Fin décembre, la Palestine a déposé un projet de résolution devant le conseil de sécurité des Nations Unies. Ce projet rédigé par les palestiniens prévoyait le règlement du conflit avec Israël dans un délais de 12 mois ainsi que le retrait des troupes israéliennes des territoires occupés avant la fin 2017. Le texte présentait comme solution de règlement pacifique du conflit, la nécessité de la reconnaissance d’un état palestinien dans ses frontières de 1967 à côté de l’état juif. Le texte du projet affirmait ainsi :
« Le besoin urgent de parvenir, dans les 12 mois, au plus tard, suivant l’adoption de la résolution, à une solution pacifique équitable, durable et exhaustive mettant un terme à l’occupation israélienne depuis 1967 et accomplissant la vision de deux Etats indépendants, démocratiques et prospères. »
Le texte évoquait également le règlement de la question de Jérusalem en tant que capitale des deux états, et donc l’arrêt de la colonisation à Jérusalem est.
Bien évidemment, pour le gouvernement Israélien il s’agissait là d’un « acte d’agression » selon les propres termes du chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.
L’application de cette résolution aurait en effet obligé les autorités israéliennes à démanteler l’ensemble de leurs colonies, un projet suicidaire pour un état constitué précisément sur un processus d’expansion colonial. Au sein de la population et des élites politiques, un tel démantèlement demeure impensable puisqu’il signifie la mort du projet israélien et de l’idéologie sioniste qui fonde l’existence d’un état juif sur des postulats religieux et raciaux de nature ontologique. Dans cette optique, reconnaître la légitimité de la présence palestinienne revient donc à reconnaître dans le même mouvement la fausseté des présupposés qui légitiment l’occupation et l’aberration du sionisme. Ainsi le « droit au retour » pour les juifs, qui demeure le principal vecteur d’émigration en Israël, est défini par la loi du 16 mars 1970 qui stipule :
« un Juif » désigne une personne née d’une mère juive ou convertie au judaïsme et qui n’appartient pas à une autre religion. Ces dispositions s’appliquent également : aux enfants et petits-enfants d’un Juif, à son conjoint et au conjoint d’un enfant ou d’un petit-enfant d’un Juif.
Il suffit donc d’avoir un grand parent juif pour être considéré comme Juif selon l’état israélien, sous réserve de ne pas s’être converti à une autre religion.Pour les non juifs de naissance, la conversion est certifiée par un tribunal rabbinique.
C’est en vertu de cette définition à la fois raciale et religieuse, que s’effectue le « droit au retour ».
On est saisi par le parallèle avec les lois de Nuremberg qui cherchaient à définir une « race » juive en se fondant sur la filiation :
« §5.1. Est Juif celui qui descend d’au moins trois grands-parents qui sont racialement des Juifs intégraux.
Est également réputé Juif le ressortissant métissé de Juif qui descend de deux grands-parents juifs intégraux et, a) appartient à la communauté religieuse juive à la date de la proclamation de la loi, ou rejoint cette communauté par la suite;b) est marié à une personne juive à la date de la proclamation de la loi, ou conclut un tel mariage ultérieurement, c) est le fruit d’un mariage avec un Juif, tel que défini au §.5.1, si ce mariage a été conclu après l’entrée en vigueur de la loi sur la protection du sang et de l’honneur allemands du 15 septembre 1935. »
Le premier ministre israélien a donc rencontré le vice-président américain John Kerry le 15 décembre à Rome afin de s’assurer du veto des états-unis à cette résolution soutenue par la ligue arabe et la Russie. Des entretiens sur ce sujet ont également eu lieu entre le ministre des affaires étrangères russe Sergeï Lavrov et le vice-président américain. Le président de l’autorité palestinienne s’est également prévalu de la reconnaissance de l’état palestinien par 134 pays, dont récemment la Suède, l’Espagne, le Portugal ou encore le Royaume-Uni. Les parlementaires français ont également adopté un texte en ce sens début décembre suivis par le parlement européen qui a lui aussi adopté une résolution mercredi 17 décembre soutenant en principe « la reconnaissance de l’Etat palestinien et la solution des deux Etats ». Face à ce mouvement de soutien d’ampleur internationale, Israël, très isolé, s’est donc tourné une fois de plus vers les états-unis et leurs alliés en vue de bloquer le processus de reconnaissance.
La résolution a donc bien évidemment été rejetée, ne réunissant que 8 voix sur les 9 nécessaires à son adoption.
Les états-unis et l’Australie ont voté contre, cette dernière permettant aux USA de ne pas paraître totalement isolés sur cette question et de masquer leur soutien inconditionnel au régime israélien. La presse internationale a ainsi pu titrer sur le « rejet » ou « l’échec » de la résolution palestinienne à l’ONU plutôt que sur le veto américain.
Pour Le Monde il s’agit d’un « échec » de la résolution palestinienne (autant dire tout de suite d’un échec palestinien…) :
Pour Libération, la résolution a « échoué », un peu à la manière d’un coureur de fonds. Certains diront qu’elle manquait probablement de souffle. On peut également penser aux cétacés qui s’échouent régulièrement sur les plages sans que personne ne comprenne pourquoi :
Mais il est finalement tout à fait logique que cet « échec » ne trouve pas d’explication puisqu’il s’agit de la même dépêche AFP, c’est à dire de l’Agence France Propagande…
On voit donc que selon les titres des médias hexagonaux les états-unis et le lobbying israélien n’y sont pour rien, la résolution est un « échec », sans que ce dernier trouve d’explication, du moins dans les gros titres, peut-être parce qu’elle était tout simplement d’origine palestinienne? Une sorte de fatalité ou plutôt d’illégitimité congénitale ? C’est en tout cas le seul motif visible dans les titres de la presse nationale :
Mention spéciale au Figaro, qui, à partir de la même dépêche, publie un titre honnête, le seul de la presse hexagonale (à l’exception de l’Humanité, cependant très mal référencé dans Google actualité…). Décidément, ce journal ne cessera de m’étonner depuis la mise en examen de son propriétaire…
Tout de suite on comprends mieux…
Pour en revenir au « rejet » de cette résolution, il faut noter également que la Lituanie, le Nigéria, la République de Corée, le Rwanda et le Royaume-Uni se sont abstenus. La France, la Fédération de Russie, le Luxembourg, le Chili, la Chine, le Tchad, la Jordanie, qui portait la résolution, et l’Argentine, ont voté pour.
Si le détail des tractations n’a pas filtré dans la presse, on peut cependant constater que les abstentionnistes appartiennent à la sphère d’ingérence anglo-américaine et que le vote traduit dans ces grandes lignes la lutte d’influence des deux blocs mondiaux BRICS/USA, avec une Union-Européenne comme souvent divisée.
Cependant, en tant qu’état observateur à l’ONU depuis 2012, la Palestine a présenté au lendemain de ce « rejet » une demande d’adhésion à un ensemble d’organismes et de conventions internationales dont le statut de Rome, qui régit la Cour Pénale Internationale, ce qui ouvrirait la voie à des actions en justice de l’autorité palestinienne à l’encontre de l’état hébreux. Les représentants israéliens ont immédiatement bondi, le premier ministre Benjamin Netanyahu a notamment déclaré : « Nous ne permettrons pas que les soldats et officiers de Tsahal soient traînés devant le tribunal de La Haye ».
Cette demande d’adhésion apparaît à la fois comme un affront impardonnable et un obstacle majeur à la narrative israélienne déployée à chaque agression armée contre les populations palestiniennes. La présentation de chaque offensive israélienne comme une riposte aux « groupes terroristes palestiniens » ne résisterait effectivement pas à l’investigation d’une commission d’enquête indépendante, notamment en ce qui concerne les dernières opérations sur Gaza, c’est donc toute la narrative de l’état colonial hébreux qui se présente systématiquement comme une victime en état de légitime défense, qui deviendrait inopérante voir contre productive.
Cité par le journal l’Humanité, le ministre des renseignements Youval Steinitz, parle ainsi de « prendre des mesures encore plus dures jusqu’à une dissolution progressive, une neutralisation progressive de l’Autorité palestinienne » si les palestiniens « ne reviennent pas en arrière ».
Une première mesure de représailles a déjà été engagée par Israël qui vient de geler 106 millions d’euros de taxes qu’elle a la charge de collecter depuis les accords d’Oslo, à destination de l’autorité palestinienne. Toujours selon l’Humanité, ces fonds représentent la moitié du budget palestinien.
Toutefois cela ne pourrait être qu’un début et la Palestine pourrait payer très cher cette tentative de faire valoir ses droits. Selon Nissim Ben Sheetrit, un haut responsable du ministère des affaires étrangères, M Netanyahu préparerait une « réponse plus dure et plus globale » et Israël serait « sur le point de passer à l’attaque »…
Guillaume Borel pour les moutons enragés
moi, je soutiens à fond la position d’Israel, et, à la mesure
de mes faibles moyens et quand j’ai le choix, je privilégie
toujours les produits israéliens aux productions des peuples
non élus…
Moi je boycotte rien du tout. Je choisis uniquement des produits venant de pays ou se trouvent des peuples élus.
Au fait on ma traduit une phrase, sans aucune interpretation.
» Je prendrait un peuple parmi les pires pour montrer ma puissance. » 🙂
Pardon j’avais oublié ‘non’
Alors pour le porter haut et fort, je te suggère de coller un ‘s’ à ton pseudo…
S’en remettre à l’ONU pour les questions israélo-palestiniennes est une blague. L’entité scélérate est issue, enfantée par l’ONU (aciennement la Société des Nations SDN) lors de sa propre création en 45. Lui demander de détruire la scélérate israel c’est comme demander à une mère de tuer son enfant parce qu’il se serait très mal comporter.