Souriez vous êtes filmés!!…..
200 caméras de surveillance ont été mises en service mercredi dans la capitale…
Plus de 200 nouvelles caméras de surveillance ont été mises en service mercredi à Paris, en présence du Premier ministre, dans le cadre d’un plan de développement sur six mois de la «vidéoprotection» qui «fera date» selon François Fillon, et divise la majorité municipale de gauche.
Eternel objet de controverse – elle a récemment donné lieu à une polémique entre le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé et l’équipe du candidat PS à la présidentielle François Hollande – la vidéosurveillance est en pleine croissance dans de nombreuses grandes villes françaises, à l’instar de ce qui se pratique depuis plusieurs années outre-Manche.
A Paris, afin de «combler (le) retard en la matière sur les grandes capitales européennes», plus d’un millier de caméras modernes vont être installées d’ici mi-2012, a souligné François Fillon, qui participait au lancement de la première tranche, depuis un commissariat du XXe arrondissement.
Un plan à 87 millions d’euros
Adopté fin 2009 par le Conseil de Paris, ce plan est financé à hauteur de quelque 82 millions d’euros par l’Etat et de cinq millions par la mairie, en raison du statut particulier de la capitale.
Le réseau sera «entièrement connecté et ‘interopérable’ avec les 10.000 caméras déjà réparties dans la ville, notamment dans les transports et les centres commerciaux», a noté François Fillon.
Si ce chiffre est encore éloigné de celui d’une ville comme Londres, qui en compte plusieurs dizaines de milliers, «l’événement (…) fera date dans l’évolution de la politique de sécurité à Paris», a estimé le futur candidat aux législatives dans la capitale.
S’exprimant devant le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, le député-maire UMP du XVe et patron de la fédération UMP de Paris, Philippe Goujon, mais aussi la maire PS du XXe, Frédérique Calandra, et l’adjointe du maire PS Bertrand Delanoë, Myriam El Khomri, François Fillon s’est au passage félicité d’une baisse des chiffres de la délinquance parisienne.
«Aucun abus ne sera toléré»
«En dix ans, la délinquance générale a baissé de 23,7% et le taux d’élucidation a quasiment doublé, atteignant près de 40%», a-t-il dit.
A l’échelle nationale, François Fillon a effectué un plaidoyer en faveur de la «vidéoprotection», «apport fondamental pour la prévention de la délinquance», qui fera par ailleurs «progresser l’élucidation des affaires judiciaires».
Elle a «suscité de la défiance et des oppositions de la part de certains. On nous parlait abusivement d’un ‘Big brother’, et il est évident que personne ne veut cela», a-t-il enchaîné. En guise d’assurances, le chef du gouvernement a rappelé que la préfecture de police avait défini une charte, et qu’un comité d’éthique avait été créé. «Aucun abus ne sera toléré dans l’utilisation des images», a-t-il promis.
Guerre intestine sur le sujet à gauche
Dans un communiqué, l’actuel maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a lui affiché sa volonté de «poursuivre son partenariat dans le déploiement de ce dispositif» de vidéosurveillance. Mais la municipalité «entend maintenir, dans les mois qui viennent, une position à la fois exigeante et vigilante», a-t-il relevé. Il a notamment dit refuser «que le déploiement de ces caméras puisse s’accompagner d’une baisse des effectifs de police dans la capitale».
«Nous apprenons qu’il y aura 400 policiers en moins à Paris avec un impact très fort dans les quartiers populaires. On pense que la caméra sans l’homme est aveugle», a renchéri Myriam El Khomri.
A l’AFP, le président du groupe EELV au Conseil de Paris, Sylvain Garel, a pour sa part affirmé ressentir «une double tristesse», témoignant de la division de la majorité municipale.
«Ce plan est installé avec la complicité des élus socialistes (…). Pour nous c’est contraire à toute l’éthique de la vie en collectivité d’être surveillé à notre insu par des caméras», a-t-il déploré.
(Avec AFP)
ou qui fera « dette »