Saudi Arabia Uncovered (l’Arabie Saoudite dévoilée) est un documentaire lourd d’accusation, dont la bande annonce est disponible ci-dessous, produit par l’organisation de défense des droits de l’homme Front Line.
Souhaitant dénoncer la réalité d’un pays comme il n’a encore jamais été possible de la voir, le documentaire est essentiellement tourné en caméra cachée. « Trouver des gens à l’intérieur d’un pays étroitement contrôlé, volontaires pour produire des vidéos qui ne soient pas approuvées par l’Etat, afin de montrer au reste du monde ce qui se passe”dans leur pays, tel était la volonté du réalisateur James Jones.
Les images sont donc fournies par un certain Yasser, un saoudien anonyme prêt à tout. Nous y trouvons également d’impressionnantes scènes elles aussi en caméra cachée de l’équipe de tournage qui s’est rendue en Arabie Saoudite se faisant passer pour des hommes d’affaires.
D’autres vidéos encore ont été filmées par des anonymes avec leur téléphone portable qui étaient déjà visibles sur les réseaux sociaux, comme la flagellation du blogueur Raif Badawi mais aussi une décapitation sur la place publique, ou encore des interventions de la police religieuse contre des femmes qui ne sont pas assez voilées selon eux.
C’est donc compréhensible que le film soit très mal accueilli par l’Arabie Saoudite « C’est du racolage de bas étage » confie une éditorialiste saoudienne Eman Al-Qoweifi. Selon elle, le film est destiné « au téléspectateur européen qui aime à se faire peur face à cette société, forcément barbare » et qui aime « conforter son sentiment de supériorité » morale face au reste du monde.
“Il montre des incidents extrêmes comme si ceux-ci faisaient partie de la vie de tous les jours”, écrit pour sa part sur son blog la Saoudienne Loujain Al-Hathloul, qui dénonce un “film sensationnaliste et partial”. Cette dernière est reconnue comme militante féministe qui s’est faite arrêter fin 2014 par la police alors qu’elle se filmait au volant de sa voiture, bravant l’interdiction de conduire pour les femmes. C’est d’ailleurs en tant que militante engagée qu’elle apparaît dans le film, en parlant à visage découvert même si son pays le lui interdit. Mais elle dit avoir ignoré complétement ce qu’allait être le film au moment de son interview.
Sa présence dans le documentaire lui vaut aujourd’hui de violentes critiques et « injustes » selon elle, qui remettent en question sa loyauté envers l’Arabie Saoudite. Pour se justifier elle précise « Nous devons apprendre que le fait de critiquer un certain nombre de phénomènes dans notre pays ne fait pas de nous des ennemis de la patrie. ».
Source: Jannah-news.com
Il y a des gens courageux qui, au risque de le payer très cher, n’hésitent pas à dénoncer les crimes de ce pays. Bravo et reconnaissance à eux !