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Le site webometrics (www.webometrics.info/en/world) vient de publier son dernier classement mondial des universités et la France fait figure de très mauvais élève. Ce classement considère avant tout autre critère l’impact international des Universités en termes de publications scientifiques et les Universités françaises sont, parmi les pays développés, complètement dans les choux, pour reprendre une expression bien connue des auteurs classiques.
La première Université française classée est à la 180e place, bien après des consoeurs canadiennes, italiennes, néerlandaises ou allemandes et même brésilienne (Université de Sao Paulo), il s’agit de l’Université Paris VI Pierre et Marie Curie (capture d’écran). Puis à la 292e place on trouve l’Université Paris XI (Orsay-Saclay), à la 333e place l’Université de Grenoble-Alpes suivie de près par l’Ecole Normale Supérieur d’Ulm (336e place) puis l’Université de Bordeaux (340e), l’Université Claude-Bernard de Lyon (351e). À la 359e place se situe l’Université Paris VII-Diderot suivie à la 378e place au classement par l’Université d’Aix-Marseille …
Inutile d’aller plus loin dans les profondeurs du classement c’est suffisamment significatif !
Où est le problème des universités françaises ? D’aucuns diront que ces endroits sont l’antichambre des bureaux de chômage puisqu’un diplôme de sociologie ou de philologie ne mène à rien de concret pour intégrer la vie active. En réalité, et de mon point de vue que je ne partage qu’avec moi-même, c’est tout le système éducatif français qui est inefficace, depuis l’école primaire. L’apprentissage de la lecture et de l’écriture est déjà un désastre avec la méthode dite globale. Puis l’obsession de délivrer le diplôme du baccalauréat à tous les élèves est une stupidité totale, enfin le tronc commun qui, au nom de l’égalité des chances, n’effectue aucune sélection en cours de scolarité est un pur non-sens. Les métiers manuels sont délaissés alors que de nombreux élèves se désintéressent de la grammaire et du calcul. On apprend à jouer au piano ou au violon dès l’âge de 5 ans, on peut tout aussi bien apprendre à être plombier, menuisier ou carreleur dès l’âge de 13 ans en apprentissage si à cet âge on s’ « emmerde » en classe. Or le système français considère que les métiers manuels sont dégradants et que tous les élèves doivent devenir des bacheliers et pouvoir éventuellement entrer à l’université, mais pour faire quoi ensuite ? C’est l’une des raisons pour lesquelles il y a en France chroniquement près de 300000 offres d’emplois (dits manuels) non satisfaites et le pays en est arrivé au paradoxe invraisemblable consistant à faire appel à des travailleurs étrangers pour satisfaire ces emplois …
Est-ce dégradant d’être électricien ou staffeur ou encore facteur d’instruments de musique ? Il n’existe pas d’école pour apprendre les deux derniers métiers mentionnés, il faut obligatoirement être apprenti chez un professionnel. Un de mes neveux a choisi de devenir plombier. Il a suivi quelques heures de cours dans une école dite pompeusement professionnelle mais il a surtout appris le métier comme compagnon dans une petite entreprise de plomberie. Il n’est pas nécessaire de faire des études sophistiquées de dynamique des fluides pour devenir plombier, cette discipline s’apprend à l’Université ou dans les écoles d’ingénieur. Ces exemples illustrent la totale stupidité du « tronc commun éducatif » si cher aux théoriciens de la Rue de Grenelle (Ministère de l’Education Nationale français) au nom de l’égalité des chances, une autre ineptie qui a ruiné l’ensemble du système éducatif français. Voilà la vraie raison du classement déplorable et bien regrettable des Universités françaises qui est à la mesure du déclin généralisé de la France …
Auteur Jacques Henry
« Égalité des chances »…
Je viens de regarder 2 vidéos, une de Franck Lepage sur la langue de bois (dans laquelle « égalité des chances » est sur le tapis). Très instructif.
Animer un atelier de désintoxication de la langue de bois par Franck Lepage
https://www.youtube.com/watch?v=8oSIq5mxhv8&t=1593
et l’autre :
Conférence gesticulée –
Une autre histoire des classes sociales par Anthony Pouliquen
https://www.youtube.com/watch?v=70jLCyiDJdk
Cette dernière conférence m’a vraiment ouvert les yeux. Je la recommande, surtout à ceux, qui comme moi, viennent d’un milieu bourgeois, même vivant dans la précarité, même ayant fait des choix « prolétaires ». Je réalise que c’est la forme de pensée inculquée pendant la jeunesse qui décide de ce que l’on CROIT pouvoir accomplir ou non.
Point 1 : le mode de calcul de ce genre de classement arrange celui qui les publie…
Point 2 : pour être chercheur et discuter avec les chercheurs du monde entiers, je peux vous dire que les universitaires français scientifiques sont extrêmement bien vu :
– on ne comprends pas comment vous arrivez encore a publier vu le nombre d’heures de cours que vous devez donner (192 en théorie souvent multiplié par 2 contre 50 au USA par exemple)
– on ne comprends pas comment vous arrivez encore à publier au vu de votre très faible salaire et la quasi-absence d’aide (ingénieur de recherche par exemple)
Je ne parlerais même pas des budgets ridicules qui font que par exemple là ou je bosse, il n’y a même pas assez de pognon pour aller faire une conférence au USA (les mieux cotées), ce qui fait mécaniquement baisser la note des universités…
Pour les lettres, économie et droit c’est autre chose…
C est aussi une question de multi organismes dans la recherche. Hormis les universités, la recherche se fait également dans des organismes dit EPST. Beaucoup d articles sont signés par le CNRS, INSERM, Instituts divers et varies, qui font la richesse du paysage de la recherche en France. Dans les autres pays, ce sont les universités essentiellement qui represente la recherche. Nous sommes loin d être nuls, nous avis juste un problème de visibilité dans le classement de Shanghai.
J’ai travaillé un peu dans ce domaine là.
C’est du pipeau ces classements qui dépendent de stats débiles qui peuvent être facilement gonflées artificiellement. Genre le nombre de langues parlées, les activitées sportives, le nombre de PHD, etc mais cela ne tient pas compte de la qualité du cursus.
Les universitées d’Europe occidentale (pas celles de l’est…) restent de vrais références.
Le problème est plutôt en amont (primaire, collège, lycée) et en aval (fuite des cerveaux).
Bien sûr c’est pas vrai, …na!
« On est les meilleurs, on est les meilleurs, tralalère,…. c’est des menteurs. »
L’excellence à la française version gauchiste enseignant…quelle réussite.
Cela me rappelle une conversation avec un ponte allemand, chef d’entreprise.
En parlant « des mines » de « l’ENA » des grandes écoles à la frrrançaises, il disait:
« Vous, les français, avez les plus grandes écoles du monde. Toute le monde vous les envie, mais personne n’en veut. »
…alors, les universités!
Par contre, il est vrai que malgré tout, la France à quelques chercheurs et bureaux de recherche de très très grandes qualités.
Sûrement plus du aux qualités intrinsèques(qui se perdent) des français, qu’à son processus d’enseignement.
Bien dit
Ils ont raison je pense.
La quasi totalité des 50 premières universités de ce classement sont Nord Américaines où les frais d’inscription sont incroyablement élevés (de l’ordre de 100k$ pour une université américaine!). Il s’agit d’une sélection au fric sauf pour les très rares étudiants qui obtiennent une bourse au mérite. Alors, il faut bien que tous ces étudiants complètement endettés en début de carrière voient un retour sur investissement pour rembourser en se faisant embaucher dans des boites qui paient bien. Le classement de Shanghai est là pour vriller la tête aux recruteurs sur la qualité réelle des candidats.
J’ai étudié dans plusieurs universités européennes et travaillé avec parmi les meilleurs étudiants Mexicains de la 141ieme université au classement de Shanghai (la UNAM, 2ième d’Amérique Latine), donc assez loin devant les formations Françaises. Ils sont bons, avec de mon point de vu, le niveau d’ingénieurs type ENSI milieu de classement voir un peu plus. C’est bien, mais cela reste assez loin derrière de très nombreuses formations en France.
Ce classement n’a absolument rien à voir avec la qualité réelle des étudiants et des formations. Cela freine la fuite des « cerveaux » puisqu’ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur à l’étranger. Mais dans un pays désindustrialisé cette situation est un non sens et rend la vie difficile à ceux qui souhaitent changer d’air.
La « risée du monde entier » ?
Quel nombrilisme…
Avec l’égalité des chances on assiste à l’’effondrement de l’éducatif français, malheureusement le pays ne fait pas les réformes qui devraient être faites dans l’enseignement, car nos hommes politiques n’ont pas assez de courage et ne sont vraiment pas à la hauteur de leur fonction… ça en devient désolant
Ce n’est pas une question de courage mais de traîtrise.