Les banques internationales ont obtenu satisfaction dimanche car leur autorité de réglementation, le Comité de Bâle, a accepté d’assouplir les règles de liquidités auxquelles elles seront soumises à partir de 2015 afin de faire face aux éventuelles grandes crises.
Le Comité de Bâle a ainsi entendu les critiques du secteur qui reprochait à la réforme de placer la barre trop haut.
Ce comité de supervision bancaire, réuni dimanche à Bâle (Suisse), a annoncé avoir élargi la définition du ratio de couverture de liquidité qui doit permettre aux établissements bancaires de faire face à une période de crise aiguë pendant 30 jours.
La base des actifs qui pourront entrer en compte inclut désormais des obligations, des actions et certains types d’emprunts hypothécaires.
Dans sa mouture initiale, le projet s’appuyait sur des actifs beaucoup plus stricts, tels que les liquidités ou les emprunts d’Etat.
Le calendrier d’application de ce ratio a par ailleurs été rééchelonné. Comme prévu, ce ratio entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Mais à cette date, les banques ne devront réunir que 60% des montants initialement requis.
Le matelas de liquidités pourra alors être graduellement augmenté à hauteur de 10% par an pour atteindre 100% à l’horizon 2019.
« Cette décision a été adoptée de manière unanime aujourd’hui », s’est félicité Mervyn King, gouverneur de la banque d’Angleterre, qui préside le comité des gouverneurs et des régulateurs, lors d’une conférence de presse.
Ces ajustements ont nécessité plus d’une année de travail en raison du niveau de détail nécessaire pour parvenir à un accord sur un ratio qui puisse être mis en oeuvre de « manière réaliste », a-t-il précisé.
« Cela valait la peine d’y passer le temps nécessaire pour que cela soit juste car c’est un accord qui va affecter les banques pour un certain nombre d’années », a-t-il souligné.
Le détail de dispositions adoptées par le comité de Bâle sera publié lundi.
Le Comité de Bâle, qui regroupe le comité de contrôle bancaire, le groupe des gouverneurs et de régulateurs, cherche à améliorer la liquidité des banques pour leur permettre de faire face à d’importantes sorties de fonds en période de crise.
La réforme, qui s’est profilée à la suite de la faillite de l’établissement américain Lehman Brothers, avait cependant suscité de vives critiques dans les milieux financiers dans la mesure où celle augmentait significativement les besoins de liquidités des banques.
Dans un rapport publié en avril, le Fonds Monétaire International (FMI) avait estimé que l’application de ce ratio pourrait se traduire par un doublement de la demande d’actifs sans risque, qui aurait pu passer de 2.000 à 4.000 milliards de dollars au niveau mondial.
Les critiques avaient cependant été encore plus vives à l’encontre d’un second ratio, le Net Stable Funding Ratio (NSFR), qui doit entrer en vigueur en 2018.
Ce second ratio imposera à chaque banque de détenir des actifs permettant de faire face à une crise spécifique à l’établissement pendant un an.
De nombreux banquiers ont cependant fait valoir que le niveau d’exigences les empêchera de faire leur métier en limitant drastiquement les fonds qu’ils pourront mettre à disposition pour accorder des prêts.
Stefan Ingves, gouverneur de la banque centrale de Suède, qui préside le Comité de Bâle, a néanmoins souligné que l’avancée sur le ratio de couverture de liquidité va permettre au Comité de Bâle de se concentrer désormais sur ce dossier.
« L’achèvement de ces travaux va permettre au Comité de Bâle de tourner son attention sur l’affinement de l’autre composant des nouveaux standards de liquidités, le ratio net de financement stable », a-t-il déclaré.
Source: Boursorama.com