Un énorme scandale au Luxembourg, impliquant les services secrets fait sauter le gouvernement

Le gouvernement luxembourgeois démissionne à cause d’un scandale impliquant les services secrets

Carte_luxembourg

Le gouvernement luxembourgeois a démissionné le 10 juillet suite à un scandale dans lequel sont impliqués les services de renseignement.

Le premier ministre Jean-Claude Juncker a annoncé la démission de son gouvernement et de nouvelles élections après qu’une commission parlementaire soit parvenu à la conclusion que Juncker avait perdu le contrôle des services secrets du pays, le SREL (Service de Renseignement de l’État du Luxembourg). Pendant des années, le SREL a fonctionné hors de toute supervision et espionné des politiciens de haut rang, y compris Juncker lui-même.

La commission parlementaire a accusé Juncker de ne pas avoir informé correctement la commission de contrôle traitant des abus dont sont responsables les services secrets, ou de l’avoir fait incomplètement. Malgré le fait que le SREL ait été coupable de violations flagrantes du Droit, Juncker a manqué de prendre des mesures disciplinaires contre son personnel. Il a seulement informé le procureur une fois que les délits en question furent tombés sous la prescription.

Dans un débat parlementaire véhément jeudi 11 juillet, Juncker, un Chrétien-démocrate, a nié toute responsabilité personnelle. Son partenaire social-démocrate dans la coalition gouvernementale s’est retourné contre lui et a soutenu le rapport d’enquête de la commission. Suite à cela, Juncker a dissous le gouvernement. On s’attend à ce qu’il se présente aux prochaines élections et brigue à nouveau le poste de premier ministre.

Juncker à été à la tête du gouvernement du Grand-Duché et de son demi-million d’habitants depuis 1995. Il est, dans toute l’Union européenne (UE), le premier ministre le plus longtemps en poste et il y joue un rôle important. De 2005 à 2013, il a été président de l’Eurogroupe. Il n’avait pas réussi cependant à obtenir la charge de président de l’UE en 2009 parce qu’il était considéré par Berlin et Paris comme un esprit trop indépendant. On a donc confié ce poste nouvellement créé au Belge Herman Van Rompuy. Les activité douteuses des services de renseignement luxembourgeois remontent à l’affaire des soit-disant poseurs de bombes des années 1980. Entre 1984 et 1986, vingt bombes ont explosé au Grand-Duché sans qu’aucune information n’apparaissent sur les motivations ou sur ceux qui en étaient responsables.

Ce n’est qu’à présent, trois décennies plus tard, qu’on a fait un procès à deux membres d’une unité d’élite de la gendarmerie luxembourgeoise. Ils sont accusés d’avoir posé les bombes afin de créer un climat de peur et d’obtenir par là des finances supplémentaires pour les forces de l’ordre. Les avocats de la défense des deux hommes insistent cependant pour dire que derrière les attentats il y avait les opérations Gladio ou le réseau “Stay-Behind”de l’OTAN.

Le réseau secret “Stay Behind” avait pour mission de commettre des actes de sabotage derrière les lignes dans le cas d’une invasion de la part de l’Union soviétique. En fait, cette organisation était truffée d’éléments d’extrême-droite et organisa une suite d’attentats terroristes dans plusieurs pays dans le but de provoquer un tournant politique à droite. La soi-disant ‘stratégie de la tension’ poursuivie par cette organisation en Italie, bien documentée, a entraîné la mort de dizaines de personnes.

De nombreux indices pointent vers une participation des forces de sécurité luxembourgeoises au réseau “Stay Behind” et vers le fait qu’elles furent le principal acteur des attentats à la bombe. Cela n’a cependant joué qu’un rôle secondaire dans les délibérations de la commission parlementaire ayant conduit à démission du gouvernement.

L’événement principal retenu par la commission a été une conversation entre Juncker et un petit cercle d’intimes avec le chef du SREL Marco Mille en janvier 2007. De toute évidence, un des sujets de cette conversation avait été l’implication d’un certain nombre de membres de la famille du Grand-Duc dans l’affaire des poseurs de bombes. De plus amples détails ne pas connus.

Mille est venu à cette réunion avec une montre spécialement conçue et a secrètement enregistré l’ensemble de la conversation. Juncker aurait découvert cet espionnage deux années plus tard seulement sans pour autant prendre de mesures disciplinaires à l’égard du chef du service de renseignement. Selon ses propres dires, il a toléré cet abus massif de confiance afin de ne pas éprouver les rapports avec les autres services de renseignement. Mille est resté à son poste jusqu’en 2010 pour devenir ensuite chef de la sécurité chez Siemens.

Suite et fin de l’article: Les brindherbes

4 Commentaires

  1. Quel bol,je connais bien le Luxembourg et surtout les Banques,on ne met pas l’accent sur la bouffe,au Luxembourg certains restaurants non répertories au guide Michelin sont de qualité 5⋆ ,mais bon,la discrétion de ces Banques (bcp en face de la gare luxembourgeoise)car plus facile d’accès sont avantageuses ,vous avez compris que tout est illusion et que voter n’a AUCUN SENS,faut dire qu’au Luxembourg comme en Suisse les gens ont des beaux paysages.

  2. Mitterand n’avait pas sauté, lui.

  3. -le Luxembourg est un paradis fiscal
    -le Grand Duc avec sa maman du Liechtenstein un autre paradis fiscal , une autre monarchie absolue !
    -Le Luexmbourg a le 1er Produit intérieur brut par tête de pipe et le Liechtenstein est le 2e (France 24, USA 12, Angleterre encore mieux)

    Les têtes prétendent ne pas contrôler les cornes, mais elles sont ensemble pour nous mentir !

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