Le scandale pédophile rebondit en Lituanie

Hier petit retour sur l’affaire Dutroux qui au final n’est « qu’un arbre qui cache une forêt », aujourd’hui, retour sur cette histoire ubuesque en Lituanie. De gros points communs avec l’affaire Dutroux, la justice qui ne fait pas son travail, des autorités qui sont protégées, un mépris complet pour l’opinion publique, etc…

Les manifestants qui campaient 24h/24 autour de la maison où avait trouvé refuge une petite fille de 8 ans qui avait accusé sa maman de l’avoir prostituée n’ont finalement pas empêché des dizaines de policiers anti-émeutes de venir l’exfiltrer, de force et contre sa volonté, pour la rendre à… sa maman.

J’en avais parlé en avril dernier, les manifestants ayant décidé de filmer et retransmettre, en direct et sur le Net, leur piquet de grève, afin d’empêcher les forces de l’ordre de venir enlever l’enfant (voir Un scandale pédophile enflamme le Net, et Anonymous).

Deimante Kedyte avait 5 ans lorsqu’elle raconta à son papa comment sa maman -dont il était séparé- l’emmenait tous les week-ends voir des messieurs qui mettaient leurs sexes « tout partout« . Les « messieurs » ? Un homme politique, et un juge, notamment. Mais la justice lituanienne refusa d’interroger les suspects, préférant accuser Drasius Kedys, le père, d’avoir rendu public, sur le Net, cette sordide affaire de pédophilie présumée. Il avait en effet publié des vidéos où l’on voyait sa petite fille mimer les abus sexuels dont elle aurait fait l’objet.

Quelques mois plus tard, en octobre 2009, le juge était abattu, suivi de la soeur de Laimutė Stankūnaitė, la maman de Deimante, accusée elle aussi d’avoir prostitué sa propre fille. A côté de son cadavre, une arme, enregistrée au nom de Drasius Kedys. Le corps de ce dernier fut retrouvé le 18 avril 2010. La justice a conclu à une mort naturelle, mais sa famille est persuadée qu’il a été torturé, et assassiné, et crie au scandale.

Depuis, la petite fille vivait chez la soeur de son père, une juge qui a depuis été sanctionnée pour avoir violé l’éthique judiciaire en aidant son frère à rédiger ses plaintes. Sa maison était protégée, 24h/24, par des dizaines de Lituaniens faisant le piquet de grève autour de leur maison. La justice lituanienne avait en effet décidé, il y a 5 mois, de rendre Deimante Kedyte, qui a aujourd’hui 8 ans, à sa maman.

Dans le reportage télévisé qui suit, daté du 23 mars 2012, on voit la petite fille traiter sa mère de « monstre, menteuse« , lui crier qu’elle l’a hait, tout en se cramponnant dans les bras de sa grande-mère alors que sa mère, aidée de plusieurs policiers cagoulés, tentent de l’emmener. Après plusieurs minutes de cris, d’échaufourrées et de tentatives, musclées mais infructueuses, par les policiers cagoulés, de récupérer l’enfant, la tentative de restitution de la petite fille à sa maman est abandonnée.

La Justice avait en effet précisé que l’enfant ne serait pas retirée « de force » à ses grand-parents. Or, comme on peut le voir et comme le reconnaissent les personnes impliquées dans la tentative de restitution de la petite fille à sa maman, l’enfant fut effectivement violentée, physiquement et psychologiquement.

Dans la vidéo qui suit, datée du 17 mai 2012, on voit plusieurs dizaines de policiers expulser, un par un, les manifestants faisant le piquet de grève autour de la maison afin d’empêcher la police de venir embarquer l’enfant. D’autres partent les yeux embués, comme s’ils avaient été aspergés de gaz lacrymogènes. Un escadron de policiers anti-émeutes en tenue de robocops arrive ensuite en renfort, afin de repousser les manifestants expulsés, et de faciliter l’extraction de ceux qui protègent encore la maison, et donc l’enfant.

Pendant ce temps-là, à l’intérieur de la maison, les représentants des services de protection de l’enfance, entourés de policiers, tentaient d’expliquer à la petite fille que ce n’était pas sa faute, qu’un jour, quand elle sera adulte, elle aura le droit de décider où et avec qui habiter, mais que pour le moment, elle devait retourner vivre avec sa maman, ce à quoi la petite fille répondait, obstinément, qu’elle voulait rester vivre avec sa tante et ses grands-parents, et qu’elle refusait de partir (voir la poignante retranscription).

Cette autre brève vidéo montre l’exfiltration de l’enfant par sa maman, protégée par un gilet par-balles, par des policiers portant eux-aussi des gilets pare-balles, et par une cordon de policiers anti-émeutes, sous les huées des manifestants :

Associated Press rapporte que 39 personnes ont été arrêtées par la police anti-émeutes, et incarcérées, à l’occasion de cette exfiltration.

Andrius Kubilius, premier ministre lituanien, a défendu l’opération policière en expliquant que si de nombreux Lituaniens étaient opposés à cette exfiltration, les lois et la Constitution de la Lituanie devaient être respectées.

La vidéo de l’exfiltration ayant commencé à tourner, une manifestation s’est tenue dans la foulée à Vilnius, devant la résidence de Dalia Grybauskaite, la présidente lituanienne, qui avait plusieurs fois expliqué vouloir d’abord et avant tout défendre les intérêts de l’enfant, et que tout recours à la force serait exclu.

L’affaire est largement couverte par la presse lituanienne, plusieurs sites web lui sont dédiés (kedys.lt oplithchild.org, oplithchild1.blogspot.fr), et des dizaines de messages, sur twitter, relaient l’opération #OpLithChild lancé par Anonymous et qui, à l’instar des manifestants, donnent raison à l’enfant contre sa maman.

Cette dernière avait de son côté lancé un site web pour réclamer qu’on lui rende sa fille, et un autre pour donner sa propre version des évènements, et a confié à des journalistes une vidéo tournée dans la voiture avec sa fille pour montrer comment elles s’entendraient bien (si quelqu’un pouvait la traduire…).

Comme je l’avais déjà écrit, on ne saura peut-être jamais qui, dans cette histoire, dit la vérité. On peut cela dit s’étonner de l’absence de prise en compte de la parole de l’enfant et des accusations de son père et, a contrario, de la violence institutionnelle, administrative et policière avec laquelle la petite fille a finalement été rendue à sa maman.

Source: bugbrother.blog.lemonde.fr

6 Comments

  1. Pédophiles, notables, justice de MERDE, Salopes Sociales uniquement préoccupées à garantir leurs emplois …
    Ce monde est POURRI !!!

  2. On se retrouve devant l’inversion accusatoire active dans les gouvernements ripoux actuels adeptes par ailleurs des parrainages en tout genre pour des ONG et de marches blanches (ça fait bien) : Si c’est une huile qui est en cause, c’est la victime qui est en tort. Jusqu’à quand allons-nous accepter ça en Europe ? ça me rappelle cette série de vidéos qui est plus ou moins liée à ce genre d’affaires. « Fils de juge ».

    http://www.prisedeconscience.org/?s=fils+de+juge&x=8&y=11

  3. Il existe une police des polices.
    Pourquoi n’y a t’il pas de Juge des Juges?

  4. Les mots me manquent…
    Comment est-ce possible? Dans quel monde vivons-nous?
    Ca doit être ici l’enfer…

  5. qu’en est-il de cette affaire aujourd’hui SVP ??? J’ai vu qu’ils avaient fnalement réussi à extirper la gamine à sa famille paternelle… quelle horreur!!!!!!!!

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