La France renforce sa protection contre les migrants illégaux

Politique migratoire incohérente ou renforcement des mesures ? Ce que l’on voit au quotidien ne rassure pas du tout. «On peut décider qu’on aurait beaucoup mieux fait de la physique nucléaire sans la polonaise Marie Curie (…), que l’on aurait pu danser beaucoup mieux sans Charles Aznavour, etc.», dixit Macron. Les clichés utilisés montrent l’impuissance de ce gouvernement à rétablir l’ordre et la sécurité. Nous sommes tous d’accord pour constater que ce ne sont pas des “Einstein”qui débarquent à flots continus dans nos pays, ceux là, s’ils existent, restent à œuvrer pour leur patrie. Il n’y a qu’à voir la ville de Paris et ses “dortoirs” à ciel ouvert. Donc, ceci concerne les migrants illégaux. Pour ceux légaux dont le quota est imposé par l’UE, on fait ce que l’on peut et, dans un pays super endetté ou la population est gavée de restrictions, ça va forcément bien se passer.


Par Pierre Duval pour Observateur Continental

Certains demandeurs d’asile finiront en République démocratique du Congo (RDC) plutôt que dans les départements d’outre-mer du pays.

Octobre sera le mois où la France prendra des mesures radicales pour lutter contre l’immigration clandestine. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ordonné l’accélération de l’expulsion des migrants illégaux qui naviguent d’Afrique vers le département français d’outre-mer de Mayotte, un groupe d’îles proche de Madagascar. 

Les demandeurs d’asile en France seront acheminés par avion vers la République démocratique du Congo (RDC). Si l’expérience parisienne est considérée comme réussie, elle peut alors être étendue à tous ceux qui arrivent illégalement dans la partie européenne du pays. Le Royaume-Uni voulait faire quelque chose de similaire avec ses migrants illégaux. Mais l’idée du gouvernement britannique d’envoyer des migrants illégaux au Rwanda a suscité de vives critiques et n’a pas encore été mise en œuvre. 

Sous la direction du nouveau ministre de l’Intérieur, la France va accélérer les expulsions des migrants illégaux. Bruno Retailleau n’a pas seulement émis un arrêté de transfert des clandestins arrivés à Mayotte sur trois vols en octobre. Le JDD a rapporté: Bruno Retailleau a également évoqué la mise en place d’accords de sécurité bilatéraux avec les pays de la région des Grands Lacs (RDC, Burundi, Rwanda, Tanzanie) pour freiner les flux migratoires». Les demandeurs d’asile malchanceux en France pourraient également y être envoyés. Probablement, seuls ceux qui arrivent périodiquement à Mayotte sur des bateaux de pêche fragiles, voire sur des bateaux à moteur, y seront envoyés, mais peut-être pas seulement eux. 

 Pourtant, un problème bien plus important pour la France concerne les migrants illégaux qui arrivent dans la partie continentale du pays par la mer Méditerranée. Bruno Retailleau entend résoudre le problème de manière radicale. Si radical qu’il a même suscité les critiques du président français Emmanuel Macron. Le chef de l’État a commenté la déclaration de Bruno Retailleau dans laquelle il a fait littéralement savoir que «l’immigration n’est pas une chance» pour la France. Sur France Inter, le chef de l’État a livré un plaidoyer pour l’immigration. C’est «résolument en contradiction (…) avec la réalité», a dit le président de la République. «On peut décider qu’on aurait beaucoup mieux fait de la physique nucléaire sans la polonaise Marie Curie (…), que l’on aurait pu danser beaucoup mieux sans Charles Aznavour, etc.», a-t-il argué. 

 Macron s’est empressé de rappeler que les autorités françaises ne sont pas contre les migrants en tant que tels, que tous les processus migratoires ne sont pas mauvais et que même dans le cas des immigrés illégaux, «tout dépend des cas particuliers». 

 C’est peut-être le premier exemple de couac au sein du gouvernement Michel Barnier formé le 19 septembre. Le nouveau gouvernement, rappelons-le, est un gouvernement minoritaire. Il s’appuie non seulement sur le bloc pro-présidentiel Ensemble pour la République, qui n’est que la troisième force au Parlement en termes de nombre de députés, mais aussi sur un certain nombre de factions de centre-droit. Bruno Retailleau, par exemple, est membre du Parti républicain depuis 2015. Macron peut, donc, se permettre de présenter une fois de plus le gouvernement sous un jour défavorable. 

Il est possible qu’il n’y ait aucun malentendu entre le président français et le ministre de l’Intérieur. Certainement conscient de l’ampleur du problème, Macron souhaite mettre en œuvre des mesures d’extrême droite avec l’aide d’un gouvernement «forcé» tout en évitant les critiques des forces de gauche à son encontre. 

À Mayotte notamment, la situation des migrants clandestins est pire que dans l’ensemble de la France. Les îles sont petites, situées loin de l’Europe et elles sont pleines de problèmes spécifiques. En raison des sécheresses, il y a une pénurie d’eau potable là. Et, il faut, également, qu’elle soit fournie à des milliers d’immigrés illégaux. Valeurs actuelles rapporte qu’ils ne peuvent plus être détenus ni dans un centre spécial ni même dans la prison principale. La surpopulation des premiers, selon les autorités locales, est de 245%, celle des seconds de 151,6% (ce qui est d’ailleurs plus élevé qu’en France: les prisons françaises sont occupées en moyenne à 126,4%). 

L’accord avec la RDC est en vigueur depuis le début de l’année. Mais, depuis février, seuls quatre vols avec à leur bord des clandestins y ont été organisés. Ils prévoient désormais d’en faire trois en un seul mois d’octobre. En RDC, les immigrés clandestins seront, également, retenus dans des centres spécialisés jusqu’à ce que leur demande d’asile soit accordée, et certains seront simplement relâchés dans leurs foyers: parmi ceux qui ont atteint Mayotte, il y a de nombreux Congolais, bien que la majorité soient des citoyens des Comores, voisine de l’archipel français. Mayotte en faisait à l’origine partie.

Cependant, en 1974 et 1976, ils ont voté contre l’indépendance et se sont ainsi épargnés, comme il s’est avéré plus tard, de la pauvreté caractéristique des îles Comores. 

La qualité de vie à Mayotte est la plus faible parmi les départements de France, mais très élevée en comparaison avec presque tous les États africains. Par conséquent, un flot incessant de personnes s’y précipite, créant d’énormes désagréments pour les résidents locaux. Les immigrés illégaux sont accusés d’être à l’origine de l’augmentation de la criminalité dans le département et du déclin du tourisme et des investissements. La situation s’est tellement aggravée qu’en avril 2024 a débuté à Mayotte l’opération Mayotte place nette. Les gendarmes détruisent les ghettos de clandestins et les renvoient chez eux. 

Sans aucun doute, le ministre de l’Intérieur recevra encore de nombreuses accusations et reproches en raison de sa politique migratoire. Il est déjà étrillé pour son intention d’envoyer en RDC des Congolais qui ont fui la guerre et les violations des droits de l’homme. Cependant, Bruno Retailleau est beaucoup moins souvent critiqué que le gouvernement conservateur du Royaume-Uni pour son intention d’envoyer des migrants illégaux au Rwanda. Pour sa défense, le ministre français peut s’appuyer sur l’avis des Mahorais qui prônent les mesures les plus strictes contre les clandestins. Ils ont clairement exprimé leur position lors des élections législatives françaises de cet été. Dans les départements d’outre-mer, c’est le Rassemblement national (RN) qui prône les mesures les plus dures contre l’immigration clandestine, qui a gagné.

Pierre Duval

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2 Commentaires

  1. La fameuse arnaque de la lutte contre l’immigration illégale. Assortie d’une forte hausse de l’immigration légale…

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