Le prix Pinocchio avait plusieurs nominés qui se bousculaient pour remporter le prestigieux titre du plus gros menteur, et la victoire revient à trois sociétés: Vinci, la Société générale et Tereos! Un petit regret tout de même puisqu’ils méritaient quand même tous de gagner!
Et les plus gros baratineurs en 2011 sont… le groupe de BTP Vinci, la banque Société générale et le groupe agroalimentaire Tereos. Tels sont les lauréats du « prix Pinocchio du développement durable », organisé par les Amis de la terre et le Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement) le 17 novembre, et décerné par 13 000 internautes après un vote électronique. Ce prix distingue les multinationales dont les impacts sur l’environnement tranchent radicalement avec leurs beaux discours sur la responsabilité sociale ou le développement durable.
Le groupe Vinci a ainsi été « récompensé » dans la catégorie « plus vert que vert » pour l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, dont il sera le concessionnaire. Vinci le présente comme écologique sous prétexte de bâtiments « Haute qualité environnementale », de la mise en place d’une Amap (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) au sein de l’aéroport ou d’une ferme de démonstration au milieu des parkings…
Dans la catégorie « mains sales, poches pleines », la Société générale a été choisie pour avoir financé la construction d’un réacteur nucléaire au Brésil (Angra 3, entre Sa¬õ Paulo et Rio de Janeiro), dont le maître d’œuvre n’est autre qu’Areva. « En cas d’évacuation nécessaire, la route de secours la plus importante est souvent bloquée par des glissements de terrain et des éboulements, ce qui a été souligné à de nombreuses reprises par les collectivités locales proches du site. Sans succès. Ce réacteur de 1 350 MW serait situé à 130 km à l’ouest de Rio de Janeiro et à 220 km à l’est de Sao Paulo, les deux villes les plus importantes du Brésil. Les conséquences d’un accident majeur seraient donc dramatiques », estiment Les Amis de la terre. La Société générale finance également la centrale nucléaire de Jaitapur en Inde, « pourtant situé sur une zone à la limite de trois failles tectoniques, avec de potentiels tremblements de terre pouvant atteindre le niveau 7 sur l’échelle de Richter ». En totale impunité en cas de catastrophe future.
Enfin, dans la catégorie « une pour tous, tout pour moi », le groupe Tereos, notamment propriétaire de la marque de sucre Béghin-Say, a été récompensé pour ses activités philanthropiques au Mozambique : l’accaparement, via une filiale, de près de 100 000 hectares de terres pour produire des agrocarburants à destination de l’Europe. Dans un pays où 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Et où des émeutes de la faim ont éclatées en 2010.
Source: Bastamag