Le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a pressé mercredi le Congrès des Etats-Unis de ratifier la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI).
A ce jour, la grande majorité des membres du FMI a fait ce qu’il fallait, et l’approbation des Etats-Unis suffira à faire entrer en vigueur cette réforme importante, a déclaré M. Lew lors d’une audition devant une commission de la Chambre des représentants.
Votée en 2010, la réforme du Fonds renforçant le poids des pays émergents au sein de l’institution et doublant ses ressources permanentes (quote-parts) est suspendue depuis plusieurs mois à une ratification parlementaire aux Etats-Unis.
M. Lew a insisté devant les élus sur le fait que cette réforme n’augmenterait en rien la contribution globale des Etats-Unis au Fonds et qu’elle leur permettrait de maintenir le droit de veto dont ils disposent en leur qualité de premier actionnaire du FMI.
Les Etats-Unis contribuent aux quote-parts du FMI à hauteur de plus de 63 milliards de dollars (au taux de change actuel), et à hauteur de 100 milliards de dollars aux nouveaux accords d’emprunts (NAE), qui permettent au Fonds de prêter à ses pays membres lorsque ses ressources permanentes sont insuffisantes.
Aux termes de la réforme, la quote-part des Etats-Unis doublerait, mais leur contribution aux NAE tomberait à 37 milliards de dollars.
La sous-secrétaire au Trésor chargée des affaires internationales, Lael Brainard, a défendu elle-aussi la réforme du Fonds devant une autre commission parlementaire.
Le FMI est un outil absolument central pour la promotion des valeurs et des intérêts de l’Amérique dans le monde dans la mesure où il contribue à la protection du système commercial et financier international, véritablement vital pour notre propre système économique, a-t-elle déclaré.
Si les Etats-Unis devaient se détourner (de la réforme du FMI) cela conduirait à ce que d’autres pays trouvent d’autres arrangements et à une perte d’influence énorme des Etats-Unis sur le système financier international, a ajouté Mme Brainard.
Dans les faits, la réforme se ferait essentiellement au détriment des petites économies de l’Europe occidentale, aujourd’hui sur-représentées au FMI, et au profit du Brésil, de la Chine, de l’Inde et de la Russie, qui verraient leur influence augmenter.
Source: AFP via Romandie