Demain, mangera-t-on encore du miel français ?

Demain, mangera-t-on encore du miel français ?
(Crédit photo : pcaille – flickr)
2013 ne fait pas le miel des apiculteurs. Avec une récolte quasi inexistante au printemps, la profession souffre. Au point que son déclin, amorcé il y une quinzaine d’années, pourrait rattraper celui des abeilles.

C’est le défi de l’été : trouver un pot de miel d’acacia français dans un supermarché. Même galère pour le colza et pour toutes les miellées de printemps. « A quelques exceptions près, dans tout le pays, personne n’a rien récolté avant juillet », soupire Henri Clément, le porte-parole de l’Unaf, l’Union nationale de l’apiculture française. A première vue, la cause de cette pénurie est simple : les abeilles ne sortent pas butiner sous la pluie. Sophie Dugué, apicultrice dans la Sarthe, a donc nourri ses ouvrières elle-même jusqu’en juin. « Les reines étaient à la diète, l’éclosion des œufs au ralenti, explique-t-elle. Alors cet été, le soleil a beau être revenu, on a moins de monde pour butiner. » Une mauvaise année donc. Il se pourrait que comme l’an dernier, certains demandent un soutien au ministère au titre des calamités agricoles. Mais le malaise est plus profond.

Cette année, mangez du miel d’été : tilleul, fleurs et châtaignier

« La France est déficitaire en miel depuis plus d’une décennie », rappelle Joseph Benazra, négociant en produits de Compagnie apicole, dans le Loiret. Bon an mal an, les Français mangent 40 000 tonnes de miel. Une demande stable que les apiculteurs français comblent de moins en moins. Les chiffres sont éloquents. En quinze ans, la quantité de nectar français a été divisée par deux, passant de 33 000 tonnes en 1995 à 16 000 tonnes l’an dernier. Un triste record, « et cette année, le bilan sera encore plus mauvais » déplore Henri Clément. Logique puisque entre un tiers et la moitié de la récolte a normalement lieu au printemps. Résultat, les prix ont beaucoup grimpé cette année. Parfois jusqu’à 20% de plus lors de la vente en gros et jusqu’à un euro par pot de plus que l’an dernier.

Aux consommateurs qui veulent tartiner local, négociants et apiculteurs conseillent les miels d’été : châtaignier, fleurs et tilleul. Car au début du mois de juillet, les récoltes ont repris. Oui mais après ? Dans les années à venir si la chute de production se poursuit, « le risque c’est que les supermarchés ne parviennent plus à s’achalander et que nos produits soient déréférencés » estime François Servel, président de la coopérative Provence miel. En clair, le miel français pourrait ne plus avoir sa place en rayon. Pour l’instant, E.Leclerc et Carrefour, les distributeurs contactés, ne s’avancent pas. Leur mutisme n’est pas pour rassurer Joseph Benazra. « L’économie n’aime pas le vide, quand les récoltes de miel français baissent, les importations compensent. »

Evitez les miels frauduleux, voire les miels artificiels

Sur les étals, les miels d’eucalyptus, d’oranger, de citronnier ou encore d’acacia hongrois remplacent peu à peu les pots de lavande et de tournesol. Sans que la couleur soit toujours annoncée. En mai dernier, le Centre d’études techniques apicoles de Moselle (Cetam), seul laboratoire français indépendant de contrôle du miel, a révélé que 10% du miel vendu comme français était frauduleux, c’est-à-dire mal étiqueté. Pire encore, le cas du miel artificiel. En Chine, premier pays producteur mondial de miel, du sirop sucré et coloré serait vendu comme du miel sans jamais avoir vu d’abeilles. Parmi les autres nectars chinois « vendus en France à des prix défiants toute concurrence » selon le Cetam, beaucoup sont « adultérés, c’est-à-dire coupés avec des sirops de différentes origines ».

En France, la production nationale reste donc prisée et respectée. « L’apiculture a deux forces : une bonne image auprès des consommateurs et l’attractivité du métier », se réjouit Henri Clément. Dans son dernier audit sur la profession, France Agrimer parle d’un « chassé-croisé de générations ». « Heureusement qu’il y a toujours des têtes brûlées pour s’installer, confirme Joseph Benazra, mais elles ne sont pas assez. » Le revendeur s’est fixé comme défi de travailler avec au moins 80% de miel français. Un cap difficile à tenir. « Pour les années à venir, la relève n’est pas assurée », confie t-il. A l’échelle nationale, toujours selon France Agrimer, deux tiers des apiculteurs ont plus de 50 ans et 10% envisagent d’arrêter dans les cinq ans.

42 400 apiculteurs de moins depuis 1995

Alors, fatalement, les effectifs dégringolent. Entre 2004 et 2010, la France a perdu 4 500 apiculteurs par an, pour un total de 42 400 cessations d’activité non remplacées depuis 1995. Un chiffre considérable pour une profession qui en 2012 ne comptait plus que 68 200 personnes. « L’apiculture est le plus vulnérable des métiers agricoles, il cumule les aléas de la culture – tributaire de la météo – et ceux de l’élevage, avec des cheptels affaiblis ou en proie aux maladies », rappelle Joseph Benazra. Car le fond du problème est là. Les apiculteurs perdent 30% de leurs abeilles chaque année, contre à peine 5% il y a quinze ans.

Source et fin de l’article: terraeco.net

9 Commentaires

  1. Une des causes de la mort des abeilles c’est l’implantation des antennes téléphoniques en grand nombre dans la nature.

    Si vous utilisez votre téléphone portable prés d’une ruche les abeilles viennent attaquer la cause de ce qui les blessent: le téléphone !!! et vous êtes piqués par la même occasion !!!

    Il faut détruire tous ces téléphones portables !!!!!!!!

  2. Il y a 25 ans quand j’ai appris qu’un poux asiatique nommé varroa jacobsoni houdman à été malencontreusement dispersé dans la nature par un laboratoire qui l’étudiait en Europe et que ce même pays proposait l’appareil électrique de nébulisation du produit (le clartan) en vente pour maintenir le poux à un niveau viable pour les abeilles. (respirez) Alors j’ai compris que c’était encore un plan satanique.
    J’ai mis mon brevet professionnel apicole au placard et j’en ai passé un autre en maraîchage.

  3. je travaille regulierement avec un apiculteur des monts d’arrée en Bretagne. Notre miel est completement naturel. Nous travaillons en vente directe essentielement. Il nous reste encore un peu de miel de printemps ainsi que du miel toutes fleurs ( miel d’été ). Si vous etes amateurs de ce produit et que vous desirez nous soutenir, contactez moi : emaildeplok@gmail.com
    6.50 € les 500gr

  4. la fautes aux pestiscides, ogm, produits chimiques tant vanter par la Diktature €uropeen –
    la faute aussi aux abeilles génétiquement modifier (porteuse du gene de l abeille tueuse) fabriquer pour butiner les plantes bourrés produits toxiques aux usa.
    En chine dans certaine regions a cause des pestiscides: il n y a plus d abeille, la polenisation se fait manuellement …
    merci Monsanto l assassin terroriste,

  5. Il faut dire aussi que ce printemps n’a pas aidé les abeilles; froid, pluie étaient au rendez-vous.
    J’ai un ami qui a deux ruches et aucune récolte de miel pour le moment.

    Si vous disposez d’un peu de terrain, le meilleur moyen de les aider c’est de planter des fleurs mellifères.

  6. On récolte ce qu’on mérite. Et vu qu’on reste toujours dans cette logique de production-capital: DNC ^^

  7. réponse à la question de l’article : oui mais ça sera + chère et de + en + chère …

  8. moi je n’achete qu’a des apiculteurs du coin !!
    meme le miel bio qui reste liquide est trafiqué !!
    et encore c’est pas garanti vu les merdes qu’ils pulverisent !! je met le plus possible de fleurs et certains au village font comme moi et si on faisait comme le colibri que chacun fasse sa petite part !!
    un bon miel naturel fige !! il suffit de le mettre dans un bocal et au bain marie pour qu’il redevienne liquide !!

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