Semis spontanés = jardinage économique et facile !

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« DANS LA VIE FAUT PAS S’EN FAIRE »…
… ou comment jardiner économiquement, facilement et sans (trop) d’efforts !

Oh, certes, dès janvier je fais mes commandes de graines, et me laisse d’ailleurs, régulièrement tenter par quelques variétés que je n’ai pas encore testées… Cependant, je fais aussi confiance à mon ami le jardin, à la générosité de la terre, et aux cycles naturels dont le but est de donner, encore et toujours la vie. Bien sur, obtenir des semis spontanés autant que généreux, évitez de retourner la terre, cela la bouleverse profondément, ce dont elle se passe fort bien : notre mère nourricière préfère qu’on lui gratte gentiment le dos… Voici donc une liste, non exhaustive, de plantes annuelles qui se ressèment seules,  dans mon jardin situé en Charente Maritime. Les vivaces et bisannuelles, fort nombreuses aussi, seront pour une autre fois. Pour faire simple, j’ai séparé ces plantes en deux groupes : les comestibles et celles qui ne le sont pas.

Celles qui peuvent aller dans vos assiettes :

Alysse odorant Lobularia maritima : Familier des coins secs, et des jardins en bord de mer,  embaumant l’air en  expositions ensoleillées, l’alysse se ressème allègrement. J’ajoutent les fleurs, doucement sucrées et les petites feuilles, au goût piquant caractéristique des crucifères, aux salades.


Amarante Amaranthus : Dès le début de ce jardin (presque 12 ans) j’ai semé les décoratives, et comestibles, amaranthes « Queue de renard » et « Pourpre ». Il en existe une foule de variétés cultivées dans le monde, à feuilles (peu de graines) et celles à graines (panicules volumineux et grosses graines). A celles déjà présentes,  j’ai ajouté l’année dernière « Orange Giant » (superbes panicules orange et graines ivoire) et « à feuilles rouges » une variété aux feuilles en forme de cœur, panachées vertes et rouges, achetées à l’association Kokopelli qui en offre un fabuleux choix (voir http://www.kokopelli.asso.fr). Toutes ces amarantes se ressèment allègrement… et passent dans mes casseroles.

Aneth Anethum graveolens : Beau et bon, il se ressème a foison, mais il est facile d’à arracher les surplus… Entre nous, c’est une histoire d’amour qui dure depuis quelques années. Il attire les chrysopes et les syrphes se régalant des indésirables pucerons, embellit mon potager et aromatise ma cuisine : l’amour parfait vous dis-je !

Arroche Atriplex hortensis et  Atripex var. atro-sanguinea : Gamine, j’adorais ce légume estival, appelé « épinard d’Espagne » par mon père : Les graines lui avaient été données par un ami espagnol, au retour d’un séjour dans son pays. Bien des années après, j’ai appris que ce légume était l’arroche, surnommé « Belle Dame » et très anciennement consommée en France, Depuis, je l’ai invitée dans mon jardin, qu’elle n’a pas quitté, tout comme la superbe et ornementale rouge pourpre : ces demi-sœurs gèrent leurs semis avec un égal bonheur pour la jardinière, qui n’a plus qu’a récolter !

Bégonia Begonia semperflorens : Tous les ans, quelques bégonias de semis naturels me font la gentillesse d’apparaître à point pour combler quelques oublis… de semis ! Ces bienvenus sont aussi parfaits pour fleurir les petits espaces vides des massifs, ou bordure du potager. Fleurs et feuilles, acidulées, sont utilisées crues dans salades et sauces crème ou vinaigrette. Cuit, l’acidulé bégonia est parfait en soupes et sauces chaudes

Bourrache Borago officinalis : Cette belle plante fait partie de la famille de celles-qu’on-sème-une-seule-fois-au-jardin-et-qui-y-reste-a-vie ! Vu sa beauté et ses usages médicinaux et culinaires, outre son utilisation en tant que plante mellifère, ce n’est pas un problème, d’autant que ses surplus sont faciles à arracher. C’est donc une de mes bonnes copines.

Capucine Tropaeolum majus et T. minus : Ces fleurs colorées sont la gaieté du potager. Elles se ressèment trèèèèès généreusement d’une année sur l’autre, et il est nécessaire d’éliminer un peu leur grand nombre, qui aurait tôt fait de recouvrir le potager… Je leur pardonne leur exubérance (mot un peu faible pour ces débordantes d’énergie…)  au vu des grands services rendus. Leur infusion (1kg de feuilles fraîche pour 5l d’eau) est fongicide contre les chancres des arbres fruitiers (et j’ai plusieurs vieux arbres fruitiers…), c’est une plante beauté/santé (excellente pour assainir les chevelures grasses) et c’est un excellent légume cru (en salades) ou cuit (sauce, soupe, en guise de légume…). Alors… jaunes, rouges, minium, ivoire, roses ou brun foncé, les capucines aux multiples couleur vivent (presque…) librement leur vie pour mon grand plaisir.

Cerfeuil Anthriscus cerefolium : Un petit coin, un peu ombré suffit à son bonheur : il s’y ressèmera facilement, vous laissant profiter de son abondant et délicat feuillage.

Chrysanthème comestible Chrysanthemum Coronarium : Si on le laisse faire, il fera quelques semis, sans pour autant être envahissant. D’ailleurs, si on souhaite toujours en avoir pour salades ou légumes, il est plus prudent de ne lui accorder qu’une confiance limitée côté reproduction. Ses fleurs, qui sont aussi comestibles, se balancent à 40/50 cm du sol. Elles sont lumineuses et gracieuses dans le potager, qui  apprécie leur beauté autant que les insectes apprécient leur pollen.

Chenopode Bon Henri Chenopodium bonus-henricus : Bon, d’accord, à l’origine c’est une plante sauvage… Seulement, il est vendu aussi comme légume ancien, et accueilli à ce titre dans mon jardin. Comme il n’est pas difficile et fort bon, cru ou cuit, je lui pardonne ses bébés aux 4 coins du jardin…

Claytone de Cuba Claytonia perfoliata : Rafraîchissante en salades, délicieuse cuite en guise de légume. Ses tiges et feuilles sont tendres et succulentes, fort appréciées en début de printemps : elle supporte mal le gros soleil de l’été, mais aura eu le temps de laisser une descendance nombreuse apparaissant dès l’automne, mais surtout au mois de février suivant…, enfin chez moi, cela se passe ainsi. C’est parfait pour faire la jonction entre la fin des salades d’hiver, et celles du printemps, qui ne sont pas toujours au rendez-vous parce que j’ai encore oublié de les semer à temps.

Cléome Cleome spinosa : Familière des jardins de ville, cette élégante aux légères fleurs allège les fonds de massifs. Un peu spectaculaire, et d’ailleurs surnommée « plante araignée », car ses graines pendantes ressemblent à l’animal,  cette plante fleurie peut attendre 1,50m de haut en fin de saison. Elle se ressème très facilement, et début mai (voir fin avril s’il fait doux), vous reconnaîtrez facilement le feuillage caractéristique des jeunes plantules, à éclaircir et déplacer, car bien trop nombreuses sur leur lieu de naissance. Ses fleurs, boutons et graines sont comestibles.

Coriandre Coriandrum sativum : Les chaleurs la font vite fleurir (superbe ainsi…) et faire ses nombreuses graines. La coriandre peut être un peu envahissante… mais bon, ses graines au délicat arôme de fleur d’oranger sont une épice que j’apprécie, alors, nous avons trouvé un terrain d’entente : elle se ressème à foison… et j’élimine son trop grand surplus.

Cucurbitacées diverses : Les graines de cette vaste famille germent allègrement dans le compost étalé sur le potager. Comme elles s’hybrident entre elles, difficile de leur faire confiance, car un superbe pied de ce que je croyais être un potimarron s’est révélé être une coloquinte : vous voilà prévenus !

Glaciale Mesembryanthemum crystallinum : Ses feuilles épaisses et juteuses, parfaites crues dans des salades, sont aussi très à l’aise cuites, servies en guise de légume. Elle se ressème modérément… mais comme je la croque souvent avant qu’elle ne fleurisse, ceci explique sans doute cela.

Lavatère Lavatera trimestris : Cette mauve se couvre de magnifiques fleurs roses et blanches en calice. D’une hauteur d’environ  100 cm, elle servira en fond de massif… et salades, car comme pour toutes les malvacées, fleurs, feuilles et boutons se consomment (crus ou cuits).

Mache Valerianella locusta : Elle se ressème à tous vent… plus qu’à récolter cette délicieuse salade d’hiver !

Nigelle Nigella Sativa ou Nigella damascena : L’une comme l’autre ont beaucoup de graines et nous le font savoir : elles se faufilent et squattent le moindre recoin. Elles sont belles, et leurs graines font un excellent condiment… mais tout de même : le jardin n’est pas que pour elles, alors, l’arrachage des nombreux surplus est de rigueur. La nigelle fait partie de la même « famille » que la bourrache : on n’en sème une fois dans un jardin, et elle y reste…

Pavot Papaver somniferum : Fleur familière des jardin de curé ou de grand-mère, parce que somptueusement beau, pas difficile et généreux : Si on le laisse faire ses graines, il se ressème allègrement d’une année sur l’autre. Pétales des fleurs et graines s’utilisent en cuisine.

Pourpier Portulaca oleracea : Ce qu’il y à de bien avec le pourpier, ainsi que la Claytone de Cuba (même famille), c’est qu’une fois que l’on en a semé… plus de soucis à faire pour les semis les années suivantes, c’est économique, non ? Il y a quelques années, j’ai semé du pourpier doré (et aussi de la claytone…) maintenant, pas d’inquiétude : fidèles au rendez-vous chaque saison estivale… tout comme le pourpier sauvage ! Et alors ?  Crus ou cuits, en salades, soupes, dans des omelettes ou en légumes d’accompagnement, je m’en régale ! Et comme, heureusement, ils sont faciles à arracher (ceux en surnombre, et il y en a…), nous vivons en bonne intelligence. Si, si je vous assure !

Roquette cultivée Eruca sativa : Gracieuses et très mellifères, ses fleurs (qui sont aussi excellentes dans nos salades) font ensuite… beaucoup de petites graines donnant à leur tour de beaux pieds de roquette. Il surveiller de près ses demoiselles prolifiques, mais si bonnes, crues ou cuites, dans notre cuisine, avec de grandes vertus digestives et stimulantes !

Physalis Physalis peruviana et Physalis pruinosa : Hum, ces petits fruits sont la gourmandise de la jardinière… au jardin ! Vu les très nombreux pépins, dans un seul petit fruit, les physalis se ressèment facilement d’une année sur l’autre : les premières grosses gelées signant l’arrêt de mort de ces plantes qui peuvent, en climat doux être relativement vivaces. Cela élargit la palette des fruits, du jardin, consommés en hiver : mi février 2008, j’en ai encore un petit saladier en attente de dégustation.

Salades diverses  (laitue, batavia, scaroles…) : si vous en laissez quelques unes « vivre leur vie » se ressèmeront gentiment ça et la pour vous remercier.

Souci Calendula officinalis : Avec lui, pas de souci pour les semis : je le laisse se débrouiller seul et il gère cela fort bien, mon jardin étant toujours largement illuminé de ses gaies fleurs à la couleur tonique. Comme il est utile au jardin, mellifère, servant en soins beauté/santé et en cuisine, je m’entends fort bien avec lui, et la canaille, en profite pour s’installer un peu partout.

Tomate Solanum lycopersicum : Elles se ressèment très facilement d’une année sur l’autre, avec de bons résultats. D’ailleurs, dans ma famille, plusieurs personnes ont le « coin » des tomates cerises, ou elles nous offrent chaque année leurs délicieux fruits. Fort gentiment, ces semis spontanés acceptent d’être replantés ailleurs.

Tournesol Helianthus annuus : Toutes les graines de ces bonnes fleurs ne sont pas grignotées par les oiseaux et rongeurs du jardin, moi comprise, et nombreuses de celles tombées à terre lèvent au printemps suivant. Je déplace ces plants encore petits, où s’ils ne sont pas (trop) gênants, les laissent grandir là où ils sont nés : ils me remercient en donnant des fleurs tôt en saison (et beaux boutons à déguster cuits, avec une vinaigrette…).

Source: Floradiane.canalblog.com

 

14 Commentaires

  1. Que la paix vous accompagne.

    Super l’idée avec les capucines, j’ai un problème avec un de mes framboisier. à essayer!!

    Sinon un petit HS. j’ai mes fraises qui ont cuit à même les fraisiers?! est-ce normale que le soleil fasse de la confiture avec mes fraises même les vertes?

    cette années au pied des tomates c’est aneth, thym, basilic. avec les œillet d’inde.

    Mais chez moi pas de semis spontanée. c’est de la terre industrielle. Je fais des apports chaque année pour la rendre plus meuble, comme du sable, du terreau, du mare de café! Sinon rien ne pousse, c’est de la pierre. Mais grâce à Dieu la qualité s’améliore chaque année, jusqu’au moment où j’aurais plus besoin, où le cycle de la vie souterraine travaillera pour moi.

  2. Tu habites au paradis, Benji ? Quelle chance d’avoir tout ça !
    La bourrache pousse bien ici, au naturel. Mais attention à ne pas en abuser. On peut récolter les fleurs pour la salade mais aussi pour la toux je crois.

    Le pourpier, OK, mais le sauvage que j’ai repiqué n’a pas réapparu cette année.

    Le chénopode Bon-Henri ne pousse pas dans le Sud Est. Il existe 2 variétés d’amarantes mais ces plantes préfèrent le bitume de la ville. A n’y rien comprendre !

    Et pour lutter contre les incendies, tout est rasé plusieurs fois par saison.
    Malheureusement, je n’ai pas de jardin pour protéger ces belles sauvages.

    Supers ces articles. Continue !

  3. Tout cela me fait envie, mais chez moi même les capucines, pourtant pas difficiles, ont refusé de pousser, j’en ai pourtant semées à différents endroits et même en jardinière.

    Sais-tu que l’on fait des câpres avec leurs graines ? quand j’étais enfant j’avais la charge de les ramasser tous les jours pour en faire de bocaux.

    Les graines de tournesol qui, pourtant tombent largement par terre l’hiver quand les mésanges s’en régalent (20 kgs cet hiver ! les goinfres + des cacahuètes !)n’ont pas daigné pousser, même pas une tige !
    Tous les ans je suis obligée de planter du cerfeuil car les graines tombées ne donnent rien. Idem pour la coriandre que pourtant j’adore. Seul le persil pousse tout seul si l’hiver n’est pas trop rigoureux.

  4. Un Français sur quatre ne s’intéresse pas à l’écologie
    Selon une étude mise en place par GreenFlex et l’Ademe publiée lundi 01 juin, 23,7 % des sondés se disent désengagés face aux problématiques liées à l’écologie, alors qu’ils n’était que 15 % pour l’année précédente. Une donnée inquiétante face à la conférence internationale sur le climat de Paris qui aura lieu en décembre prochain.
    Désintérêt pour l’écologie : comment en est-on arrivé là ?

    A six mois de la COP21, ce chiffre va mettre à mal les optimistes de l’environnement et de l’écologie. Pour la réalisation de cette étude, GreenFlex et l’Ademe ont sondé, d’octobre à décembre 2014, 3500 personnes formant un échantillon représentatif de la population française.

    Voir la suite de l’article :

    http://www.consoglobe.com/francais-ecologie-cg

    • Salut GDP
      Je vous repose la question amicalement ok .
      Comment différencier une graine BIO d’une graine OGM,vous savez TOUS qu’il est INTERDIT d’indiquer OGM sur ce qu’on nous propose QUAND MEME

      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_rose.gif

      • Simplement parce que les graines bio sont très surveillées, tout comme les produits bio en général.

        Quand on mange des graines germées bio, on se porte de mieux en mieux si on était au départ un peu flagada. Alors que ceux qui ont utilisé des graines non bio se sont retrouvés malades à l’hôpital. Vous ne vous souvenez pas de cette histoire datant d’il y a quelques années ??
        C’est bien pour cela qu’il faut faire très attention et acheter là où l’on est sûr de son fait. Les paquets sont tous estampillés « bio » avec souvent l’indication de la provenance.

        Bonne soirée RTB.

        • Merci de votre attention chère GDP
          désolé d’être une graine non modifiée sur le blog .
          bisous je suis attentif à vos interventions et vous remercie

          https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_rose.gif

  5. Que du bonheur ! 🙂
    En plus d’être des bio-indicatrices précieuses, ces plantes sont souvent délicieuses. Le pourpier, épinard du Maroc est une vraie merveille.

  6. après les régimes sans effort ,le potager sans effort ,oui quelques plantes repoussent facilement surtout les mauvaises herbes

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