vêtements pour les marques occidentales. La teinture est une activité très consommatrice de produits dangereux pour l’homme et l’environnement. On utilise en effet des colorants azoïques, interdits en Europe, des colorants chlorés, des métaux lourds (pour la brillance)… Et plus la couleur est foncée, plus la concentration en produits toxiques est importante (les sous-vêtements noirs, si prisés pour leur côté chic et sexy, sont de véritables concentrés de poisons…).

Les ouvriers indiens ne sont bien sûr pas informés de la dangerosité ni de la toxicité des produits qu’ils manipulent sans aucune protection ni précaution. On ne compte plus les explosions, incendies… dans les usines de Tirupur. Et les ouvriers pataugent, pieds nus, dans les eaux de teinture ou de blanchiment, dans lesquelles ils déversent, souvent sans gants ni masque, des tombereaux de produits toxiques. Des eaux usées dont on se débarrasse comme on peut, en les filtrant et en créant des champs de boues hautement toxiques qui seront évacuées dans de simples sacs, remplis à la pelle. Des sacs jetés sur les montagnes de résidus toxiques qui envahissent Tirupur, dont l’eau et les terres ont ainsi été totalement contaminées en seulement une vingtaine d’années. Les médecins de Tirupur tirent la sonnette d’alarme. En 10 ans, le nombre de cancers a été multiplié par deux dans la région, au point que des cliniques spécialisées en oncologie se sont établies à Tirupur. Mais il n’est bien sûr pas question que les autorités fassent des recherches sur les liens possibles entre cancer et industrie textile…

Tirupur ne compte pas que des usines textile. Il y a aussi de très beaux hôtels, dans lesquels séjournent les acheteurs occidentaux venus s’approvisionner en textile bon marché. Ces hôtels sont tellement confortables qu’ils ne les quittent pas, ce sont les responsables des entreprises indiennes qui viennent à leur rencontre. Pour leur éviter de voir les conditions de travail des ouvriers, et leur éviter également peut-être de respirer quelques vapeurs toxiques…

Face à ce triste constat, certains se tournent vers le coton bio, sur lequel mise beaucoup l’enseigne H&M par exemple. Mais en Inde, coton bio et coton ordinaire se côtoient dans les champs, et on peut se demander ce qu’il reste de bio quand la parcelle adjacente a été inondé de pesticides. Et dans les entreprises textiles, coton bio et ordinaire sont juste répartis en deux tas, une petite pancarte indiquant lequel est bio ! Ce qui fait d’ailleurs bien rire le directeur d’entreprise interviewé. Sans compter que les colorants pour le coton bio sont exactement les mêmes que ceux utilisés pour les tee-shirts à deux euros ! Pas étonnant donc que quelques petits malins, cherchant à surfer sur cette tendance, nous proposent des tee-shirts bio de toutes les couleurs à des prix défiant toute concurrence. D’autant plus, que selon les spécialistes, il se vend aujourd’hui plus de coton bio qu’il ne s’en cultive ! Cherchez l’erreur… Les marques proposant de véritables textiles bio sont donc très peu nombreuses.

Dernière petite précision, ne cherchez pas mention des produits utilisés lors de leur fabrication sur vos chaussures, tee-shirts ou sous-vêtements Made in India, China ou Bangladesh, personne n’a jamais osé le faire ! Chantelle préfère mettre « Designed in France » sur ces soutiens-gorge noirs, gorgés justement de produits toxiques ! C’est tellement plus chic.

Greenpeace œuvre depuis des années sur les impacts sanitaires et environnementaux de la production des textiles. Les analyses que l’association a réalisées sur des vêtements fabriqués dans différents pays d’Asie (Chine, Vietnam, Malaisie et Philippines), montrent que les processus industriels de fabrication pour 52 vêtements sur 78 utilisent des NPE comme détergeant.

Ces NPE se retrouvent progressivement dans égouts lors du lavage des vêtements où ils se décomposent en nonylphénol, un perturbateur hormonal dangereux.

Ainsi, malgré l’interdiction des NPE dans la fabrication textile en Europe, on retrouve du nonylphénol dans les eaux via l’importation des vêtements. L’accumulation de ces substances chimiques toxiques pollue l’environnement et peut contaminer la chaîne alimentaire.

Par de telles actions, Greenpeace favorise la prise de conscience et souhaite inciter les industriels du textile à abandonner l’utilisation de produits toxiques dans leurs processus de fabrication, afin d’éviter les rejets chimiques dans le pays fabricant… et dans le pays d’importation…

* Adidas®, Abercrombie & Finch®, Calvin Klein®, Converse®, G-Star Raw®, Gap®, H&M®, Kappa®, Lacoste®, Li-Ning®, Nike®, Puma®, Ralph Lauren®, Uniqlo® et Youngor®.

Sources : Rapport Greenpeace « Dirty Laundry 2 : Hung Out to dry”, août 2011 et revue Mariane.fr.

Lu sur: Amessi.org

Publié par BRUIJITAFR

26 Commentaires

  1. Eliminer les tâches de nicotine sur les doigts :cigarette:

    Prenez un coton imbibé de jus de citron et d’eau oxygénée à vingt volumes, puis frottez vos doigts. Les tâches jaunes dues à la consommation de nicotine seront vite oubliées!!


  2. oui mais tant qu’on poussera les gens
    à commencer par les femmes et les jeunes
    à la consommation hystérique de la « mode » 
    les producteurs de  cochonneries textiles ont de beaux jours devant eux.

    ces informations datent un peu car il y a des campagnes suite à des scandales de santé qui ont été mené pour conseiller aux gens d’éviter notamment les produits chinois.

    toujours réfléchir :search: ?:-) avant de consommer. :coins:

    • oui mais tant qu’on poussera les gens
      à commencer par les femmes et les jeunes
      à la consommation hystérique de la « mode » 

      et surtout tant que ces mêmes personnes ne seront pas capables de résister au conditionnement par la pub et de refuser de suivre les modes vestimentaires ou autres

      • on dit la même chose chacun avec nos mots
        la pub est un des rouages du système

        sans elle
        les individus moyens seraient moins fragiles.

      • N’oublions quand même pas que la pub est très bien étudiée. Psychologie appliquée et Neuro-Marketing sont nichés jusque dans les petits détails (Référentiel culturel du coeur de cible, scénario, casting, mise en scène et en musique, niveau sonore, etc.). Un bon bouquin pour se désintoxiquer des marques, c’est « No Logo », par Naomi Klein 🙂

  3. C’est tout bon ça, toutes ces allergies, brûlures et maladies provoquées par tous ces produits de :poop:  grâce auxquels les industries françaises ont disparu!!
     
    On avance!!!! :yes:

  4. Ce que cet article n’explique pas c’est : comment ces produits ayant utilisé des ingrédients interdits se retrouvent sur le marché européen.

    La réponse est simple.

    Il n’y a aucun contrôle obligatoire pour entrer sur le marché européen.
    Si un de ces produits s’avère toxique l’importateur est dégagé de toute responsabilité dès lors qu’il est en mesure de produire une attestation du fabriquant comme quoi celui-ci s’est conformé aux règlementations européennes.

    Depuis 3 mois les certificats d’origine ne sont plus obligatoires pour de nombreux produits, ce qui fait qu’on perd la traçabilité de ces produits.

  5. je sais pas  ou on va ,? MAIS PAS DANS LE BON SENS !!!

  6. C’est comme avec les CFC. Il y a un trafic pas possible, toujours à partir de la Chine. Mais c’est aussi la faute des entreprises contrôlées par des capitaux occidentaux qui ne reculent devant rien pour faire du profit, et des consommateurs qui refusent de payer le juste prix pour de bons produits.

    • « des consommateurs qui refusent de payer le juste prix pour de bons produits »

      Faux : le problème se situe dans la marge prise après production ….

      exemple :
      Des chaussures achetées 8 usd (6,30 eur) en Chine sont vendues 20/25 euros
      Des chaussures de marque achetées 18/20 usd (14 à 16 euros) en Chine sont vendues 80 euros à 120 euros.
      Le prix du transport est négligeable car par bateau en container …

      Ce qui pose problème c’est la marge !
      La grande distribution, les grandes entreprises se gavent de bénéfices quitte à jouer avec notre santé …

      • bonjour

        d’accord avec toi l’ami,pour la vente d’un produit ,il peut y avoir 2 ou 3 intermédiares qui ne servent à rien ,juste à grossir la facture,c’est eux qu’il faut éliminer,mais il faut penser aussi que si il n’y a pas de controle dans le cadre de l’import /export,c’est avant tout à cause des amerlocs et de gros pontes européens qui s’en foutent pleins les fouilles ,car le marché est juteux et des controles pourraient foutre le « caca » dans leur magouilles,quitte à ce que les consommateurs en crevent ,comme les ouvriers et la cerise sur le gateau ,la façon dont les échanges sont conçus ,personne ne serait responsable.Donc les « baisés » comptrz vous.

  7. Il ne faudrait pas oublier que les « produits chinois » sont fabriqués pour des industriels et revendeurs occidentaux !
    Et, si ces produits sont de la merde, c’est surtout qu’ils sont fabriqués à moindres couts pour réaliser des marges conséquentes.
    Les pourris ne sont pas tous en Chine, loin s’en faut !

    • Ce sont bien des produits chinois pour la plupart …
      L’acheteur donne un cahier des charges que le fabricant respecte ou non.
      Le problème vient de l’absence d’obligation de contrôle.
      Je le vois pour ce qui a trait à l’alimentation : pas d’entrée dans l’UE sans certificats d’analyse d’un laboratoire indépendant …
      Il y aurait des contrôles obligatoires ce genre de choses n’arriverait pas.
       

  8. Victimes de la mode !!!
     

  9. Pas nécessairement de la mode… on peut s’acheter une paire de tongs comme sur la photo et avoir des allergies… pas spécialement à la mode les tongs….

  10. Moi j’en ai marre des saloperies vendu dans le commerce; c’est de la daube. Ca s’use 5/6 plus vite mais c’est pas vendu 6 fois moins cher. Ou est t’il le temps de grand maman : on avait le temps et la qualité en plus !!!

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  12. Pour tous ceux qui vont aller bosser ce matin ..  Mulder pense à votre santé ..   :sick:

    Essuie-main: un distributeur de bactéries ?

    Le papier essuie-main peut contenir jusqu’à 100 000 bactéries par gramme. Le problème est particulièrement prononcé du côté du papier fait de fibres recyclées.

    http://www.brujitafr.fr/article-essuie-main-un-distributeur-de-bacteries-97278958.html

    • Un étude anglaise a montré la présence E.Coli (habituellement associée aux matières fécales) sur 16 % des téléphones portables 🙁

      • sans oublier les cacahuettes servie dans les bars, les cannettes stockées dans des engares infestés de rongeugeurs et autres incectes ect……….. des vrai petits nids a vilains microbes!

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