Trump confronté à la résistance du système woke aux États-Unis

Par Karine Bechet-Golovko pour Russie politics via Mondialisation.ca

Deux mesures fortes ont marqué l’entrée en fonction de Donald Trump à la présidence américaine : la lutte contre l’immigration et contre le wokisme. Justement, ces deux lignes sont sous une attaque concentrée des juges américains et des Démocrates, qui tendent de priver de leur effet les décrets présidentiels. Et l’Administration Trump vient d’annuler un ordre présidentiel, qui gelait le financement des programmes fédéraux, soutenant le wokisme. Passer de la comm à la politique, n’est pas aussi facile que cela.

Comme on peut le lire dans le NYT ce matin :

La Maison Blanche a annulé mercredi une directive qui gelait des milliers de milliards de dollars de subventions et de prêts fédéraux après que l’ordre ait provoqué une confusion massive et des contestations judiciaires accusant l’administration Trump d’avoir violé la loi.

Trump avait pris la décision de suspendre les programmes fédéraux, qui d’une manière ou d’une autre permettraient la réalisation du wokisme aux Etats-Unis, ce qui touchait effectivement tous les secteurs, de la médecine à l’école, puisque objectivement la pieuvre wokiste s’est infiltrée dans toutes les sphères de l’Etat et de la société.

Mais les Démocrates ne pouvaient pas laisser passer ce décret et prendre le risque de voir s’effondre leur monde. Un juge fédéral du District de Colombia a mardi bloqué le décret présidentiel par une décision intermédiaire, en ce qu’il violerait le premier amendement de la Constitution, qui est notamment interprété comme interdisant la restriction de la liberté d’expression et de religion. Le magistrat doit rendre sa décision définitive le 3 février.

Peu de temps après, les procureurs généraux de 22 États et du District de Columbia ont également déposé une plainte contre l’ordonnance, qui est arrivée tard lundi soir. Les procureurs généraux – tous démocrates – ont déclaré que M. Trump avait largement outrepassé ses pouvoirs légaux lorsqu’il a décidé de « suspendre » des milliers de milliards de dollars de financement déjà alloués par le Congrès.

Les Démocrates estiment, qu’il s’agit d’un empiètement du pouvoir présidentiel sur les compétences du Congrès en matière de dépenses publiques. Ici, nous sommes véritablement dans un affrontement idéologique. Le Président détermine une politique, qui va à l’encontre des dogmes de toute une partie de la classe politique américaine. Or, l’argent est le nerf de la guerre et le budget de l’Etat n’est pas élastique. Financer certains domaines entraîne la restriction du financement d’autres domaines. C’est une question de choix, ce qu’exprime le directeur par intérim du Bureau du management et du budget, au sujet de la suspension temporaire du financement de ces programmes :

« L’utilisation des ressources fédérales pour faire avancer l’équité marxiste, le transgendérisme et les politiques d’ingénierie sociale du New Deal vert est un gaspillage de l’argent des contribuables qui n’améliore pas la vie quotidienne de ceux que nous servons »

Mais aujourd’hui, l’on apprend que finalement l’Administration est revenue sur cette décision présidentielle, ce qui n’empêche pas la porte-parole d’annoncer que de toute manière le décret présidentiel sera exécuté …

Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a écrit sur les réseaux sociaux que « ce n’est PAS une annulation du gel du financement fédéral ». Elle a déclaré que les décrets présidentiels sur le financement fédéral « restent pleinement en vigueur et seront rigoureusement appliqués ».

Bref, la suspension est suspendue, mais sera pleinement appliquée. Les tenants de la pensée complexe apprécieront. D’autant plus que la défense du wokisme, manifestement religion défendue par le premier amendement, s’inscrit dans même logique, que celle de la remise en cause du décret de Trump concernant l’acquisition de la nationalité. Une décision de justice expresse, prise en 25 minutes montre en main par la juridiction de District de Seattle, suspend pour 14 jours le décret présidentiel restreignant l’acquisition automatique à la naissance de la citoyenneté américaine. Les Démocrates et leurs ONG pro-immigration montent au créneau ici aussi, pour défendre un autre pilier de la globalisation.

Cette affaire survient alors que quatre États (Washington, Arizona, Illinois et Oregon) ont tenté de bloquer l’ordonnance avant qu’elle n’entre en vigueur, comme prévu, fin février. Il s’agit de l’une des cinq plaintes déposées par des procureurs généraux démocrates et des organisations de défense des droits des immigrés qui contestent l’ordonnance – qui vise à limiter la citoyenneté automatique par droit de naissance aux enfants de citoyens américains et aux détenteurs de cartes vertes – comme étant inconstitutionnelle.

Ils s’appuient en cela sur une interprétation extensive du 14e amendement :

Le 14e amendement de la Constitution est depuis longtemps considéré comme accordant automatiquement la citoyenneté à toute personne née sur le sol américain, à l’exception des enfants de diplomates étrangers. En réponse à la décision de la Cour suprême des États-Unis de 1857 dans l’affaire Dred Scott, qui a statué que les personnes descendant d’esclaves n’étaient pas des citoyens, l’amendement commence par la phrase suivante : « Toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis, et soumises à la juridiction de ces États, sont des citoyens des États-Unis et de l’État dans lequel elles résident. »

Nous rappellerons simplement, que ces interprétations sont posées par des décisions de justice, qui elles-mêmes ne sont pas gravées dans le marbre et évoluent avec le temps sur les grands sujets de société. Comme la pratique l’a régulièrement montré.

Quoi qu’il en soit Trump est confronté à la réalité de la profondeur de l’idéologie wokiste aux Etats-Unis. Les élites globalistes extrémistes américaines ont changé de stratégie face à lui : cette fois-ci, elles ne sont pas entrées en conflit direct, mais elles tentent manifestement de le désarmer et de l’affaiblir, en utilisant toutes les ressources administratives dont elles disposent. Et leurs ressources ne sont pas à négliger. Pour l’instant, Trump a du mal à sortir de la comm pour réellement entrer en politique. Sur le sujet de l’immigration, voulant faire contrepoids à la machine judiciaire par des déclarations de plus en plus fortes, il envisage une incarcération des immigrés clandestins à Guantanamo en attendant leur déportation. La symbolique est forte, mais on reste aux portent de la politique.

M. Trump n’a pas donné de détails sur la manière dont le plan se concrétisera, mais il a demandé aux ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure de préparer le site.

« Nous avons 30 000 lits à Guantánamo pour détenir les immigrés clandestins les plus criminels qui menacent le peuple américain », a-t-il déclaré. « Certains d’entre eux sont si mauvais que nous ne faisons même pas confiance aux pays pour les détenir, car nous ne voulons pas qu’ils reviennent, alors nous allons les envoyer à Guantánamo. »

Pour l’instant, rien de concret. Il faut préciser, qu’ici, les consignes de lutte contre les clandestins avaient commencé à porter ses fruits, puisque environ 40 000 immigrés avaient été détenus à travers le pays, dans des prisons « privées » ou locales.

Si l’on ajoute à cela, le décret-loi autorisant l’expulsion des immigrés en situation illégale ayant violé la législation américaine, un mécanisme original pourrait être mis en place, avec l’utilisation des zones de non-droit, comme celle de Guantanamo. Mais la bataille judiciaire sera ici aussi intense, l’immigration massive est un élément fondamental du monde global et Trump ne met en place un mécanisme régulier, mais une mesure d’exception. En raison de l’histoire, Il sera d’autant plus difficile de remettre en cause aux Etats-Unis ce culte de l’immigration, même s’il est aujourd’hui déformé.

Si Trump n’arrive pas à mobiliser ses forces sur ces deux éléments, sa présidence ne sera qu’un intermède sans véritables conséquences politiques pour les globalistes. Il est fondamental pour lui de sortir de la communication et d’entrer sur le champ politique, c’est-à-dire de permettre la réalisation de ses déclarations. Dans le cas contraire, il sera rapidement discrédité et les Démocrates jouent justement sur ce tableau.

Karine Bechet-Golovko

La source originale de cet article est Russie politics

Copyright © Karine Bechet-Golovko, Russie politics, 2025

Tous les articles, la tribune libre et commentaires sont sous la responsabilité de leurs auteurs. Les Moutons Enragés ne sauraient être tenus responsables de leur contenu ou orientation.

10 Commentaires

  1. On ne peut pas incarcérer un juge, aux States ?

  2. Qu’il laisse un peu de places à Guantánamo, on a du monde à lui envoyer ! Et du beau monde, s’iou-plé !!
    Sûr qu’il se comporte comme un roi devant lequel tous doivent plier. Alors maintenant, il va lui falloir jouer serré pour mettre au pas tous ces juges corrompus et faire place nette.

  3. S’il commence à céder, il est foutu.
    Trump peut, comme Biden l’a fait, passer outre les blocages, il en a le pouvoir, mais aura-t-il le courage de passer outre la mauvaise image projetée ?

  4. je trouve triste que par ces truchements societaux, « on » (fasse) accepte(r) guantanamo, la vengeance violente et l’illusion trompeuse que Trump s’en prend au « deep State ». Il est aux crochets de la FED comme toutes les marionnettes qu’on nomme « president ».
    Par peur de sombrer dans le desespoir, qu’il est doux le son du pipeau.
    J:aime « la suspension est suspendue mais elle sera appliquee ».
    Il serait « bon » de mediter individuellement sur le fait d’etre, « en meme temps » persecute’ et persecuteur. Observer cette violence en nous (que l’on delegue souvent a’ l’autre) et ainsi eventuellement la transcender.
    Bref, merci Karine pour les infos toujours de qualite meme si je trouve que tu te laisses un peu prendre a ce jeu de dupes. Alain Soral recommande de garder en tete LE probleme sociale plutot que de se laisser mener en bateau avec les problemes societaux , oui bien reels certes, mais crees a dessein.
    Bonne journee a tous

    • Trump a aussi le projet de fermer la Fed.
      Oui, mais bon…https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

      • Oui… changer de nom, d’emplacement et d’employes.
        Du theatre avec changements de decor et de figurants.
        Tant qu’il n’y aura pas un jubilee et redistribution de tout ce qui a ete accapare, plus une structure politique reellement republicaine avec mandat imperatif et subsidiarite,… et ce gouvernement populaire creant sa propre monnaie, avec controle aussi des industries strategiques, etc…
        Oui, on peut toujours rever. Et agir en consequence bien sur.

        • Seul un nettoyage totale, façon « révolution culturelle à la Mao », pourra sauver le peuple de l’emprise de nos fausses démocraties.
          Toute demi mesure est vouée à l’échec.
          …Et c’est bien pour cela que je n’accorde aucun crédit à un quelconque processus politique conventionnel.

          • salut Engel. Je suis d’accord avec toi. C’est « juste  » pas populaire je crois de dire ca.
            Mieux vaut bien etudier le modele c******, son systeme et son evolution, et creer le sien propre a la Valerie Bugault.
            Le « a la chinoise » terrorise la majorite des occidentaux, jusqu’a present privilegies.
            Bref, se prendre en main collectivement, oui, en commencant a la base, locale.
            Je dis ca mais il va falloir en passer par quelques douleurs, c’est pas Bien allechant.
            Allez, bonne journee!

  5. Ce pays n’est décidément pas démocratique car c’est l’état profond qui le dirige. Le mode de scrutin qui n’est pas par voix mais aussi par grands électeurs, la fraude massive avec des enveloppes sans procuration au porteur. Trump sait bien qu’il est dans le viseur pour lui mettre des bâtons dans les roues et sans doute devra t’il avertir les électeurs américains de cette situation. L’état profond et ses démocrates corrompus ne supportent plus que les trans et autres pédophiles du secteur ne puissent plus s’adonner à leur sport favori. Reste qu’il doit et peut donner la liste Epstein à ses électeurs pour leur faire comprendre le degré d’avilissement et sortir toutes les histoires inventées de toutes pièces pour déclarer les guerres et enrichir le lobby pharmaceutique. Cà il peut. Il a 4 ans pourr assainir le marécage.

Laisser un commentaire