Canada : les opposants au gaz de schiste dans la mire de la police et des services de renseignement

La GRC craint une augmentation d'«événements conflictuels similaires... (Photo: Robert Skinner, archives La Presse)

La GRC craint une augmentation d’«événements conflictuels similaires à ceux qui visent déjà les industries des sables bitumineux et du nucléaire». Photo: Robert Skinner, archives La Presse

Les écologistes opposants au gaz de schiste, en particulier au Québec, sont dans la ligne de mire de la GRC et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), a appris La Presse. Les policiers craignent manifestement une radicalisation du mouvement ainsi qu’un rapprochement entre activistes, ou «extrémistes», écologistes du continent nord-américains.

Même si l’exploitation du gaz de schiste suscite la controverse et ne fait pas l’unanimité sur le plan politique dans la plupart des pays concernés, les manifestations d’opposants sur le terrain, tant au Canada qu’aux États-Unis, en particulier en Pennsylvanie, n’ont pas laissé la GRC indifférente.

Principale source d’inquiétude: le risque sérieux de glissement de la désobéissance civile vers la violence. La GRC avertit qu’il y a «possibilité que les industries, organisations et personnes qui sont impliquées [dans cette industrie] puissent être identifiées comme des cibles légitimes». Elle appelle donc à la vigilance et à rapporter au SCRS toute «activité suspecte, criminalité extrémiste ou menace à la sécurité nationale».

C’est ce que l’on lit dans un des bulletins d’alerte rédigés en 2011 et 2012 par l’«Équipe des renseignements relatifs aux infrastructures essentielles» de la GRC et obtenus, partiellement censurés, par La Presse en vertu de Loi sur l’accès à l’information.

Des documents qui s’intéressent aussi bien aux mouvements d’opposition aux sables bitumineux ou à la construction de pipelines en Colombie-Britannique qu’aux tactiques de Greenpeace ou à la menace terroriste islamiste!

Notant déjà un «nombre croissant d’incidents, plus particulièrement au Québec et au Nouveau-Brunswick», la GRC anticipe, parallèlement à l’expansion des gaz de schiste au Canada, une augmentation d’«événements conflictuels similaires à ceux qui visent déjà les industries des sables bitumineux et du nucléaire».

En juin 2011, la Sûreté du Québec a arrêté un Montréalais de 61 ans qui avait fait parvenir une lettre anonyme et fait des appels téléphoniques menaçants visant l’industrie gazière. Il conseillait même aux travailleurs et dirigeants de quitter le Québec. Cet acte avait toutefois été considéré comme isolé.

Les policiers semblent plus particulièrement préoccupés par l’entrée en scène aux États-Unis, sur le terrain de la lutte aux gaz de schiste, d’«extrémistes […] liés à Earth First», ou La Terre d’abord, qui se présente sur son site web comme un «mouvement décentralisé d’écologie radicale».

Autre source d’inquiétude, le lancement par le mouvement américain Occupy Well Street – faisant référence à Occupy Wall Street – d’une pétition en ligne baptisée «Anti-Fracking Pledge of Resistance», «déjà signée par sept groupes environnementaux radicaux», lit-on. Les signataires de cet «engagement», endossé déjà par plusieurs Québécois selon ce que La Presse a pu vérifier, «acceptent» de «résister aux opérations de fracturation hydraulique ainsi qu’aux organisations qui les rendent possibles». Sont considérés comme des «cibles» de la contestation non seulement les entreprises sur le terrain qui s’impliquent de près ou de loin à ces activités d’extraction, mais aussi les fabricants de matériel, transporteurs, avocats, firmes d’ingénieurs et même les politiciens, selon ce manifeste.

Article complet: La presse via Etat du monde état de l’être

11 Commentaires

  1. Ils vont essayer de les sniper eux aussi, comme aux states avec occupy wall-street ? :p

  2. toutes façon c’est comme en france ils diront que c’est pas la rue qui decide… rien a faire on nous meme en bateau et rien ne bouge

  3. Quand les dirigeants se sentent menacés,ils font machine arrière.Il suffit de le comprendre et la preuve est la soumission de ces traitres aux lobbys sous la menace d etre éjectés de leur fonction pour une raison ou une autre,voir mème etre supprimés physiquement purement et simplement.
    Pour ces fumiers le mot d ordre est;se remplir les poches sans prendre de risque et quand on sait que c est la rue qui fini par avoir le dernier mot…..
    Il ne faudra bien sur rien attendre des syndicats qui sont vendus à l oligarchie ,le changement viendra par la colère du peuple.

    • Quel rapport entre les syndicats et la protection de l’environnement ? C’est comme pour le nucléaire; les politicards sont techniquement incompétents, il est facile de les mener en bateau (en plus, ça les arrange, ils ne seront pas responsables si ça tourne mal). Alors, si en plus il y a des dessous de table et autres arrangements … Chacun son métier, après tout. Le leur, c’est d’être élus 🙁

  4. Encore un peu, et ils vont nous sortir que Ben Laden était un des fondateurs de GreenPeace 🙂

  5. Le gaz de schiste c’est vraiment une saloperie à tous les points de vus !

  6. « Je me révolte donc je suis. »

  7. « Je penche donc je chuis » dit la 2CV!

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