GRECE – A Skouries, la quête de l’or détruit la nature

La Grèce pourrait être le pays le plus riche d’Europe, le sous-sol aurifère étant extrêmement important sous le pays, mais voilà, si la Grèce exploite ces ressources, elle aura un poids financier très important, ce qui ne va pas arranger les affaires de certains. La technique fut donc simple, affaiblir le pays au maximum pour pouvoir acquérir le maximum de terrains et d’exploitations possibles afin que l’or récupéré ne se retrouve pas dans les caisses de l’état grec, mais dans celles des exploitants étrangers, logique! Immoral, mais logique. C’est la technique qu’a utilisé la Goldman Sachs qui a truqué les comptes du pays pour que celui-ci puisse entrer dans l’EU. À partir de là, la vérité a commencé à être connue, et bien évidement, la situation du pays a commencé à basculé. Tout était écrit et prévu…

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En 2016, la production aurifère grecque devrait dépasser celle de la Finlande. En raison de la crise économique, Athènes accélère la délivrance des permis d’exploitation de son riche sous-sol en minerais.

Ainsi, la Grèce pourrait devenir en 2016 le premier producteur aurifère de l’Europe, et supplanter la Finlande, 40e producteur mondial. Le pays dispose d’un potentiel minier important. Il est déjà le premier producteur européen de bauxite – le minerai de base qui rentre dans la fabrication de l’aluminium – et de perlite, une roche à base de silice, un produit utilisé dans l’horticulture. Article complet sur La Tribune

Mais voilà, si en Grèce la compagnie Hellas Gold exploite, il y a toujours des conséquences, le profit ayant toujours un prix, et pas des moindres…

En Grèce, l’entreprise Hellas Gold détruit la montagne pour ouvrir la mine d’or de Skouries. Des habitants luttent pour contrer ces firmes toutes-puissantes. La possible victoire de Syriza, dimanche 25 janvier, pourrait leur redonner espoir. C’est notre premier reportage d’une semaine où Reporterre va accompagner le peuple hellène.


- Aristoteles (Grèce), reportage

Au volant de sa vieille Fiat jaune, Maria Kadoglou parle, parle, parle. Direction Megali Panagia, le village le plus proche de la forêt de Skouries, celui où la contestation contre la mine a commencé. Dans ce petit bout de Chalcidique, l’exploitation minière existe depuis plus de deux mille ans. « Mais ils veulent creuser une mine à ciel ouvert. C’est nouveau ici. Et ils veulent la mettre au sommet de la montagne d’où vient toute l’eau de la région ! »

L’automobile s’éloigne de Thessalonique pour s’avancer dans le paysage de basses montagnes. Les départementales sont de plus en plus cabossées. « Ils ont commencé à couper les arbres en mars 2012. A partir de là, ils ont mis des barrières et des gardes partout dans la forêt. » Son ton est doux, parfois déterminé, parfois désabusé. « Ayez toujours en tête qu’il y a un peu plus de deux ans, tout n’était que forêt à Skouries », insiste-t-elle.

Son engagement dans la lutte anti-mine remonte à 1997. A l’époque, elle protestait contre l’expansion industrielle de la mine souterraine d’Olympias, un peu au nord de la forêt de Skouries. Un premier combat remporté. En 2002, le gouvernement refuse le permis environnemental à la compagnie de l’époque, TVX Gold, qui quitte la Grèce. L’État rachète la concession pour la revendre 11 millions d’euros à Hellas Gold, alors qu’elle est évaluée à plus de 400 millions d’euros.

La compagnie appartient à 95 % à Eldorado Gold, une entreprise minière canadienne et à 5 % à AKTOR, la principale entreprise de Bâtiment et Travaux Publics en Grèce. Hellas Gold promet la création d’au moins 1.600 emplois directs, 5.000 en indirect. C’est le plus gros investisseur étranger en Grèce. En pleine production, le pays deviendrait le principal producteur d’or en Europe, la valeur de ce trésor souterrain serait de 20 milliards d’euros.

Village divisé

La petite voiture stoppe sur la coquette place principale de Megali Panagia. A la fois village minier et agricole, la population est divisée. « Il y a des cafés pour et des cafés contre la mine », décrit Yiorgos Tarazas, apiculteur et habitant du village. On monte dans son fourgon rouge bringuebalant. « Ici, ça a toujours été comme ça. Les jeunes se disent qu’il n’y a pas besoin de faire des études, la mine donne du travail, regrette-t-il. Quand les parents sont contre la mine, ils ne le disent pas, de peur que leurs enfants perdent leur travail. »

Lui-même a été contacté par Hellas Gold : « Ils ont d’abord proposé du boulot aux opposants, les meilleurs postes, avec de gros salaires. Certains ont accepté, d’autres non. Ils ont beaucoup d’argent, ils ont le pouvoir. »

La fourgonnette emprunte une artère au bitume tout neuf, construite par la mine. Au bout, la forêt a été arrachée pour laisser place à une immense clairière. Tout autour, des barrières de deux mètres de haut délimitent la zone. Les murs de béton d’une usine commencent à s’élever. C’est là que la terre extraite du puits sera traitée.

Bois de chauffage

Le puits, justement, se dessine déjà quelques centaines de mètres plus loin. La forêt a laissé place à une immense étendue de terre brune et stérile parcourue par les pelleteuses. Impossible de la saisir d’un seul regard. Cet immense trou fera 700 mètres de diamètre sur 220 mètres de profondeur. « Pour le construire, ils pompent toute l’eau sous la montagne ! », s’insurge l’apiculteur. Dans la forêt alentour, sur le chemin, des tas de bois s’empilent, résultat des nombreuses coupes de la mine. Il est vendu jusqu’à Thessalonique comme bois de chauffage.

Troisième étape, le lieu où seront jetés les déchets de la mine. Seuls 2 % de la roche extraite seront gardés, c’est la pierre qui contient le mélange d’or et de cuivre. 98 % seront jetés, entreposés dans deux immenses barrages. Le rapport technique du projet de Skouries indique que les conséquences sur le paysage seront « majeures, permanentes et irréversibles ». (p.93)

« Tout cela pour sortir moins d’un gramme d’or par tonne… » déplore Yiorgos. 0,83 grammes par tonne, indique exactement le site internet d’Hellas Gold.

« Ici c’est la guerre »

Enfin, le fourgon rouge arrive à la maison de Yiorgos Kalivas, dernier habitant de la forêt de Skouries. « Kalivas, cela signifie cabane », explique-t-il dans un sourire. Ses cheveux sont gris, ses gestes lents mais précis. Sa petite maison blanche apparaît au milieu des châtaigniers. Devant, en plein soleil, de grandes bâches sont recouvertes de noix. Yiorgos les retourne soigneusement pour les faire sécher. Le paysan a planté ses noyers il y a bientôt trente ans. « Ici, mon père et mon grand-père ont travaillé et vécu », raconte-t-il.

Un peu plus loin, sur le bord du chemin, une petite source coule doucement. « Elle est en train de se tarir, déplore Elli, une amie de Yiorgos venue le visiter. Ils assèchent la montagne. »

« Sous la dictature [1967-1974], une loi nous a classés territoire minier, explique-t-elle. Si un sous-sol contient des ressources naturelles, on ne peut pas installer d’autres activités dans la zone. Nous vivons pour une utopie, on espère pouvoir redévelopper l’agriculture ici. Environnement cela signifie ’ce qu’il y a autour de nous’ : ne peut-on pas apprendre à le respecter ? »

Le visage fermé, Yiorgos poursuit : « Ici, c’est la guerre… Une guerre contemporaine d’un nouveau genre avec des machines, de l’argent. Cette entreprise et l’État viennent chez nous pour tout détruire. Une fois, quarante mineurs ont battu deux femmes, dont Elli. Une autre fois à la fin d’une manifestation, la police a attaqué et cassé les jambes d’une femme de soixante-deux ans. »

« Traités comme les Indiens d’Amérique »

Vingt kilomètres plus loin, quelques heures plus tard, rendez-vous à Lerissos. Ce village sur la côte est le plus fortement opposé à la mine. « Ici, 99 % des gens sont contre », affirme Mary, l’une des représentantes du collectif d’habitants. La cité balnéaire vit du tourisme, de l’agriculture et de la pêche. « Qui aura encore envie de venir en vacances ici avec cette énorme mine à quelques kilomètres ?, s’interroge Mary. Tout cela pour que dans vingt ans ils repartent et nous laissent leurs déchets et leur pollution. »

Source et article en intégralité sur Reporterre.net

N’oubliez pas que l’or est l’objet de toutes les convoitises et que chaque pays tente actuellement d’en stocker le plus possible avec les moyens qui leurs sont donnés, l’Allemagne qui depuis longtemps tente désespérément de récupérer le leur vient de recevoir une livraison de 120 tonnes

4 Commentaires

  1. Tres interessant article! Vous avez pose tous les avis sur le sujet et ca nous aide a former une oppinion reele. C est vraiment dommage pour la Grece qu’ elle n’ aie pas le pouvoir et les resources necessaires pour definir elle-meme son futur et devenir une force economique importante. On espere qu’ elle ne manque pas une occasion unique pour encore une fois…

  2. Y avait pas aussi une affaire de gaz ou de pétrole dans ses eaux territoriales?

  3. je me rappelle que delamarche en avait parlé, et ses interlocuteurs disaient « mais non, ils ont pas pu laisser la Grèce couler pour l’or ».

    Goldman sachs s’est lancé dans la chasse à l’or, comme la chine et la Russie, c’est double gain pour eux, ils ont passé leurs toxiques en Grèce et leur rafle leur or.

    Et tant qu’on les considérera comme des « too big to fail » on sera dans ces cas là.

    tous les pays ont fait ça en Afrique, ils leurs font des prêts pourris qu’ils ne pourront pas rembourser et en échange leur pompe leurs ressources, c’est pas nouveau, c’est le jeu de la décolonisation.

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