Les poules prennent le chemin de la ville

Peut-être certains d’entre-vous sont tentés par la possession d’une ou plusieurs poules alors que vous habitez en ville? Saviez-vous que ce genre de demande se généralise? L’idée est très bonne puisqu’il y a plusieurs avantages: facile à élever, c’est avant tout une vraie poubelle puisque cela mange tout et n’importe quoi, donc plus de gaspillage de nourriture ni d’épluchures, et c’est toujours rentable, sauf si c’est un poulet et non une poule… Les poules, convoitées pour leurs oeufs frais, font leur arrivée en ville, mais elles doivent laisser leur coq, trop bruyant, à la campagne.

Les poules, convoitées pour leurs oeufs frais, font leur arrivée en ville, mais elles doivent laisser leur coq, trop bruyant, à la campagne.
PHOTO : REUTERS

Les citadins ont des envies de basse-cour et d’œufs produits au fond du jardin. Jean-Claude Périquet, président de la Fédération française de volailles (qui regroupe des petits élevages familiaux), assure « recevoir de plus en plus de demandes d’informations de particuliers. Tous veulent produire des oeufs « comme autrefois » ».

La crise, la chasse à la malbouffe, le consommer local et un respect plus sensible du droit animal semblent être à l’origine de cette mode de la poule urbaine. « Son sort semble plus enviable dans le jardin d’un particulier que dans un élevage industriel », juge-t-on à la Fondation Brigitte-Bardot. À Avignon, Sybille de Lassus, mère de famille nombreuse, dresse un bilan positif de son petit élevage – deux poules naines – lancé il y a deux ans : « Mes enfants mangent des œufs frais et ils adorent aller les chercher ! »

« 6 000 poules vendues en 2011 »

En Amérique du Nord, à la pointe de cette nouvelle agriculture urbaine, les citadins avancent d’autres avantages à la poule en ville : « Je leur donne mes épluchures de cuisine et leurs déjections servent de fumier pour mon potager », confie Vikram Bhatt, professeur à l’École d’architecture de l’Université Mc Gill, à Montréal.

En 2008, avec d’autres camarades portés sur le bio, il avait dû se battre contre la législation des villes canadiennes, qui « interdisaient l’élevage des poules, alors qu’il était permis à New York, Seattle et Chicago », capitales pionnières en la matière.

En France, le phénomène est plus récent, mais il profite déjà aux entreprises malignes qui commercialisent poussins et poulaillers « design ». « On a vendu 2 000 poules en 2010, contre 6 000 déjà, pour 2011 », calcule ainsi Patrice Evennou, directeur de la chaîne Animalis, qui propose des kits mini-poulailler, paille et grain pour environ 200 €.

Des éleveurs professionnels bénéficient aussi de nouvelles commandes, tel Yves Droulin, aviculteur à Ticheville (Orne) : « J’approvisionne des Parisiens qui ont des résidences secondaires ici. Le dimanche soir, ils repartent avec leur poule pondeuse. »

Les poussins qui cartonnent en tête des ventes ? Les races harco (noire) coucou (grise), sussex (blanche) et la bonne vieille poule rousse d’autrefois. Bien sûr, les néo-éleveurs essuient parfois des déconvenues. Notre famille d’Avignon a découvert qu’une poule avait des prédateurs, même en ville : « Un matin, il ne restait plus qu’un paquet de plumes sanguinolentes. Une fouine était passée par là »

Ah, dernier constat : les coqs restent à l’écart de cette mode. Bruyants et inutiles à la ponte, ils ne sont pas (encore) les bienvenus en ville.

Source: ouest-france.fr

4 Commentaires

  1. Super!!! N’achetez plus d’oeufs des poules d’élevages… elle sont en enfer!

  2. Il y a les oeufs de poule bio ! celles ci ne sont pas en enfer… Tout le monde n’a pas le temps ou l’envie d’avoir des poules.

    • Bien sûr, je n’ai pas dit que tout le monde devait élever des poules!
      Acheter des oeufs bio c’est ce qu’il faut faire, c’est mieux, mais combien le font?
      Si les gens des villes se mettent à produire leurs propres oeufs, les voisins pourront certainement leur en acheter… (j’espère que l’alimentation de leurs poules sera bio… )Ce sera de toute façon beaucoup mieux que les saloperies d’oeufs de poules en batteries.
      Chaque oeuf acheté chez les voisins ce sera ça en moins que les industriels ne vendront plus!
      Mes poules ne mangent que des aliments bio mais ce n’est pas si facile que ça d’en trouver…
       

  3. Malheureusement les poussins mâles passent au broyeur vivant.
    On pourrait au moins les laisser vivre pour qu’ils grandissent pour les manger, meme si c’est pas beaucoup plus enviable peut etre.
    Cette mode pourrait permettre de sauvegarder des races de terroir, çà permet de préserver la bio-diversité et meme notre santé, et meme notre survie, parce que ce qu’on bouffe n’a plus aucun nutriment, et si une maladie apparaissait, je crois que sur le riz on a déjà ce genre de problème, et qu’on ne soit plus capable de diversifier et de trouver de variété résistante, c’est juste notre survie qui est en jeu.

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