N’oubliez pas que malgré les remous incessants de l’actualité, il n’y a pas que les banquiers ou les politiciens qui magouillent! Il y a aussi les laboratoires pharmaceutiques qui eux aussi tiennent le haut du pavé!!!
La manipulation des prix de transfert de nouveau sur la sellette Des multinationales décrient un rapport orienté
Trois laboratoires dominent le marché: Sanofi-Aventis suivie par sa filiale Maphar. Ce groupe représente 19,8% du marché. Laprophan, 1er opérateur national, occupe le 3e rang
Voilà un rapport qui fera certainement polémique puisqu’il met le doigt sur un sujet tabou: la manipulation des prix de transfert entre les multinationales et leurs filiales locales. Dans son rapport définitif sur l’industrie pharmaceutique «Etude sur la concurrentiabilité du secteur de l’industrie pharmaceutique», le Conseil de la concurrence s’est focalisé sur ce dossier.
La technique la plus utilisée par les multinationales est de facturer le produit fini ou la matière première à sa filiale marocaine à un prix anormalement élevé. Ce qui permet, selon le Conseil de la concurrence, de rapatrier les bénéfices tout en se soustrayant à une bonne partie des impôts relatifs à la vente de ces produits. Le rapport s’appuie aussi sur certaines indiscrétions bancaires, selon lesquelles ces pratiques s’effectueraient à grandes échelles dans d’autres secteurs de l’économie nationale.
L’une des dimensions où le document du Conseil de la concurrence a été probablement novateur réside dans la description du modus operandi des laboratoires. Et c’est peut-être la première fois qu’un tel déballage déborde au-delà du microcosme pharmaceutique. Les enquêteurs se sont en effet intéressés à la majoration des prévisions de ventes de certains produits sur demande de la maison mère. Sur la quantité commandée et payée par la filiale, l’on retrouverait deux parties dont celle correspondant aux prévisions réelles annuelles de ventes et avec une date de péremption normale et éloignée. L’autre partie serait constituée du même médicament mais à la limite de la date de péremption. Elle sera stockée puis détruite par incinération quelques mois plus tard. La valeur correspondant à ces médicaments serait par la suite défalquée des résultats financiers annuels.
Ce rapport, dont la version préliminaire avait été publiée en exclusivité par L’Economiste(1) (www.leconomiste.com), s’attarde en particulier sur le cas du laboratoire Roche. Il prétend implicitement que la filiale du groupe pharmaceutique Suisse sous déclare ses résultats au même titre que d’autres laboratoires pharmaceutiques, voire manipule les prix de transfert au profit de la maison mère. «Nous nous retrouvons dans la situation où les résultats financiers de certaines filiales marocaines de multinationales ne correspondent pas aux chiffres d’affaires réalisés dans notre pays ni aux importantes parts de marché détenues par ces entreprises sur le marché pharmaceutique national», peut-on lire dans le document.
Ce laboratoire dont l’activité est essentiellement centrée sur les anticancéreux et les médicaments de l’hépatite vend ses produits soit à travers les marchés hospitaliers passés avec les cliniques et hôpitaux soit directement aux patients, et échappe donc aux statistiques d’IMS Health, fournisseur quasi exclusif de l’industrie pharmaceutique locale en données statistiques des ventes en pharmacie. Roche réaliserait, selon le rapport, un chiffre d’affaires 10 fois plus important que ne le laisse penser IMS Health.
L’analyse de la situation financière de Roche SA sur la période 2007-2009 est jugée «incompréhensible». Car, d’une part, son chiffre d’affaires est en forte évolution sur la période 2007-2009 (+27% entre 2007 et 2008 et +41% entre 2008 et 2009) et d’autre part, son résultat d’exploitation s’effondre sur la même période (10,4 millions de dirhams en 2006 à 1,9 million en 2007 et un résultat déficitaire de -0,9 million de DH en 2008 et de -21,3 millions en 2009). Cette entreprise qui ne dispose plus d’unité industrielle au Maroc importe l’essentiel de ses produits et fabrique le reste auprès d’autres laboratoires. Contacté par L’Economiste, un responsable à Roche affirme «que nous sommes étonnés par la publication de ce rapport contestable tant sur le plan méthodologique que sur le plan du contenu. Concernant la méthodologie, les affirmations sont pour la plupart mentionnées sans faits ni preuves ou sources». Le groupe pharmaceutique très irrité considère que le rapport du Conseil de la concurrence est orienté et n’écarte pas de recourir à tous les moyens pour se défendre. «Roche est présent sur le marché marocain depuis plus de 50 ans et respecte scrupuleusement les lois en vigueur qui réglementent le secteur pharmaceutique. Outre les procédures de contrôle et d’audit interne et externe, Roche publie ses résultats annuellement comme il se doit».
Selon la même étude, les situations de bilans d’autres laboratoires pharmaceutiques en particulier Pfizer, Novartis, Sanofi-Aventis et Bayer contrastent aussi avec leur place sur le marché et les moyens financiers déployés pour la promotion de leurs médicaments: Sanofi-Aventis est leader du marché en chiffre d’affaires, Pfizer est 8e, Novartis est 12e et Bayer Maroc est 13e. A titre de comparaison Glaxo Smith Kline qui situé au 6e rang affiche un résultat 8,6 fois plus important que celui de Sanofi-Aventis.Khadija MASMOUDI
(1) A l’issue du premier article de L’Economiste et selon des témoignages concordants, de nombreux laboratoires auraient reçu la visite du Fisc.
Source: leconomiste.com
Quand on sait que « Pas moins de 128 000 personnes sont hospitalisées chaque année suite à la prise de médicaments en France », on se pose de réelles questions sur le but de l’industrie pharmaceutique. Et avec le nombre en constant évolution de nouveaux médicament qui sortent chaque années… N’aurions nous pas affaire un simple business comme un autre ou le but est le fric avant tout ?
Voici un article qui soulève le débat sur le sujet : http://fleausolution.com/2011/11/entreprises-pharmaceutiques-leur-but-est-de-se-faire-du-fric/