Si vous utilisez cet implant contraceptif, cet article vous intéresse.
Les implants Essure sont-ils, après le Mediator ou la Dépakine, le nouveau scandale sanitaire? Suite à leur action en justice lancée en décembre 2016, les deux Françaises dénonçant les effets secondaires de cette méthode de contraception sont reçues ce vendredi 20 janvier au Ministère de la santé.
Au nom de l’association RESIST (Réseau d’Entraide, Soutien, d’Informations sur la Stérilisation Tubaire), fondée par l’une d’entre elle en juin dernier, elles devraient faire entendre leur voix, avant une audience au TGI de Bobigny initialement prévue le 23 janvier mais reportée à la demande de Bayer, le fabricant de ces implants.
Faisons le point sur cette affaire.
- Qu’est-ce que l’implant Essure ?
Ce petit ressort (4cm), souple, implanté dans les trompes, est fabriqué par le géant allemand de la pharmacie Bayer. La pose se fait sous anesthésie locale, en passant par le vagin et l’utérus. L’implant est constitué, entre autres, de nickel, titane et chrome.
La pose est remboursée par l’Assurance maladie. Ce dispositif assure une contraception définitive. Depuis 2001, environ un million d’unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde et 240.000 en France, selon le laboratoire.
- Une contraception définitive, c’est-à-dire ?
Oui, il s’agit d’une méthode de stérilisation consistant à introduire, par les voies naturelles, des mini-implants dans les trompes pour déclencher une cicatrisation qui va les obstruer. La pose se fait dans la majorité des cas sans anesthésie générale.
Une fois les trompes bouchées, la grossesse est impossible, à vie. Il s’agit en quelque sorte d’une alternative à ligature des trompes.
- Quels sont les effets secondaires de cet implant?
Troubles hémorragiques, mais aussi troubles neurologiques avec parfois paralysie temporaire ou permanente, douleurs du dos ou de la nuque, troubles ORL (épisode de surdité…) font partie des maux en cause, assure Me Joseph-Oudin, l’avocat des deux femmes ayant lancé une action en justice en décembre 2016, contacté par l’AFP.
Une des explications à ces troubles est une hypothèse d’allergie au nickel qui entre dans la composition d’Essure, poursuit-il. Évoquant par ailleurs un volet portant sur des « problèmes de perforation ou de mauvaise pose du produit »
- Qui sont les plaignantes ?
En France, on apprenait via Le Parisien le 9 décembre 2016 que deux femmes lançaient une action en justice contre cet implant. L’une d’entre elle s’appelle Marielle Klein. Mère de famille et fondatrice de l’association RESIST, elle avait lancé une pétition en ligne contre cet implant qui a reçu à l’heure actuelle plus de 72.000 signatures. Leur avocat affirmait examiner 28 autres dossiers.
Aux Etats-Unis, Bayer voit s’accumuler les plaintes contre Essure depuis plus longtemps. L’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) aurait reçu plusieurs milliers de signalements et une action judiciaire y est également en cours.
En France, les signalements d’effets secondaires concernant ces implants sont passés « de 42 en 2012, à 242 en 2015 », puis 162 entre janvier et octobre 2016, indique l’agence sanitaire ANSM sans préciser le nombre de perforations dues à un implant qui s’est déplacé dans le corps ou d’hystérectomie (ablation de l’utérus) liée à des complications.
L’implant va-t-il être retiré du marché ?
Source Le-HuffingtonPost
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