USA: le Trésor enterre la chimère de la pièce miraculeuse à 1.000 milliards

Le gouvernement américain a enterré samedi une chimère qui agite les esprits à Washington depuis quelques jours et selon laquelle la frappe d’une pièce de 1.000 milliards de dollars permettrait aux Etats-Unis d’éviter une nouvelle crise du plafond de la dette.
« Le département du Trésor, comme la Réserve fédérale, estime que la loi ne peut pas ou ne devrait pas être utilisée pour faciliter la production de pièces de platine pour éviter un relèvement de la limite légale de la dette », a indiqué Anthony Coley, porte-parole du département Trésor, dans un communiqué.
M. Coley faisait là référence à une théorie qui avait déjà circulé au printemps 2011, lors de la dernière crise du plafond de la dette, et qui a été remise au goût du jour avec la nouvelle année.
Depuis le 31 décembre, la dette de l’Etat fédéral plafonne juste au-dessous de la limite légale fixée par le Congrès à 16.394 milliards de dollars. L’Etat peut continuer de fonctionner ainsi jusque dans les derniers jours de février environ, mais risque de se retrouver rapidement en défaut de paiement après cette échéance si cette limite n’est pas relevée.
Le Trésor a demandé formellement au Congrès de le faire, mais les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, exigent en contrepartie un accord sur des coupes dans les dépenses de l’Etat.
La pièce miraculeuse permettrait d’éviter la répétition du psychodrame de 2011, où le Congrès ne s’était résolu à relever le plafond légal de la dette qu’à la dernière minute, juste à temps pour éviter à l’Etat de manquer un versement d’intérêts échus, à l’issue d’une crise politique de plusieurs mois qui avait déclenché un nouvel accès de fièvre sur les marchés financiers,
L’idée repose sur le fait que le Trésor peut émettre des pièces de platine, à des fins commémoratives, sans limite. Il pourrait dès lors frapper une pièce d’une valeur faciale de 1.000 milliards de dollars et la placer en dépôt à la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale, pour lui racheter une valeur égale d’obligations d’Etat américaines.
La monnaie fiduciaire est une créance sur l’Etat qui l’émet, mais elle n’est pas soumise à la limite légale de la dette. La manoeuvre permettrait donc de faire baisser le niveau de la dette jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé sur un relèvement du plafond, après quoi il ne resterait plus au Trésor qu’à racheter sa pièce en rendant à la Fed 1.000 milliards en obligations d’Etat.

Source: Les échos