Après les révélations avec le livre « Bon appétit » de Anne de Loisy, voici quelques raisons supplémentaires de ne plus consommer de la viande.
Des animaux élevés en batterie, boostés aux antibiotiques et abattus à la chaîne, des élevages polluants et de plus en plus centralisés, des nitrates qui dévastent ce qui reste de planète… Stop à la boucherie ?
Au cours de sa vie, un Français consomme en moyenne 7 bovins, 33 cochons, 9 chèvres et moutons, 1 300 volailles et 60 lapins, selon le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture. Soit un peu plus de 1 400 animaux d’élevage auxquels il faut ajouter 1 tonne d’animaux marins. Une frénésie de viandards qui a accéléré l’industrialisation de la production de steaks, jambons et autres magrets. Un seul exemple : en France, 95% des porcs sont élevés dans des systèmes intensifs. Chaque année, 25 millions de porcs charcutiers sont abattus. Et 70% des 50 milliards de poulets tués dans le monde tous les ans sont élevés dans une stratégie industrielle.
De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’insoutenabilité d’une telle politique alimentaire, à l’image d’un rapport publié fin février par la Fondation Heinrich-Böll et les Amis de la Terre. Cet «Atlas de la viande» dénonce «la production et la surconsommation de viande industrielle qui saccagent la planète».
«Notre alimentation n’est plus une affaire privée, dit ainsi Christian Berdot, des Amis de la Terre. Nos choix alimentaires sont aussi des choix politiques qui ont des impacts sur la vie de nombreuses personnes dans le monde, ainsi que sur l’environnement, la biodiversité et les climats.» Voici treize raisons pour manger moins, mieux ou plus du tout de viande.
1. Parce que la demande devient folle
Quelque 299 milliards de kilos de viande sont ingérés chaque année dans le monde, quatre fois plus qu’en 1960. Selon la FAO (l’organisation des Nations unies pour l’alimentation), avec 9 milliards d’habitants en 2050, la production mondiale de viande, toutes espèces confondues, pourrait atteindre les 450 milliards de kilos. Le besoin en protéines des populations dans les pays développés est pour plus de la moitié (56%) satisfait par des produits carnés, contre 18% dans les pays en développement. Certes la demande baisse dans les pays riches : elle a chuté de 9% aux Etats-Unis entre 2007 et 2012. Les scandales alimentaires, l’impact sur l’environnement et la question du bien-être animal renforçant les inquiétudes et la prise de conscience des consommateurs. Mais les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont vu leur consommation de viande augmenter, entre 2003 et 2012, de 6,3% par an. Une croissance annuelle supplémentaire de 2,5% est prévue entre 2013 et 2022.
2. Parce qu’on produit la viande comme des voitures
Les diktats économiques sont à l’origine du renforcement de la concentration de l’industrie mondiale de la viande. A savoir une meilleure productivité, mais aussi la concentration du pouvoir du marché entre les mains de quelques-uns, au détriment des petits exploitants. Le mouvement vient de loin. Chicago était, au début du XXe siècle, le berceau de l’industrie de l’abattage. «Avec l’utilisation de lignes de production sur rails, tuer une vache, l’éviscérer et la découper ne prenait que quinze minutes», rappelle le rapport de la Fondation Heinrich-Böll. C’est ce système, capable d’abattre 12 millions d’animaux par an, qui inspira Henry Ford pour le montage de ses voitures. Aujourd’hui, le brésilien JBS est le leader mondial des abattoirs : ses capacités lui permettent d’abattre 85 000 têtes de bétail, 70 000 porcs et 12 millions de volaille quotidiennement.
3. Parce que l’élevage est de plus en plus intensif
Environ 1,3 milliard de personnes dans le monde vivent de l’élevage. La plupart dans les pays du Sud, menacés par l’intensification et l’industrialisation de l’élevage. Le nombre d’agriculteurs dans le monde développé ne cesse, lui, de baisser alors que celui des animaux augmente. Ils approvisionnent des supermarchés éloignés plutôt que de nourrir le marché local. La production d’animaux d’élevage dans le monde en développement emprunte la même voie. Entre 1992 et 2009, le nombre d’éleveurs de porcs aux Etats-Unis a diminué de 70%, tandis que la population porcine n’a pas bougé. Durant la même période, le nombre de porcs vendus par une ferme est passé de 945 à 8 400 par an. Et le poids d’un animal à l’abattage, qui était de 67 kilos dans les années 70, est désormais d’environ 100 kilos.
4. Parce que le business lamine les petits
La production de volaille est le secteur de l’industrie de l’élevage mondialisée dont la croissance et l’évolution sont les plus rapides. En 2020, sa production mondiale atteindra 124 millions de tonnes. Une hausse de 25% en dix ans seulement, tirée par l’Asie. Les marchés et les installations de transformation sont de plus en plus contrôlés par quelques très grandes entreprises, qui multiplient le recours aux antibiotiques pour empêcher la propagation de maladies et accélérer artificiellement la croissance de la volaille. Ces tendances affecteront en particulier les familles des pays du Sud qui élèvent quelques poulets dans leur arrière-cour. Et qui se voient concurrencées par l’importation de morceaux de poulets congelés vendus jusqu’à 60% moins chers que les leurs.
5. Parce que ça accélère le réchauffement
L’élevage industriel produit des gaz à effet de serre tout au long de la chaîne de fabrication, de la digestion au défrichage de forêts. Si l’on intègre l’azote des engrais, le gaz carbonique lié à la production de nourriture et au transport, le méthane des pets et des rots de vache ou la fermentation des déjections animales, l’élevage représente 18% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur mondial des transports. Et il produit 37% du méthane et 65% du protoxyde d’azote, deux gaz plus puissants que le dioxyde de carbone. «Le potentiel de réchauffement climatique du méthane et du protoxyde d’azote est respectivement 25 fois et 298 fois plus puissant que le dioxyde de carbone», estime le Giec. Une étude de l’Institut argentin pour la technologie agricole a montré qu’une vache produisait en moyenne entre 250 et 300 litres de méthane par jour, de quoi faire fonctionner un frigo… Voilà pourquoi Paul McCartney a pu dire avant le sommet climatique de Copenhague, en 2009 : «Less meat = less heat», moins de viande, moins de réchauffement.
6. Parce que ça revient à manger la forêt
Sur la planète, 70% des terres agricoles sont destinées à nourrir les animaux. Chaque année, c’est une surface équivalente à celle de la Belgique qui est déboisée pour laisser place à des cultures. Le deuxième cheptel bovin et la plus grande forêt tropicale au monde se rencontrent dans la région amazonienne du Brésil. Fin 2012, le nombre de bovins (211 300 000) y était supérieur à celui de la population brésilienne (201 millions d’habitants).
Le parcage de ces animaux nécessite d’énormes surfaces de terre: plus de 172 millions d’hectares, soit 70% des terres agricoles du Brésil. Et 62,2% des terres déboisées deviennent des pâturages pour le bétail. Entre 1975 et 2006, le volume des terres de pâturage a augmenté de 518%. Heureusement, le gouvernement a élargi les zones protégées et renforcé les contrôles de déboisement, ce qui a fait chuter la surface moyenne annuelle de déforestation, autour de 20 000 km2 par an.
7. Parce que la viande est gourmande en eau
Un kilo de bœuf nécessite 15 500 litres d’eau. Un kilo de porc, 4 900 litres. Un poulet, 4 000 litres. Avec la même quantité d’eau pour un kilo de bœuf, on pourrait produire 12 kilos de blé ou 118 de carottes. Pour faire un hamburger, 3,5 m2 de terres agricoles sont nécessaires. Si l’agriculture consomme 70% de l’eau douce disponible, un tiers est consacré à l’élevage d’animaux ! L’Institut international de l’eau de Stockholm mettait en garde dès 2012 : «Il n’y aura pas suffisamment d’eau disponible sur nos terres agricoles pour produire de la nourriture pour une population qui devrait atteindre 9 milliards d’habitants en 2050 si nous suivons les tendances alimentaires actuelles dans les pays occidentaux.»
Une seule solution, selon l’Institut : réduire notre apport en protéines d’origine animales de 20% aujourd’hui à 5% d’ici à 2050. Ou mieux, à défaut de devenir végétarien (dix fois moins gourmand en eau) : diminuer par deux sa consommation de viande, ce qui revient à utiliser cinq fois moins d’eau.
Article complet+infographie+document audio sur Libération
Bonjour les moutons. Merci de me pourrir le repas de ce midi ! Et comme je le devine, c’est du tout pareil pour la poiscaille ! Ah, non, trop c’est trop !
Caillasse du jour : Dropped : comptez pas sur moi pour pleurer !
Manger autant de viande est une aberration pour l’environnement et la santé (vidéo)
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2202_surconsommation_viande.php
Vu que les sols cultivable dans le monde sont de plus en plus dégradés, qu’il faudra nourrir 9 milliard de personnes en 2050 et quand on sait en plus qu’il faut mille ans pour 1 cm de sol, on est vraiment mal barré, voir cet article
Comment l’agriculture conventionnelle a tué nos sols et nos terroirs
http://www.notre-planete.info/actualites/4148-agriculture-mort-sols
« voici quelques raisons supplémentaires de ne plus consommer de la viande ».
Cela exclut d’office toute possibilité d’élever sainement et respectueusement sa viande soit même. N’a t-on donc plus le droit d’élever nos 4 poules et 3 canards au grand air avec une alimentation adaptée et un peu d’amour quotidien ?
J’aurais préféré un titre du genre « Treize raisons de lâcher la viande industrielle », au moins les gens auraient encore une chance de penser qu’on peut faire de l’élevage de manière raisonnée.
Et je rejoint un peu lediazec : nos fruits et nos légumes ne sont pas mieux traités que nos poissons et nos boeufs… 52 raisons d’arrêter de manger.
Tous ces arguments sont valides.
Et en effet nos choix alimentaires déterminent l’avenir personnel et commun. 🙂
le plus simple pour commencer,serait de manger moins de viande,j’en mange une ou deux fois par semaine,et une fois (ou pas),du poisson (frais,la mer est a une demi-heure).
La viande que je consomme,je l’achète a un tout petit éleveurs bio qui a une 30 de poulets en liberté et 4 veaux a l’année élevés sous la mer et en pâturage de montagne.Parfois,j’achète du porc élevés en liberté toute sa vie..
Une fois par an,un ami chasseur me donne quelques kg, de sangliers (ils sont trop nombreux dans la montagne),c’est une viande très saine et on peut dire bio.
Je sais ce n’est pas donné a tout le monde,mais ma
mère (+ de 80 ans…), avec sa petite pension,achète uniquement de la viande bio au magasin bio de sa petite ville,elle en mange peu car c’est plus chère,mais au moins,comme elle dit,elle peut la savourer réellement.
Il y à pas mal d’années,je faisais comme mon neveu,élever quelques poules et poulets,lapins,chèvres (lui à aussi des moutons et va avoir un ou 2 cochons),on les tuait et dépeçait soi-même et on les mangeait directement ou ils étaient congelés.Actuellement,je n’ai pas de place et il faut avoir une vie très sédentaire,très différente de ma vie plutôt nomade (nous avons un toit,mais je bouge beaucoup même quand je n’ai pas de boulot).Mais c’est une possibilité pour pas mal de gens au lieu d’avoir de l’espace que l’on n’exploite pas et de plus certains deviendront forcément végétarien car ils auront trop de difficultés pour abattre les animaux,cela aussi il faut pouvoir le faire ou au moins être présent a l’abattage (comme faisait ma compagne avant de devenir végétalienne)
Allez voir l’abattage du cochon dans une ferme ,je l’ai vu 2 fois,ce n’est pas évident,tout dépend du respect qu’à le paysans de ses animaux,j’ai aussi tué un porcelet de 40kg.,je dois dire que je n’étais pas très fière et de plus mon copain et moi étions en colère contre tous les amis qui s’étaient retirés dans la maison en attendant que tout soit terminé,manger oui!!!voir non!!!!….de rage,nous avons trempé nos mains dans le sang et ont leur a tous barbouillés le visage…
Il serait bon de commencer a cesser d’acheter de la viande dans les grandes surfaces et exiger, aux inconscients qui TENTENT de nous diriger,aux producteurs et bouchers,ainsi qu’au restaurateurs que nous voulons de la viande saine des abattoirs communaux et le respect des animaux.
Sinon,on peut être végétarien (petit à petit,je me fatigue de la viande),cultiver son potager ou acheter aux producteurs bio.
Deux excellents documentaires sur le sujet :
Cowspiracy ( du climat à l’élevage) :
http://www.cielvoile.fr/2015/02/elevage-et-climat.html
Food Inc (57’):
https://http://www.youtube.com/watch?v=7tGTkO6rekASans parler de tout ces arguments
Simplement arreter d’exploiter les animaux , car ils ont le droit de vivre leur vie sans interférences
Il y a deux siècles et demi , avoir des esclaves noirs étaient vu comme
Naturelle , Nécessaire et Normal
Ces trois mots se retrouvent de nos jours dans les arguments justifiant l’exploitation animale ….
Dans Deux siècles , Nous regarderons aujourd’hui avec de la stupeur en prenant conscience des rapports aux animaux de nos ancêtres ( c’est à dire nous )
…
Espérons-le, parce que là c’est pas gagné !
Arrêtez d’exploiter les végétaux car ils ont le droit de vivre sans interférences.
Suicidez vous.
depuis 3 mois je ne mange plus de la viande que 1 à 2 fois par semaine et j’ai déjà perdu 5 kilos
avant 81k pour 1.78 maintenant 76 kilos