Peut-on réellement en vouloir aux russes? Un parti non-élu démocratiquement et pro-européen a été mis en place en Ukraine, un conflit à démarré suite à la prise de la Crimée qui ont rendu les accords sur le prix du gaz caduques, et l’on doit de scandaliser de voir la Russie ne plus appliquer la ristourne de 30% sur le prix du gaz. Pourtant, les journaux ne se montrent pas choqués de voir que le gouvernement ukrainien a accepté de jouer les carpettes devant le FMI pour pouvoir bénéficier d’aides pour le pays en augmentant le prix du gaz pour la population, la même même méthode de mise en esclavage qu’en Grèce avec comme seule victime, la population.
L’Ukraine et la Russie relancent le spectre d’une « guerre du gaz » qui affecterait toute l’Europe. La première a rejeté samedi 05 avril une hausse de 80% des prix du gaz imposée par la seconde et menacé de traîner Moscou devant une cour d’arbitrage. « La Russie a échoué à s’emparer l’Ukraine par l’agression armée. Elle lance maintenant le plan pour s’emparer de l’Ukraine par l’agression gazière et économique », a tonné le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, lors d’un conseil des ministres.
Moscou a annulé cette semaine coup sur coup deux ristournes accordées à l’Ukraine sur ses livraisons gazières, dont Kiev est très dépendant. En 72 heures le prix en est ainsi passé de 268 à 485 dollars les 1000 mètres cube (environ 194 et 351 euros), un des plus élevés en Europe. Avant 2006, l’Ukraine payait 50 dollars pour 1000 m3 de gaz russe… « La pression politique est inacceptable. Et nous n’acceptons pas le prix de 500 dollars », a poursuivi Arseni Iatseniouk, disant s’attendre « à ce que la Russie restreigne ou stoppe les livraisons de gaz » à l’Ukraine.
Les précédents en 2005/6 et 2009/10
A cette hausse soudaine des prix s’ajoute une dette que les Ukrainiens n’ont pas vu venir. Le président de Gazprom, Alexeï Miller, a affirmé samedi que l’Ukraine devrait rembourser 11,4 milliards de dollars correspondant à des ristournes en vigueur ces quatre dernières années et qui viennent d’être annulées. Ces prix avantageux étaient prévus par l’accord de Kharkiv, signé en avril 2010, prolongeant jusqu’en 2017 l’utilisation par la marine russe d’une base militaire à Sébastopol, en Crimée. En échange de cette base russe sur son territoire, l’Ukraine de Viktor Ianoukovitch avait obtenu d’importantes remises sur le prix du gaz. Gazprom a par ailleurs annoncé qu’il comptait se faire payer immédiatement les 2,2 milliards correspondant aux livraisons récentes.
À deux reprises, en 2005/6 et 2009/10, Moscou a déjà coupé le robinet de gaz lors de conflits avec l’Ukraine, et par la même occasion le flux d’exportation vers l’Europe, encore très dépendante de la Russie en la matière. En 2008/09, Moscou exigeait déjà le remboursement d’une dette évaluée à 2,4 milliards de dollars. L’Ukraine estimait avoir payé une partie de sa dette et refusait de verser plus d’argent. Gazprom avait alors interrompu ses livraisons avant de les rétablir une semaine plus tard à la demande de l’Union européenne.
Gazprom, le géant gazier russe souvent accusé d’être un bras armé du Kremlin, fournit environ un tiers des approvisionnements de l’Union européenne, qui a une fois de plus à l’occasion de l’actuelle crise affiché son intention de réduire cette dépendance. Près de 40% de ce gaz transite via l’Ukraine.
Gazprom a construit, en collaboration avec les compagnies allemandes E.ON et BASF et du Français GDF Suez, un double pipeline géant dans la mer Baltique. Baptisé Nord Stream, ce dispositif permet de drainer 55 milliards de mètres cube chaque année, directement de la Russie vers l’Allemagne. Même si cette dernière est aussi très dépendante du gaz russe (35%), elle n’est pas une cliente que Gazprom peut priver en énergie… Le Nord Stream est d’ailleurs dirigé par un consortium avec à sa tête Gerhard Schröder, l’ancien Chancelier (1999-2005).Au sud, Gazprom verra prochainement entrer en fonction le South Stream, qui sera chargé de passer par la Bulgarie, Serbie, Hongrie, Italie. De quoi assurer un transit permanent vers l’Europe centrale. Du coup, les voisins de l’Ukraine ne risquent pas de manquer de gaz en hiver… Selon Alexandre Razouvaev, directeur du département analytique de la compagnie Alpari, « Gazprom est aujourd’hui bien moins dépendant du transit ukrainien que par le passé. Ces quelques dernières années plusieurs itinéraires alternatifs ont été créés: c’est l’acquisition de BelTransGaz, c’est-à-dire le transit par la Biélorussie. C’est aussi Nord Stream. Il ne faut pas non plus oublier le gazoduc qui relie la Russie à la Turquie par la mer Noire ».
Arseni Iatseniouk a évoqué la possibilité de négociations avec des partenaires européens -Slovaquie, Pologne, Hongrie- pour qu’ils rétrocèdent à l’Ukraine une partie du gaz qu’ils reçoivent à des prix inférieurs à ceux désormais facturés à Kiev. Mais la Russie risque de ne pas apprécier un tel arrangement. Le patron de Gazprom a d’ailleurs averti vendredi à la télé russe les pays tentés de faire « très très attention à la légalité » d’une telle décision. « Nous ne pouvons pas pour le moment renoncer complètement aux livraisons russes », a concédé le ministre ukrainien de l’Energie Iouri Prodan.
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L’Ukraine et la Russie relancent le spectre d’une « guerre du gaz » qui affecterait toute l’Europe. La première a rejeté samedi 05 avril une hausse de 80% des prix du gaz imposée par la seconde et menacé de traîner Moscou devant une cour d’arbitrage. « La Russie a échoué à s’emparer l’Ukraine par l’agression armée. Elle lance maintenant le plan pour s’emparer de l’Ukraine par l’agression gazière et économique », a tonné le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, lors d’un conseil des ministres.
Moscou a annulé cette semaine coup sur coup deux ristournes accordées à l’Ukraine sur ses livraisons gazières, dont Kiev est très dépendant. En 72 heures le prix en est ainsi passé de 268 à 485 dollars les 1000 mètres cube (environ 194 et 351 euros), un des plus élevés en Europe. Avant 2006, l’Ukraine payait 50 dollars pour 1000 m3 de gaz russe… « La pression politique est inacceptable. Et nous n’acceptons pas le prix de 500 dollars », a poursuivi Arseni Iatseniouk, disant s’attendre « à ce que la Russie restreigne ou stoppe les livraisons de gaz » à l’Ukraine.
Les précédents en 2005/6 et 2009/10
A cette hausse soudaine des prix s’ajoute une dette que les Ukrainiens n’ont pas vu venir. Le président de Gazprom, Alexeï Miller, a affirmé samedi que l’Ukraine devrait rembourser 11,4 milliards de dollars correspondant à des ristournes en vigueur ces quatre dernières années et qui viennent d’être annulées. Ces prix avantageux étaient prévus par l’accord de Kharkiv, signé en avril 2010, prolongeant jusqu’en 2017 l’utilisation par la marine russe d’une base militaire à Sébastopol, en Crimée. En échange de cette base russe sur son territoire, l’Ukraine de Viktor Ianoukovitch avait obtenu d’importantes remises sur le prix du gaz. Gazprom a par ailleurs annoncé qu’il comptait se faire payer immédiatement les 2,2 milliards correspondant aux livraisons récentes.
À deux reprises, en 2005/6 et 2009/10, Moscou a déjà coupé le robinet de gaz lors de conflits avec l’Ukraine, et par la même occasion le flux d’exportation vers l’Europe, encore très dépendante de la Russie en la matière. En 2008/09, Moscou exigeait déjà le remboursement d’une dette évaluée à 2,4 milliards de dollars. L’Ukraine estimait avoir payé une partie de sa dette et refusait de verser plus d’argent. Gazprom avait alors interrompu ses livraisons avant de les rétablir une semaine plus tard à la demande de l’Union européenne.
Gazprom, le géant gazier russe souvent accusé d’être un bras armé du Kremlin, fournit environ un tiers des approvisionnements de l’Union européenne, qui a une fois de plus à l’occasion de l’actuelle crise affiché son intention de réduire cette dépendance. Près de 40% de ce gaz transite via l’Ukraine.
Gazprom a construit, en collaboration avec les compagnies allemandes E.ON et BASF et du Français GDF Suez, un double pipeline géant dans la mer Baltique. Baptisé Nord Stream, ce dispositif permet de drainer 55 milliards de mètres cube chaque année, directement de la Russie vers l’Allemagne. Même si cette dernière est aussi très dépendante du gaz russe (35%), elle n’est pas une cliente que Gazprom peut priver en énergie… Le Nord Stream est d’ailleurs dirigé par un consortium avec à sa tête Gerhard Schröder, l’ancien Chancelier (1999-2005).Au sud, Gazprom verra prochainement entrer en fonction le South Stream, qui sera chargé de passer par la Bulgarie, Serbie, Hongrie, Italie. De quoi assurer un transit permanent vers l’Europe centrale. Du coup, les voisins de l’Ukraine ne risquent pas de manquer de gaz en hiver… Selon Alexandre Razouvaev, directeur du département analytique de la compagnie Alpari, « Gazprom est aujourd’hui bien moins dépendant du transit ukrainien que par le passé. Ces quelques dernières années plusieurs itinéraires alternatifs ont été créés: c’est l’acquisition de BelTransGaz, c’est-à-dire le transit par la Biélorussie. C’est aussi Nord Stream. Il ne faut pas non plus oublier le gazoduc qui relie la Russie à la Turquie par la mer Noire ».
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Arseni Iatseniouk a évoqué la possibilité de négociations avec des partenaires européens -Slovaquie, Pologne, Hongrie- pour qu’ils rétrocèdent à l’Ukraine une partie du gaz qu’ils reçoivent à des prix inférieurs à ceux désormais facturés à Kiev. Mais la Russie risque de ne pas apprécier un tel arrangement. Le patron de Gazprom a d’ailleurs averti vendredi à la télé russe les pays tentés de faire « très très attention à la légalité » d’une telle décision. « Nous ne pouvons pas pour le moment renoncer complètement aux livraisons russes », a concédé le ministre ukrainien de l’Energie Iouri Prodan.