Bio : une nouvelle arnaque !…

J’aurais plutôt dit « un attrape couillon » ou une « farce ». Mais dans le fond, est ce que ça n’existerait pas déjà, ces magouilles qui font passer pour bio, des produits qui n’ont qu’un lointain rapport avec le naturel?? Merci à mon correspondant.

lifehunterstv

Une incroyable vidéo circule sur Internet.
Deux étudiants farceurs se sont rendus dans un grand salon professionnel consacré à l’alimentation bio.

Ils ont fait déguster aux experts des nuggets, des hamburgers, des croquettes de poisson et des salades, en racontant qu’il s’agissait d’une « réinterprétation des classiques McDonald’s avec des produits frais, biologiques, de fabrication artisanale », etc. Résultat : une avalanche de compliments et un enthousiasme débordant.

Pire encore, des professionnels de la gastronomie, du goût, des textures, goûtent leurs produits et déclarent qu’ils ont une complexité exceptionnelle de saveurs, que les tomates sont incroyablement sucrées, que la viande est juteuse et parfaitement cuite, etc.

Problème : il s’agissait de simples produits McDonald’s, achetés quelques minutes plus tôt au McDrive du coin ! 

Nos deux étudiants avaient rempli leurs sacs de sport de menus Big Mac et autres. Puis, ils les avaient savamment découpés, arrangés sur des plateaux, piqués dans des cure-dents (comme dans les dégustations).

Vous pouvez voir la vidéo en cliquant ci-dessous. Attention : elle a été réalisée en Hollande, et les sous-titres sont en anglais (je n’ai pas trouvé de sous-titres français). Elle a été vue plus de 6 millions de fois !

Voir au début d’article

Moralité : d’une part, bien sûr, se méfier des imposteurs du « Big Bio », qui valent à peine mieux que ceux de « Big Pharma ».

Mais aussi : cette vidéo est une saine piqûre pour rappeler que manger biologique est d’abord un moyen de protéger l’environnement, même si on se fait aussi du bien.

Le bio, c’est d’abord un cadeau pour l’environnement

Pourquoi « d’abord un cadeau pour l’environnement » ?

Parce que si, par ailleurs, nous faisons des choix qui abîment inutilement l’environnement, tous nos achats de nourriture bio ne compenseront pas tout le tort que nous aurons fait à la nature.

Ainsi, par exemple :

  • lorsque nous prenons l’avion pour partir en vacances à des milliers de kilomètres, alors qu’il nous reste tant de choses tout aussi intéressantes à découvrir dans notre propre région ;
  • lorsque nous augmentons notre chauffage de 2 ou 3 °C, alors qu’il suffirait d’ajouter des sous-vêtements chauds, un pull, des pantoufles confortables et, éventuellement, un bonnet sur la tête (oui, je sais, ça paraît ridicule, mais nous perdons 30 % de notre chaleur par la tête ! C’est pourquoi tout le monde portait des chapeaux autrefois, et des bonnets de nuit ; cela faisait moins d’émissions de CO2 que le chauffage central) ;
  • lorsque nous faisons carboniser notre nourriture, détruisant ainsi sa qualité nutritive et produisant des émanations toxiques, alors qu’elle aurait été meilleure au goût et meilleure pour la santé crue ou cuite à basse température ;
  • lorsque nous optons une nouvelle fois pour une pièce de bœuf, plutôt que pour une bonne soupe de légumes et d’herbes sauvages, un bon plat de lentilles, de choux marinés, de poireau-vinaigrette à l’huile d’olive, ou une robuste tourte aux blettes, qui nous auraient bien plus fait plaisir et changés du quotidien ;
  • lorsque nous allumons notre moteur diesel pour faire un kilomètre alors qu’il fait beau temps et qu’une promenade à pied nous aurait fait tant de bien, qu’elle nous aurait donné l’occasion d’observer tant de choses en chemin, et peut-être permis de faire des rencontres…

Nous faisons évidemment un tort bien plus grand à la planète que ce que nous croyons compenser en achetant quelques amandes bio.

Manger bio ne doit pas être un prétexte

Tout cela pour dire que manger bio ne doit jamais nous servir de prétexte pour faire les mauvais choix dans les autres domaines. L’un ne compensera jamais l’autre.

La bonne conscience ne s’achète pas si facilement.

Les personnes qui s’efforcent de vivre sobrement, d’éviter les déplacements inutiles et les gaspillages en tout genre, n’ont de leçon à recevoir de personne, même si leurs moyens financiers ne leur permettent pas par ailleurs de manger bio.

Si ça se trouve, avec leur petit budget, elles contribuent bien plus à la sauvegarde de la planète qu’un millionnaire qui achète tout bio mais circule dans tous les sens et consomme à tout-va.

Surtout si les produits « bio » qu’il mange arrivent par avion d’Asie, d’Amérique latine, d’Afrique, de Roumanie ou d’Espagne, principaux fournisseurs de denrées bio sur le sol français !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis pour Santé-Nature-Innovation

9 Commentaires

  1. Commentaire très juste.
    Quoi qu’il en soit il peut exister des arnaques en bio comme en autre chose. Acheter des plats tout préparés bio ou non est une idiotie.
    Mais comme l’écrit J-M Dupuis, il n’y a pas que la nourriture à mettre en pratique.
    Quant aux voyages en avion, ce que j’ai toujours déploré, c’est de le faire pour aller d’une ville à l’autre en France ! Nice Paris en une heure soit, mais si l’on n’a pas le feu aux fesses, pourquoi faire ? le train est tout aussi bien et nous dépose en pleine ville.

  2. Je suis d’accord avec l’idée d' »attrape-couillons ». Et je trouve déplorable ce genre d’expérience car il n’est pas évident de distinguer un aliment préparé bio d’un qui ne l’est pas.
    Toutefois, il m’arrive, histoire de changer un peu, d’acheter des plats tout prêts bio. Un jour, j’ai tenté un non-bio (marque Krouf). Pouah ! Infecte !
    Ce n’est qu’un exemple, mais j’ai compris.
    Il semble que d’autres se soient fait prendre au jeu et si le plat est bien préparé, c’est possible.

    Pour ce qui est de l’éthique du bio, je suis bien d’accord. L’alimentation n’est pas seule en cause, c’est tout un état d’esprit. Tiens, le relevé de l’eau vient d’être fait: en 6 mois j’ai dépensé 6 m3 ! C’est bon pour la planète…

  3. BIO est un mot qui commence à m’agacer un tantinet, car les gens n’ont plus que celui-ci à la bouche sans même pouvoir en donner la définition. Dès qu’il franchissent les portes du supermarché il font aveuglément le plein de tous ce qui est estampillé BIO, sans se douter une seule seconde qu’ils se font doublement entuber. Premièrement l’écrasante majorité des produits transformés ne contient qu’une très faible quantité d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, le reste c’est surtout du vent et de l’additif – ce qui permet quand même aux industriels de la malbouffe d’afficher en gros le mot BIO sur la boite – le deuxième effet kiss kool réside dans le prix du pseudo produit BIO qui atteint parfois des sommets. Je ne vous parle même pas de la provenance de certains fruits et légumes BIO qui ont certainement traversé bien plus de pays que le consommateur lui-même, qui s’imagine déguster des fraises du verger d’à côté … en plein hiver !

    Cerise « bio » sur le gâteau, il existe aujourd’hui une distinction « meilleur produit bio », vous savez comme les labels énergétiques sur les frigo ou les bagnoles ! Comme dirait Coluche, BIO on sait ce que c’est, mais plus BIO que BIO ?

    Pour manger sain il faut d’abord cuisiner des produits de base, même si parfois l’envie ou le temps nous manque, c’est primordial pour être un minimum sûr de ce que l’on avale, puis acheter local si possible en se renseignant sur les méthodes de production, cela vous évitera de faire une cure de Monsanto à chaque repas …

    M.G.

    • Il existe pleins de recettes vegan qui se prépare en 5 min… Le truc aussi c’est de préparé de grosses quantités d’un coup, car ça ne prends presque plus de temps que de préparer pour un seul repas, ensuite vous surgelez le tout, c’est ainsi que je procède car je boss 50 h semaine. ..

      Les plats préparés bio ça me fait sourires… Quoi que chez notre magasin bio elle en propose de vrai préparé avec produits frais, mais ça coûte un bras… Puis il y a des restos qui ne travaillent qu’avec produit bio de saison et de proximité, mais c’est pas donné non plus.

      Mais quand on fait le choix du bio, le reste doit suivre sinon ça n’a pas trop de sens. Donc pour ne pas répéter ce qui est dis en 2eme partie d’article, je suis à 100% d’accord. Déjà ne plus mettre les pieds dans une grande surface et plus de grandes marques c’est la base.

      Akasha.

    • https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gif bio est devenu une marque, mais n’était ce pas prévisible ? « la firme » n’acceptera pas d’être enterrée sans se débattre, d’où les « bio »carburants (tiens!!!), les énergie « renouvelables » (oxymore) et le bio sous plastic
      « c’est bon,c’est beau, c’est bio …bobo »

  4. pour les sous titres en français : d’abord activer les sous titres puis Paramètres—>sous-titres—>traduire automatiquement—>français
    ce n’est pas proposé pour toutes les vidéos et vous serez amenés à faire une traduction de second degré mentalement, les traducteurs étant ce qu’ils sont =)
    Les experts étant ce qu’ils sont ,eux , c’est leur chèque de fin de mois qui défini leur fonction.

  5. Bonsoir à tous,
    Depuis 2 ans environ, je teste les courses par internet. J’ ai essayer de nombreux producteurs/artisans qui disent avoir le label bio.
    Résultat, je suis de moins en moins convaincu par les labels car à chque fois que je demande la mise à disposition des analyses , mon interlocuteur ne répond plus.
    Cette semaine, j’ai poser la question pour du vinaigre de cidre AB normand et à coté de chez moi.J’attends toujours les réponses!
    Il s’ agit du v inaigre de Cidre Bio Non Pasteurisé Brifaut et de l’huilerie richard (26)
    Du coup, je vais faire ma première annalyse même si ça un coup.
    Les consommateurs bio doivent exiger la mise en ligne des analyses et des factures!A défaut, ils devraient ne plus acheter bio.

    D’autre part, je suis entrain d’évaluer la capacité de nos producteurs et artisans à vendre de manière autonome.Résultat: ce n’est pas gagné.
    Aujourdh’hui, j’ai reçu un colis de fromages et lai de chèvres .Cette deuxièmecommande ira à la poubelle car l’expéditeur a oublie de mettre les parois isothermes.
    Je propose de nouvelles offres de transporteur ou de payer moi même le port.
    Résultat: difficile de changer alors que cela permettrait au consommteur de manger plus souvent bio
    Ils refusent d’opter pour le reour d’emballage.
    A tous ceux qui vendent par internet, essayer de réfléchir su l’impact d’un mauvais emballage

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