Québec: bientôt des cliniques sans médecins?

Et si des cliniques « de proximité » ouvraient sans qu’il n’y ait un seul médecin dans celles-ci? C’est l’idée avancée qui pourrait bien être appliquée dans d’autres pays un jour, et peut-être même dans les zones en carences de médecins…

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Une clinique sans médecin? C’est l’idée amenée par les infirmières qui proposent un nouveau modèle où elles pourraient traiter en première ligne les patients aux prises avec des problèmes de santé mineurs.

Il faut favoriser un meilleur accès aux soins: Les groupes de médecine de famille (GMF) n’obtiennent pas les succès escomptés et la hiérarchie médicale n’y est pas étrangère, estime la présidente de la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ), Régine Laurent.

«On n’a pas besoin de grandes cliniques qui se retrouvent toujours un peu sous une hiérarchie médicale», affirme-t-elle.

La FIQ propose la création de «cliniques de proximité». Dans un local qui pourrait être aménagé dans un édifice du quartier, voire une pharmacie, une infirmière pourrait rencontrer des patients souffrant de maladie chronique, par exemple. Elle ferait un suivi avec eux, ajusterait leur médication et ferait au passage de l’enseignement et de la prévention.

D’autres professionnels comme des ergothérapeutes ou des travailleurs sociaux pourraient se greffer à l’équipe.

Actuellement, les patients «doivent faire la file devant une clinique à 7h le matin pour faire ajuster leur médication», dénonce Mme Laurent. «Est-ce que toute la population a vraiment besoin que la porte d’entrée soit un médecin? Non.»

Beaucoup d’opposition

La loi 90 prévoit déjà le transfert de certaines responsabilités, notamment au moyen d’ordonnances collectives. Mais dans les faits, elle fait encore face à beaucoup d’opposition.

Dans les hôpitaux, les conseils des médecins, dentistes et pharmaciens s’opposent régulièrement à déléguer des tâches, affirme Mme Laurent.

«Il faut une réelle volonté d’agir», lance-t-elle en interpellant le ministre de la Santé. La création de cliniques de proximité dégagerait les médecins qui pourraient se concentrer sur les patients dont l’état de santé est plus problématique et complexe.

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