Quand des banquiers disent enfin la vérité…

L’événement est suffisamment rare pour être souligné, deux banquiers osent enfin la déclaration qui fait du bien, osent enfin parler et expliquer un peu ce qu’il en est car jusqu’à présent, ils brillaient tous par leur silence… L’un des deux étant de la Goldman Sachs, comme référence on ne fait pas mieux à l’heure actuelle!

Le directeur général de Goldman Sachs, Lloyd C. Blankfein, témoigne devant une sous-commission du Sénat américain en juin 2010, dans le cadre d’une enquête sur le rôle des banques d’investissement dans la crise financière de 2007. Chip Somodevilla/Getty Images/AFP

Greg Smith n’est pas un banquier anarchiste. Directeur exécutif chargé des marchés des produits dérivés en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique pour la banque d’affaires Goldman Sachs, il a cru pendant près de douze ans à l’intégrité de son entreprise. Mais aujourd’hui, il démissionne et, démarche rare dans cette institution puissante et secrète, il annonce son départ avec fracas, dans une tribune publiée mercredi par le New York Times, en dénonçant un fonctionnement de l’entreprise « plus toxique et destructif que jamais ».

M. Smith ne dit pas grand-chose des agissements cyniques de la banque révélés lors de la crise financière de 2008, de son système d’influence (lien abonnés), de la coexistence problématique en son sein d’activités de montages financiers classiques et de spéculation immodérée.

Non, M. Smith est inquiet pour ses clients, à tel point qu’il « n’arrive plus à regarder les stagiaires dans les yeux » lorsqu’il leur vante le travail de sa banque. Il accuse les responsables de Goldman Sachs de « mettre de côté » les intérêts de leurs clients, de les considérer comme des vaches à lait imbéciles et de ne plus chercher qu’à s’enrichir sur leur dos. Il blâme directement le directeur général de la banque, Lloyd C. Blankfein, et son président, Gary D. Cohn, pour avoir laissé s’installer cette culture, qui ne peut mener l’entreprise qu’à sa perte, selon lui. « Des gens qui se préoccupent uniquement de faire de l’argent ne peuvent maintenir cette entreprise à flots — ou garder la confiance de leurs clients — pour encore bien longtemps », écrit-il.

Les clients de M. Smith ne sont pas des petits porteurs. Il dit avoir conseillé, au fil de sa carrière, deux des principaux hedge funds de la planète, cinq des plus grands gestionnaires de portefeuilles américains et trois des plus importants fonds souverains du Moyen-Orient et d’Asie. « Mes clients représentent un portefeuille total de plus d’un millier de milliards de dollars », écrit-il.

Cela ne suffit pas à faire la fierté de ce banquier « à l’ancienne », selon ses propres mots, originaire d’Afrique du Sud, ancien boursier de l’université américaine de Stanford, qui dénonce le comportement de rapace de ses collègues promus aux plus hauts postes de direction. « Aujourd’hui, si vous faites gagner assez d’argent à la firme (et si vous n’avez assassiné personne à l’aide d’une hache) vous serez promu à un poste influent », écrit-il.

Et de lister trois façons de grimper vite dans la maison : refourguer à ses clients des actions et des produits financiers dont Goldman Sachs cherche à se débarrasser, les pousser à investir dans des produits qui ne sont peut-être pas les meilleurs pour eux, mais qui rapporteront le mieux à Goldman Sachs, et « s’assoir dans un fauteuil d’où vous ferez commerce de n’importe quel produit opaque et non liquide avec un acronyme en trois lettres ».

La tribune de M. Smith a déclenché une tempête de commentaires mercredi, que le Timessuit en direct sur cette page. Dans la matinée, Goldman Sachs a réagi brièvement, selon la culture maison, généralement peu réactive face aux critiques. Une porte-parole a exprimé le « désaccord [de la banque] avec les opinions exprimées » par M. Smith.  « Nous ne pensons pas qu’elles reflètent  fidèlement nos pratiques. Nous pensons que nous ne réussirons que si nos clients réussissent. Cette vérité fondamentale est au cœur de notre manière d’agir,” déclarait-elle.

Selon le Wall Street Journal, qui cite une source anonyme proche du dossier, M. Smith est en réalité un vice-président de Goldman Sachs, une position tenue par des milliers d’employés de la firme à travers le monde. Il est par ailleurs le seul employé de la branche qu’il dirige, selon cette source. Le quotidien américain de la finance précise que le faible bonus annuel reçu en 2012 par M. Smith avait « suscité des frictions », selon plusieurs sources anonymes. Ces dernières accusent M. Smith de ne pas avoir exprimé ses critiques auprès de sa direction avant de démissionner en fanfare.

M. Smith ne dit pas s’il compte se reconvertir dans une banque d’investissement qu’il jugerait plus saine, ou passer tout de go à d’autres œuvres plus sociales.

Source: bigbrowser.blog.lemonde.fr

 

Ancien directeur général de la COFACE, Jérôme Cazes se fait évincer du groupe par l’actionnaire majoritaire Natixis en 2010 après plusieurs années de bons et loyaux services pour les raisons que vous découvrirez dans cette vidéo. Après avoir vécu au cœur du système bancaire pendant des années, il fait partie des « indignés de la spéculation financière » et dénonce les abus de de la banque-casino sous couvert de la banque-réseau à travers son livre « fiction » 555, jeudi rouge

Il est aujourd’hui consultant et enseigne à HEC…

« J’ai vu comment le système dérapait »

« En ce moment, si vous travaillez dans une banque, vous vous faîtes engueuler par votre patron si vous vendez du crédit. Pour en faire, il faut avoir vendu 50 produits à forte marge à côté, sinon on est au mauvais banquier »

« Ils jouent avec notre argent, le fonds de garantie des dépôts est incapable de faire face à la faillite d’une grande banque« 

« Nous avons des techniques de gestion des problèmes qui sont celles de l’âge des cavernes »

Voir la vidéo dans l’article source: gold-up

 


21 Commentaires

  1. Mais c’est bien sur !!!! Gagner beaucoup d’argent et le plus rapidement possible, encore une autre démonstration de l’esprit mafieux.

  2. Consultant et prof à HEC ? Il a beau dire, c’est continuer à vivre d’un système qu’il fait semblant de dénoncer. Je sais bien qu’il faut manger, mais cracher dans la soupe, c’est pas poli. 😮

    • Disons surtout qu’il va y enseigner les techniques de trading et de commerce à haut niveau. Les méthodes ne sont pas forcément bonnes ou mauvaises. C’est la façon dont on les utilise et le but visé qui sont bons ou mauvais.

      Après, franchement, il a dénoncé quoi ce gars là ? RIEN. Rien dont on ne se serait douté en tout cas.
      Compte tenu des nombreuses démissions annoncées ces derniers jours, je vous disais qu’une nouvelle structure financière mondial devait (au conditionnel) se monter: ce soit être ça qui va arriver, car Goldman Sachs commence à accumuler des événéments négatifs qui finiront par entâcher sa réputation dans le milieu.

      Bientôt la « World Company » ? 🙂

      • vous en voyez OU un pourris info genre F1 vous dire que les infos bidons sur la Libye et la Syrie
        sont intox?
         
         
         
         

    • salut Maverick

      surtout quand ils passent leur temps à cracher dans NOTRE soupe!

      • @ Delphine : Eux, ils mangent de la soupe à l’oseille, nous c’est la soupe à la grimace, quand ce n’est pas la soupe populaire 😉

  3. Et hop, un deuxième qui suis dans la foulée…
    Lui, il balance carrement son patron (JPM) à la commission de surveillance.
    http://comments.cftc.gov/PublicComments/ViewComment.aspx?id=57019&SearchText
    http://translate.google.fr/translate?u=http%3A%2F%2Fcomments.cftc.gov%2FPublicComments%2FViewComment.aspx%3Fid%3D57019%26SearchText&sl=en&tl=fr&hl=&ie=UTF-8
    Certain pense à un troll à cause de l’anonymat, mais les révélations sont assez précise, concordante et professionnelle pour que le « troll » fasse partie du milieux bancaire.

  4. L’argent ne devrait donc pas être entre les mains de personnes privées mais être géré par des organismes gouvernementaux ce qui permettrait aux électeurs de voter pour ceux qui auront géré le plus sagement. Ces banquiers sont tout simplement des criminels.

  5. Banquier et vérité c’est antinomique….  😉

  6. Ces banquiers qui se font virer, se mettent tout à coup à parler.

    La réalité est qu’ils ont tellement la rage d’avoir été viré qu’ils se vengent en dénonçant. Et non pas par ce qu’ils sont indignés.

    Ne l’oubliez pas, ils sont avant tout des banquiers, même si ils se sont fait gentiment orientés vers la porte de sortie par leurs patrons.

    • C’est plus compliqué que ça. Ca fonctionne un peu comme une secte, dans ces milieux. Moi un beau jour je me suis réveillé dehors, ça m’a fait tout drôle. Au début on a l’impression d’être un poisson qui veut retourner dans l’aquarium … Et puis après (par dépit ? parce qu’on a compris ? ) on voit les défauts, le côté factice, vain, hypocrite.

  7. ne jamais faire confiance à un banquier.
    sauf s’il est mort. 
    et encore
    les cadavres ne sont même pas froids qu’on les a déjà remplacés par pire.

    ne nous leurrons pas
    si des moutons curieux se promènent en Europe
    près des nids de ces vilains prédateurs
    ils verront que la finance se porte très très bien,
    même si elle a viré des gens qui se sont trop fait remarquer par leur incompétence. 

    beaucoup de banques d’affaires et privées
    ont fait de la compression de personnel
    trop de cadres inutiles.
    mais ceux qui restent sont plus que grassement payé pour faire le boulot des « défuncts ». 
    les banques ont tiré la leçon d’erreurs qui LES CONCERNENT, mais qui ne concernent pas les intérêts des peuples.

    ILS SE PRÉPARENT A PASSER AUX CHOSES SÉRIEUSES. 
    et resserrent les rangs autour des matières premières et des ressources vitales,

    nous avons eu les dictatures de mégalomanes, de tarés pervers et divers,

    ce n’est rien à coté de la dictature de l’argent
    qui attend la planète.

    car ils possèdent maintenant les éléments
    chimiques, biologiques, technologiques…
    dont STALINE et HITLER n’auraient oser rêver.

    si seulement les peuples avaient le courage de faire une grève générale
    et d ‘engager un système d’échange de biens et de services!

    c’est le seul moyen de bloquer LEUR système,
    et de sauver la liberté ainsi que les vrais droits de l’homme et du citoyen.

    • Delphine, je te suis sur le blocage du système mais il faut le faire intelligemment. Il ne nous faut pas nous tromper, sous peine de tomber de haut.

      Tu parles de sauver la liberté, mais celle de qui? Les vrais droits de l’homme?
      Soyons sérieux: Il n’y a pas de droit de l’homme si ce n’est celui de l’exploitation d’autrui par autrui.

      L’argent n’est qu’un moyen d’asseoir sa puissance. Faire que des africains crêvent de faim pendant que nous leur prenons tout ce qu’ils ont, ce phénomène a un nom: la guerre de prédation. Et cela a toujours existé!!!

      La réalité est simple: Il nous faut nous réunir autour d’idées communes et trouver des moyens d’actions innovants et paralysants.

      • salut Big

        déjà sauver notre liberté pour commencer 🙂
        et notre liberté bien comprise ne saurait en aucun cas porter atteinte à l’autre,
        à ses propres droits,
        à commencer par son droit à une vie décente.

        à mon avis
        exploiter les autres n’est pas un droit de l’homme  
        c’est une déficience de sagesse et de volonté de bien. 
        le mot « droit » contient bien plus qu’il n’y apparaît. 

        la droiture n’est pas un vain mot. 🙂 
        et tout cela à beaucoup à voir avec la rectitude, non???

      • C’est par les valeurs que nous transmettons à nos enfants que nous pourrons priver le système de futur. Leur arme est culturelle, idéologique. La seule action qui aura vraiment des effets durables, c’est l’Education. On peut consommer « militant », se rassembler autour d’idées, mais encore une fois si nos enfants grandissent avec une aversion de ce système, il n’aura personne pour le faire fonctionner, et il s’éteindra.

  8. Le boss de chez GS accomplit le projet de Dieu… c’est lui qui le dit !

  9. Maintenant il se peut qu’ils parlent parce ce que si tout s’effondre les banquiers seront les premiers à subir la rage des peuples et leur peau ne vaudra pas bien cher. Alors c’est peut être mieux de parler avant…et de prendre ses distances avec ses anciens maîtres un peu comme certains collabos juste avant la libération…

  10. Maintenant il se peut qu’ils parlent parce ce que si tout s’effondre les banquiers seront les premiers à subir la rage des peuples et leur peau ne vaudra pas bien cher. Alors c’est peut être mieux de parler avant…et de prendre ses distances avec ses anciens maîtres un peu comme certains collabos juste avant la libération…

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