Incendie de Lubrizol : Inquiétude et questions.

Même en attendant un peu, pour avoir un peu plus d’informations, ça se complique de jours en jours. L’inquiétude est compréhensible pour les habitants, les pompiers et les élus, qui ne font plus confiance aux politiques et à leurs déclarations de non toxicité du nuage. Celui-ci a traversé plusieurs départements et même au delà. Nous savons que certains nuages s’arrêtent à la frontière, à l’instar de celui de Tchernobyl (ironie).

Les pompiers ont été invité à faire pratiquer des analyses sanguines, dont le résultât doit être adressé sous pli confidentiel au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) dans un premier temps. Ce qui a inquiété un pompier «Et aujourd’hui, on me dit que mes propres résultats d’analyses me sont inaccessibles, qu’elles doivent rester confidentielles, s’alarme-t-il. Comment voulez-vous qu’on ne devienne pas paranos ?». La procédure est paraît-il habituelle. « C’est le mode opératoire habituel. Les résultats sont toujours transmis aux médecins du SDIS qui contactent ensuite la personne en question. Le pompier aura toujours accès aux résultats de son analyse sanguine. » En tout, les pompiers auront trois prises de sang à réaliser pour détecter une éventuelle intoxication, la deuxième interviendra dans les 30 jours et la troisième dans 6 mois.

Personne n’a évacué les gens du voyage du Petit-Quevilly, installés à 300 m de l’incendie Lubrizol. «On n’a pas eu d’informations, il fallait qu’on aille voir les policiers pour en avoir. À un moment donné trois policiers sont arrivés à l’entrée de l’aire et nous on dit qu’on ne nous évacuerait pas, parce que nous n’étions pas dans une zone habitable. Personne ne nous a donné des masques, personne n’a proposé de nous évacuer», témoigne Vanessa Moreira-Fernades. «Et, depuis, personne n’est venu nous voir.»

Mercredi 2 octobre 2019, les services de l’État ont fait part de deux nouveaux éléments : des dioxines ont pu être émises pendant l’incendie de l’usine Lubrizol et de nouvelles recherches d’amiante sont lancées.

L’ombre de Bhopal plane sur la région

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984 une cuve de produits chimiques explose dans une usine de pesticides à Bhopal, 800.000 habitants, capitale du Madhya Pradesh, au centre de l’Inde. Cela fait suite à des déficiences récurrentes du système de sécurité, connues mais occultées pour raison d’économie. Ce sont 42 tonnes de gaz mortels qui s’échappent, asphyxiant en premier lieu le bidonville de Khasi Camp où les populations les plus pauvres sont agglutinées, et provoquent la mort de 3.800 personnes le 3 décembre, puis de 8.000 la première semaine, et de 25.000 personnes un peu plus tard dans d’atroces souffrances. Mais il y a aussi de très nombreux blessés, malades et plus de 200.000 personnes qui sont maintenant gravement handicapées à vie et autant de personnes qui sont nées par la suite avec des malformations importantes. L’entreprise américaine Union Carbide s’est volatilisée administrativement, puis a été rachetée par la multinationale Dow Chemical qui refuse de dépolluer le site et d’indemniser les victimes comme il se doit. Trente ans après, rien a changé. Un grand nombre d’enfants naissent encore aujourd’hui mal-formés suite à la consommation de l’eau des nappes phréatiques toujours contaminées…

https://rebellyon.info/Catastrophe-de-BHOPAL-30-ans-de-laisser

Les questions sont nombreuses car la pluie a fait retomber des suies contaminées sur les terres agricoles. Incendie de Lubrizol : lait jeté, récoltes interdites… les agriculteurs inquiets.

Un document (ancien si on regarde les dates 2006), quand est-il aujourd’hui ? Aucune traces de ces éléments dans les documents publiés par le gouvernement : Liste complète des 5253 tonnes de produits chimiques partis en fumée à Rouen: des produits toxiques pour les organes et les fœtus

Si les terres agricoles sont contaminées durablement, comment les décontaminer ?

Les pluies ont fait s’infiltrer les polluants à quelle profondeur ?

Quand est-il de l’eau et des nappes phréatiques ?

La société Lubrizol doit assumer la catastrophe et ne pas faire comme à Bhopal où Union Carbide s’est volatilisée, rachetée par Dow Chemical qui refuse toujours de décontaminer la région, avec les conséquences abominables pour la population.

La dioxine s’il y en a, est le résultât de la combustion du cocktail chimique entreposé sur le site. Ce point est important et doit être porté à la connaissance du peuple.

Voir les mises à jours et documents fournis par les services du gouvernement : http://www.seine-maritime.gouv.fr/Actualites/Mise-a-jour-Incendie-au-sein-de-l-entreprise-Lubrizol

Rappel : Catastrophe de Seveso

Le 10 juillet 1976, un nuage d’herbicide, contenant de la soude caustique et de la dioxine, s’échappe durant vingt minutes d’un réacteur de l’usine chimique ICMESA, située dans la commune de Meda, et se répand sur la plaine lombarde en Italie. Quatre communes, dont Seveso, sont touchées. Le directeur de production, Paolo Paoletti, prévient les maires des communes. Le 121 (ou le 162 juillet suivant les sources), le travail reprend normalement dans l’usine. Après la mise en grève du personnel le 16 juillet, l’usine ferme le 181.
Le groupe Hoffmann-Laroche, dont fait partie la société suisse propriétaire d’ICMESA, Givaudan, ne communique l’émission de TCDD aux autorités que le 19 juillet, alors qu’il a identifié cet agent dès le 14. Jusqu’au 23 juillet, la population continue à vivre dans un milieu contaminé. L’alarme est tirée ce jour par le Centre de recherche médicale de Roche, à Bâle. Ce dernier déclare que la population doit être évacuée, qu’il faut détruire les maisons et enterrer l’usine1. À partir du 23 juillet, les premiers habitants sont évacués : plus de 200 personnes quittent leur maison. Les jours suivants, on se rend compte que la zone touchée est plus vaste et 500 nouvelles personnes sont évacuées ; le directeur de production Paoletti est arrêté2. Le directeur général de Givaudan reconnaît qu’il n’existe aucun plan d’urgence. La quantité de TCDD relâchée par l’accident est sujette à de nombreux débats : selon les différentes études, la quantité estimée de dioxine rejetée à l’atmosphère est comprise entre 0,2 et 40 kg1.

Les pouvoirs publics européens se réfèrent à cet événement pour créer en 1982 une série de directives afin de prévenir tout risque d’accident majeur sur un site industriel présentant un risque potentiel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Seveso

Volti

4 Commentaires

  1. Il n’y a pas d’usine a risque pres de chez moi en dehors de DEXTER a Tarbes (22km) le fabricant d’OBUS et MUNITIONS qui ne stocke actuellement que 1500 litres de liquides qualifiés de produits Organohalogénés et quelques tonnes de produits explosifs.

  2. C’est scandaleux aussi pour les gens du voyage. Les flics doivent assistance à toute personne en difficulté, où qu’elles se trouvent ! Les alpinistes en tongs ou en baskets n’ont aussi rien à faire là où ils se trouvent, dans cet accoutrement. Alors pourquoi leur avoir répondu ça et les avoir laissés sans aide ?

    On voit aussi, là encore, les difficultés à informer la population. Il fut un temps (ça date mais c’est sûrement encore pareil), j’allais dans des réunions en préfecture, dont le sujet était les plans ORSEC (organisation des secours). On nous préconisait de ne pas en parler ! Est-ce vraiment pour ne pas affoler la population ? On préfère des blessés, des malades, des morts ? A croire que oui.

  3. J’ai écouter Piero San Giorgio.
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    http://echelledejacob.blogspot.com/2019/10/temoignage-accident-lubrizol-et.html
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    Et bien les amis,à part quitter les lieux et truc rigolo(calfeutrer toute les ouvertures)pour mourir asphyxier ?
    J’ai rien appris que tout le monde sais déja (c’est pas pour critiquer).
    A part dire que ca vas mal.
    Le Gouvernement ne sais rien faire car s’il dit la vérité il risque la panique à gérer en plus,donc il fait ce qu’il sait le mieux,mentir,.
    En + il n’a rien à gagner,vaccins etc,meme pas des pilules iodés.

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